Chapitre 19

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Étalé sur le lit de Levi, celui qu'il partageait depuis quelques semaines déjà, Eren réfléchissait. Il avait besoin d'un moment seul, à réfléchir au bordel qui s'amassait dans un coin de sa tête. Il fallait dire qu'il avait cette vilaine manie de tout caler dans un recoin de son esprit et de le laisser macérer pour y revenir bien après. Et là, c'était le moment où il se sentait comme s'il allait désamorcer une bombe.

Il soupira et énuméra ce qu'il pouvait en retirer de positif. Il sourit tendrement en pensant à Levi. Il avait été chanceux de travailler le soir où il était venu au café. Il le sentait.

Il le savait. Le noiraud était une aubaine dans sa vie, un petit rayon de soleil... Ou plutôt un rayon de sarcasme avec une bonne dose de taquineries.

Il soupira et se retourna avant d'attraper le coussin de "son homme"-comme il aimait l'appeler- et huma l'odeur qui s'en dégageait. Il ronronna de plaisir en sentant l'odeur rassurante de son amant emplir ses poumons et s'en gorgea jusqu'à la rupture. Il réprima le frisson qui menaçait de le prendre de cours et se résigna à continuer de démêler ses pensées.

Mais il garda dans un coin de sa tête que Levi lui manquait et qu'il avait hâte de le rejoindre dans le salon.

Il en vint à penser à l'autre impact positif qu'il avait sur sa mère. Elle semblait avoir été ravivée. Depuis l'intérieur Carla Jaeger montait une rébellion contre son mental défaillant et se battait comme une lionne. Tous les efforts qu'elle faisait pour se rappeler de tout ce qui lui était possible... Les post-its, les cahiers reprenant le fil de ses journées, ses coups de téléphone de plus en plus fréquent afin d'avoir des nouvelles croustillantes sur la vie de son fils.

Une véritable commère...

Il n'avait aucun mal à imaginer sa maman tenter de faire de son mieux pour se rappeler de toutes les anecdotes qu'il pouvait bien lui raconter. Il sourit tendrement en repensant à l'unique femme de sa vie.

Il était tellement fier d'elle.

Il regarda le plafond avant de grimacer. Levi ne lui avait pas apporté que du bonheur et des fous rires, il lui avait aussi apporté un beau paquet d'emmerdes.

Levi avait débarqué un jour dans sa vie avec son passé flou, son métier et ses problèmes. Il avait tout fait pour l'en éloigner et il lui en était gré.

S'il remontait aux premières complications, on pouvait dire que c'était son mauvais caractère. Combien de fois s'était-il pris la tête pour comprendre le comportement du plus âgé ? Il était d'un cynisme à choquer les plus extrémistes et possédait un langage un peu rude... Mais qu'est-ce qu'il pouvait trouver ça amusant ! Surtout lorsqu'ils étaient en pleins rendez-vous et qu'il se mettait à jurer comme un charretier...

Si on continuait sur de petites nuisances... Pouvait-il réellement se permettre d'y classer Hanji -et donc tous les amis du noiraud ?
Sans doute pas mais il n'en avait cure. Il était avec lui-même et à moins que Levi ne développe des capacités lui permettant de sonder son esprit, il vivrait tranquille encore un bon moment.

Puis il était persuadé que Levi les classerait également comme étant des nuisances dans sa vie. Si ce n'est les principales.

Son regard erra un peu dans la pièce avant de tomber sur l'armoire du noiraud et il se mit à fixer le miroir qui surplombait l'une des portes coulissantes. Son regard s'arrêta sur sa jambe et sur la petite cicatrice qui s'estompait. Il grimaça. Ça aussi, il le classait dans les  inconvénients de sa relation. Il est vrai que ce n'était pas en sortant avec monsieur tout le monde qu'il se ferait tirer dessus...

On toqua à la porte et il ne douta a aucun moment de l'importun qui le dérangeait.

- Je peux entrer ou tu es toujours dans une phase étrange où tu remets en doute ta vie complète et donc notre relation ?

❝ Starbucks ❞ Riren. ⚣Où les histoires vivent. Découvrez maintenant