Chapitre 3.

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"Je t'en supplie, dis-moi que je suis bon dans ce que je fais !"

Je me laissai tomber sur le canapé de la salle de repos. L'horloge au-dessus du micro-ondes indiquait vingt-heures dix-huit. J'étendis mes jambes par-dessus l'accoudoir et posai ma tête sur les jambes de Sophie. Elle caressa mes cheveux.

"Le patient de la 248 ? Répondit-elle.

_ Mais tout le monde ! J'ai dû tuer des chatons ou des bébés loutres dans une autre vie c'pas possible sinon !"

J'avais vite séché mes larmes une fois Brahim parti. J'avais mené ma journée avec le plus d'application possible, tachant d'être souriant et aimable. Mais deux rendez-vous s'étaient annulés sans prévenir, j'avais donc décidé de prendre la petite Léa plus longtemps. Elle était ma patiente depuis près d'un an et la voir était toujours un rayon de soleil dans la journée. Elle avait pourtant été insupportable aujourd'hui, refusant d'écouter ce que je lui demandais de faire, tombant sans relâche, se plaignant que je lui en demandais trop. Ses parents, présents, m'avaient regardé d'un air réprobateur une bonne demi-heure avant de mettre fin à la séance. Je mettais réfugié dans mon bureau pour pleurer encore avant de terminer de classer mes dossiers et compléter les fiches patients.

J'avais fini ma journée et n'avais tristement aucune envie de rentrer chez moi, pour retrouver mon salon froid et mon chat grincheux, mon frigo vide et putain j'avais oublié de faire des courses. Il était trop tard.

"Bien sûr que tu es bon. C'est une mauvaise journée, ça arrive. Et puis, il est vraiment pas simple comme patient."

Je pestai en me redressant.

"Mais c'est pas que lui j'te dis ! C'est tout."

Même elle au final commençait à me taper sur les nerfs.

"Bon, tu veux aller boire et draguer de beaux garçons qui n'en veulent qu'à ton cul ?

_ Carrément."

Elle sourit en pinçant ma joue.

Je me rhabillai, fourrai ma blouse et mon pantalon dans l'énorme panier de linge. Je passai mon sac sur mon épaule. En repartant pour rejoindre Sophie déjà sur le parking, je croisai l'une des infirmières de nuit qui sortait de la chambre 248 en claquant la porte, ce qui semblait être de la compote dégoulinant sur la blouse.

Je tournai les talons.

La musique. Je bougeais en rythme avec elle, mon verre à la main. C'était le troisième, ou peut-être le quatrième. J'avais arrêté de compter quand un beau mec avait commencé à me les payer. Il me lorgnait depuis le fond de la piste de danse, dans son coin, entouré d'une bande d'amis. Je me déhanchais sans le lâcher du regard, attendant simplement qu'il vienne à moi. Il finit par le faire, le sourire aux lèvres, sûr de lui. Il n'était pas beau, un visage banal, plus petit que moi. Il sentait un parfum qui me monta à la tête, désagréable. Pourtant je l'attrapai par le col de sa chemise. Il lécha ses lèvres, j'attrapai les deux, ses lèvres et sa langue. Il se colla à moi, attrapant mes hanches. La tête trop pleine, je me laissai faire.

Certaines choses ne sortirent pas de mon esprit de toute la nuit pourtant, même quand je me retrouvai à le prendre au fond de mon lit, essayant de relâcher toute la pression qui menaçait de me faire exploser. Certaines choses ne sortirent pas de mon esprit, même au moment le plus inopportun, j'en vint à me demander ce que je ferai de lui demain.

Blouse blanche [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant