10. Confidence

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8 mars 1971, 01h00

Roger apercevait déjà la maison de Mary alors qu'il dévalait la rue en pente, fou de rage. Il allait enfin avoir le cœur net sur cette étrange disparition et il ne prit même pas la peine de sonner.

Bien heureusement, la porte était déjà ouverte et elle s'ouvrit à l'aide d'une légère charge. Sinon, il l'aurait fait sortir de ses gonds en employant toute la force de ses muscles puissant. Mary passait justement par là quand l'homme aveuglé de vengeance pénétrait dans sa demeure.

Elle était assez surprise, mais l'accueillit tout de même avec un grand sourire. Mais celui-ci s'effaça dès qu'elle vit les veines qui ressortait du cou de Roger sur sa peau écarlate. Elle comprit de suite que quelque chose clochait dans toute cette immense colère. Elle garda son sang-froid et fit face au poing de l'intrus qui tenait son col avec son autre main.

— Où est-il ? hurla-t-il en laissant passer toute sa rage.

— Qui!? demanda Mary, étonnée et inquiète à cause du poing de Roger qui n'était qu'à quelques centimètres de son visage, mais aussi parce qu'il était son ami et qu'elle n'aimait pas le voir aussi triste, car malgré la teinte écarlate qu'avait pris sa peau, les larmes qui débordaient de ses yeux trahissaient son immense malheur.

— Freddie!!!

— Je...Je ne sais pas. Je n'ai pas eu de nouvelles depuis votre visite cet après-midi, balbutia-t-elle, tout de même rassuré que l'homme en face d'elle ne soit plus si furax malgré son inquiétude vis-à-vis de la volatilisation du chanteur qui était extrêmement troublante.

Roger éclata en sanglots, il venait de perdre l'espoir de retrouver un jour son cher et tendre amant. Malgré sa frayeur, Mary voyait bien qu'il était réellement atteint par cette mystérieuse absence, et elle le prit dans ses bras.

Une fois calmé, Roger raconta tout à Mary, et comme il pensait à Freddie plus que tout et qu'il avait décidé de lui vouer une entière confiance, aucun détail ne manquait à son récit.

Le disparu avait d'ailleurs vu juste, car elle comprenait leur peur et était heureuse pour eux qui formaient un couple aimant. Mary avait accepté de faire semblant d'être avec Freddie.

Cela paraissait inconcevable qu'il abandonne tout le monde sans laisser de traces. Roger savait à quel point le groupe comptait pour Farrokh.

Il ne restait donc qu'une seule option; son père. Rog' culpabilisait déjà d'avoir remis en doute la fiabilité de Mary surtout qu'elle impliquait aussi son âme-soeur, plutôt que de douter de Bomi.

Malheureusement, il était trop tard pour s'assurer de cette déduction. C'est ainsi que Roger Taylor passa une nuit chez Mary Austin. Ils eurent de la chance que Mr. Austin soit sourd, sinon, il serait déjà averti de tout ce qui avait pu se passer depuis la rencontre de sa fille avec le groupe.

La jalousie de Roger était passée et il commençait même à apprécier Mary.

La nuit ne se passait pas aussi bien pour Freddie. Les larmes avaient inondé son visage ainsi que son oreiller. Il ne voulait pas finir dans un bureau, assit toute la journée à trier des papiers. C'était horrible d'imaginer de telles absurdités. Lui qui ne voulait plus transiger sur sa vision d'artiste.
Mais ces pensées se tournaient surtout vers Roger. Que pouvait-il bien faire ? Où était-il ? Il devait être inquiet. Ne pas le revoir était inimaginable, mais pour l'instant, il n'avait pas le choix. Il s'était lâchement enfui, sans même dire au revoir au groupe. Demain, il serait dans ce fameux pensionnat de l'horreur. Son rêve était subitement parti en fumée. Il n'avait plus d'espoir.

Love Cannot DieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant