Capitulo Catorce (reecrit)

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« - Certains de tes camarades disent que tu pourrais avoir quelque chose à voir avec la disparition de Samuel.
- Sans doute les mêmes camarades qui disent que je suis maudite car tous les gens que j'aime finissent par mourir. Je ne sais rien sur la disparition de Samuel, même si pour moi, il n'a pas disparu.
- Que veux-tu dire ?
- Que quelqu'un l'a fait disparaitre. »

         Lorsque Guzmán se réveilla le lendemain matin, il était seul dans son lit, ses souvenirs de la veille étaient flous mais il était persuadé que Cordélia en faisait partie. Il se leva quand sa mère entra dans sa chambre pour le réveiller.

« - Ne sois pas trop long. On te déposera au lycée, Polo et Ander t'attendent.
- Maman, Cordélia... elle était là, non ?
- Oui, elle est partie tôt ce matin, elle n'avait pas l'air en grande forme. Tu es sûr qu'elle va bien ?
- Pas vraiment.
- Allez, lève-toi, il ne faut pas que tu arrives en retard. »

         Le jeune homme se leva et essaya d'appeler sa petite amie pendant qu'il se préparait mais elle ne répondit pas. Il était inquiet pour Cordélia, elle passait son temps à essayer d'aider tout le monde, mais elle ne laissait personne l'aider. Il voyait bien qu'elle allait mal, il le sentait quand il la serrait contre lui, elle était plus mince que jamais.
         Quand il arriva au lycée avec ses deux meilleurs amis, Guzmán vit Graham, le cousin de Cordélia, sortir du bureau de la directrice. Quand le jeune noble se dirigea vers l'espagnol, il comprit que quelque chose allait mal avec sa petite amie.

« - Guzmán, salut. Tu vas bien ?
- Graham. Où est Lia ? Est-ce qu'elle va bien ?
- C'est compliqué, viens la voir ce soir, elle t'expliquera. Ce n'est pas à moi de t'en parler. »

         Et il repartit, sans que Guzmán n'ait le temps de poser plus de question. Qu'est-ce qui était compliqué ? De quoi est-ce que Lia devait lui parler ? Il passa la journée à se poser ces questions, se demandant si sa petite amie allait bien. Il savait qu'elle avait des problèmes de santé, il savait qu'elle avait rendez-vous chez son psy toutes les semaines notamment à cause de ses problèmes avec l'alimentation, mais était-ce grave ? Plus grave qu'il ne pensait.
         Le soir venu, il rentra chez Cordélia avec les cousins de la jeune fille, le trajet se fit en silence, personne ne parlait. Une fois à l'intérieur, il se dirigea directement vers la chambre de la française, il connaissait la maison par cœur, il était venu tellement de fois quand elle était seule chez elle car son père avait disparu sans prévenir. Quand Guzmán entra dans la chambre de Lia, elle dormait, ses sourcils étaient froncés, son beau visage était marqué par la douleur. Le jeune homme s'assit au bureau de la jeune femme et se mit à faire ses devoirs, en attendant qu'elle se réveille.
         Lorsque Cordélia se réveilla, le soleil se couchait sur Madrid, elle avait passé la journée à dormir et à vomir à cause de son nouveau traitement, elle se retourna en gémissant de douleur et réalisa qu'elle n'était pas seule dans sa chambre : Guzmán était là, il travaillait à son bureau. Il se tourna vers elle avec un sourire quand il l'entendit, il se leva et vint s'asseoir à côté d'elle, lui tendant un verre d'eau qu'elle accepta avec plaisir.

« - La belle au bois dormant se réveille enfin.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- Je pensais te trouver à mes côtés quand je me réveillerai ce matin, mais tu n'étais plus là. Quand je suis arrivé au lycée, ton cousin m'a dit de venir ce soir, que tu avais quelque chose à m'expliquer. Qu'est-ce qu'il se passe, Lia ? J'ai bien vu que tu allais mal, que tu avais perdu du poids, je pensais que c'était à cause de ton père ou de Marina mais je commence à croire que c'est autre chose.
- Je t'ai menti l'an dernier à l'hôpital, ou plutôt, je ne t'ai pas dit toute la vérité. Je ne comptais pas te le dire, pas maintenant, pas si peu de temps après la mort de Marina, mais je ne peux plus le cacher.
- De quoi tu parles ? De l'anorexie ?
- Pas uniquement. Je t'ai laissé croire, je vous ai laissé croire que c'était le problème, mais ce n'était pas le cas. Je suis malade, depuis longtemps, j'ai un lupus. Cet été... j'ai dû subir une greffe de rein. Je sais que j'aurais dû t'en parler, mais je ne savais pas comment faire, pas alors que tu venais de perdre Marina.
- Un lupus ?
- Une maladie chronique auto-immune. On l'a découvert après la mort de ma mère, c'était pas si grave que ça avant, juste une fatigue permanente mais il y avait les crises de fièvre, les douleurs articulaires qui m'empêchaient de me lever, un peu comme aujourd'hui.
- J'aurais dû être là pour toi, Lia, on aurait pu...
- Tu n'aurais rien pu faire, je gère ce problème seule depuis toujours, je ne sais pas comment faire autrement. Cet été, je... ça a été très dur, mais je devais être forte, pour pouvoir revenir.
- Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ?
- Parce que tu venais de perdre Marina, et moi... je me sentais coupable, coupable de ne pas l'avoir retenue, de n'avoir rien fait pour empêcher ça. Peut-être que j'avais l'impression que je méritais ce qu'il m'arrivait. Je... »

Life Of The Party |ELITE|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant