Chapitre 2

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J'ouvris les yeux et grimacai. Dans un instant, j'allais sûrement mourir d'un malheureux mal de crâne. Le Doliprane n'avait eu aucun effet et je me sentais d'humeur massacrante. Néanmoins, je me relevai pour attraper mon téléphone posé sur la table basse. Nous étions samedi et j'étais encore un peu dans les vapes. Ma sœur avait quitté la maison jeudi soir et cette soirée me restait en tête. Un moment, je restai sceptique. Si ma sœur était parti jeudi soir et que hier, j'avais passé la journée dans mon lit...

Oh mon dieu ! Je bondis hors du lit, au passage réveillant ma douleur. Et me frapper le crâne n'arrangea rien. Je crus que j'allais mourir sur l'instant. Rater une journée de cours en fac était un sacrilège, un désastre. Pire que cela, c'était la mort. Il allait maintenant falloir que je demande à Lucy de me passer ses notes. Au moins avec elle, je comprendrais quelque chose. Aussitôt dit, aussitôt fait. J'envoyai un message pour la prévenir et elle me répondit par l'affirmative sans oublier de m'envoyer des photos quelques secondes après. Je soupirai de soulagement et décidai d'aller me débarbouiller. J'ouvris la porte de ma salle de bain —toutes les chambre en était équipés — et refermai derrière moi. Je compris en me regardant dans le miroir que je ressemblais à un mort vivant avec des cernes violettes et bleues. Je ressortis deux secondes pour me prendre des vêtements propres et convenables. La lumière de la salle de bain me donnait encore plus mal à la tête, m'aveuglait et mes yeux prirent du temps avant de s'habituer. Me débarrassant de mes habits, je sautai dans la douche, heureuse de pouvoir enfin me laver et paresser sous l'eau chaude.

Quand elle coula sur tout mon corps, je me détendis instantanément. Avec l'eau coulant à flot, je n'entendis que le bruit de ma porte de chambre s'ouvrit au dernier moment. Mes yeux s'ouvrirent d'un coup et j'arrêtai instantanément l'eau qui continuait à couler. Sans plus attendre, je mis derrière ma porte, prête à la bloquer en cas de besoin. Je descendis sur mes yeux et me rappelais que j'avais oublié un détail très important : mes habits. Mais je n'avais pas encore terminé de me doucher et cela en valait la peine après avoir passé un jour —un sacrilège — sans m'être lavé. Et même là, le répis était de court durée.

— Mira ! retentit la voix grave de Luxus.

Mon cœur s'arrêta et je ne perçus plus rien autour de moi. En un instant, tout ce qui m'entourait disparut comme par magie. Plus rien ne comptait qu'un fil invisible qui vint former un étaut autour de mon cœur, le serrer. Et la voix de Luxus.

— Oui ? croassai-je, la voix cassé.

— Sors s'il-te-plaît, c'est important.

— Qu'est-ce qui passe ? demandai-je en ignorant sa voix implorante.

— Sors.

Je soupirai. Je rentrai de nouveau dans ma douche et la termina en même pas cinq minutes puis j'enfilai rapidement mes vêtements sans même me sécher, les mouillant aussi au passage. Quand j'ouvris ma porte, la première chose que je remarquai fut les yeux mouillés de Luxus. Alors je m'affolai. Puis deux hommes passèrent la porte, vêtus d'uniforme en bleu, des regards désolées et les poings serrés. Je me figeai en les voyant et compris. Il s'était passé quelque chose de grave, de très grave.

— Madame..., commença l'un des deux.

Je ne me sentais pas d'encaisser ce qui allait suivre ici alors je passai devant eux sous leurs regards éberlués.

— Excusez moi mais suivez-moi. Je préfère que ce que vous allez me dire se passe en bas, disais-je courageusement.

Mes pieds firent le chemin tout seuls des les escaliers, comme une habitude, un mécanisme et cela me terrifiait. Pour la première fois de ma vie, les flics apparaissaient et je savais que cela était forcément grave tellement c'en était rare. Dans ma famille, nous n'étions pas des chauds à faire des conneries. J'entendais leurs pas me précéder jusque dans le salon et Luxus se tenait l'arête du nez. Il avait beau s'être caché le visage, je voyais toujours les larmes couler silencieusement sur son visage. Il me mit mal et encore une fois, je sentais que la nouvelle ne serait pas du tout bonne. Les policiers se regardèrent mal à l'aise puis reportèrent leur attention sur moi. Mais au moment ils allaient se décider à parler, mon portable sonna bruyamment. Je l'attrapai mais l'appel s'arrêta et je vis un appel manqué et un message de Lissana datant de 17h45. On était 18h20.

Merde. Il commençait par « Désolé sœurette ».

Mais voyant leur empressement, je mis cela de côté et dit au policier que c'était bon.

Le second policier ouvra la bouche pour m'assener des mots dur :

— Votre sœur est morte.

Ne M'abandonne PasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant