Chapitre 4

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Aucun son ne sortit de ma bouche. Sous le choc, je n'arrivais pas à réaliser ce qui était entrain de me tomber dessus. Ma soeur ? Morte ?

Le vide qui me remplit n'eut pas de nom. Il était indéfinissable, comme d'un gouffre dont on n'en remonte pas. Mon monde tombait peu à peu en lambeaux et mon cœur avec. Ma sœur était tout ce que j'avais et elle était morte. On me l'avait prise.

Il y eut un blanc énorme. Je me décidais à poser une question existentielle, sans flancher une seule fois.

— Comment ?

— Elle s'est suicidée.

Mon dieu. Le monde m'en voulait. Le kharma m'avait choisi pour que je paie mes fautes passées. Fatiguée et la tête pleine de noirceur, je raccompagnai les flics jusqu'à la porte.

Il ne resta plus que Luxus et moi. S'ajoutait à cela ma rancœur. Je connaissais la raison du suicide de ma sœur, elle était plus qu'évidente. Et en ce moment, je le haïssais du plus profond de mon être. Il avait soustré ma sœur à moi. L'avait obligé à se suicider.

Et l'amour que j'épouvrais pour lui n'y changeait pas grand chose. Il se battait férocement avec ma haine. Serait-il plus fort ?

— Mirajane...

— Pas un mot.

Je me dirigeai vers la porte et pris ma veste sur le porte manteau mais Luxus m'arrêta au dernier moment

— Tu fais quoi là ? le menaçai-je.

Il prit doucement mes mains qu'il joignirent. Ses yeux étaient tristes et mornes. Ils me donnaient envie de pleurer.

— Reste avec moi Mira, s'il-te-plaît.

— Non.

Je me détachai de lui et m'apprêtai à traverser la porte, vêtue de ma veste. J'attrapais mon sac quand il dit quelque chose qui me fit aussi mal que la mort de ma sœur.

— Je t'aime Mirajane. C'est toi. 

J'écarquillai des yeux et butai contre la porte ouverte. J'avais mal. Ma sœur, que j'aimais terriblement, avait soufferte, détruite par cet amour.

Je n'avais eu aucun espoir pour une relation avec Luxus. Je me contentais de l'aimer en silence et d'être heureuse pour ma sœur. Mais derrière cette façade, se cachait ses sentiments envers moi. Et ma sœur en avait payé les frais.

Je ne me retins plus, je laissais les larmes couler silencieusement sur mes joues. Je détestais Luxus, mais aussi moi. J'avais participé à sa terrible mort et à sa souffrance.

— Moi aussi Luxus. Mais désormais, cette idylle est impossible.

Et je partis. Je montai dans ma voiture et démarrai en trombe. Luxus restait débout sur le palier, me regardant m'envoler. Mon cœur se brisa.

Une nouvelle fois.

Ne M'abandonne PasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant