Préface

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Le monde animal est en perpétuelle évolution. Prenons l'exemple du papillon. Au début, c'est une simple et corpulente chenille. Cette chose opulente, ronde sur plusieurs centimètres passait son temps à ramper sur le sol et les déchets humains. Rêveuse, elle voulait voler, déployé ses ailes scintillantes et colorées et prendre son envol. Elle voulait montrer qu'elle pouvait le faire, et, courageuse, pris l'initiative de s'enferma de long mois durant lesquelles elle s'endormit, ayant hâte de ressortir un jour.

Plusieurs mois plus tard, son cocon se fissura et des ailes bleues sortirent de cet amas de fils. Elles étaient larges, imposantes, d'un sublime dégradé bleu turquoise rappelant la mer et légèrement transparentes, si bien que les rayons du soleil se reflétaient dedans. Elle prit son envol de nuit, alors que la lune était à son apogée. Les étoiles lui souhaitaient la bienvenue dans ce ciel nocturne, qui n'était rien d'autre qu'une danse entre plusieurs races, plusieurs couleurs qui se mélangeaient. Le vent frais chatouillait les arbres alentour. On pouvait deviner la saison rien qu'à cette légère brise de printemps.

Au bout de quelques minutes, son voyage pris fin sur une petite fenêtre en bois. Celle-ci était entrouverte et une douce odeur de cannelle s'échappait de l'ouverture. La pièce était plongée dans l'obscurité mais on pouvait distinguer un lit double, simple, vide. Il était semé d'étoiles sur la couette qui recouvrait une bonne partie du meuble. En face de celui-ci, un bureau. Il était en verre, carrée. Dessus reposer des tiroirs ainsi que du matériel de dessin. Des dizaines de photos étaient encadrées sur le mur et représentaient une jeune fille, les cheveux long, ondulés et d'un beau brun partant sur du roux. Elle avait les joues rebondis, les traits fins avec de petites tâches de rousseurs parsemés sur son visage. Son regard était doux, charmeur, apaisant : Ses yeux étaient allongés en amande, couleur noisette. La jeune fille était entourée de plusieurs personnes : Un homme d'une tête plus grande et une femme, faisant sa taille. Les autres photos représentent plusieurs autres personnes, des hommes, des femmes et même des enfants, toutes très différentes.

Tout à coup dans un claquement de parquet, la porte de la chambre s'ouvrit et la jeune fille pénétra dans la pièce. Elle était encore plus belle que sur les photos, les proportions d'une jeune fille parfaite : la taille fine, les jambes également, Un visage qu'on qualifierait "d'adorable" si on le voyait, le buste droit. Elle arborait un sourire jusqu'aux coins des lèvres tout en s'approchant de la fenêtre à pas de souris. Celle-ci, jusqu'à maintenant entrouverte, s'ouvrit brusquement. Le papillon ne pris pas la fuite, charmée par la brunette. Elle le regarda longtemps avant de l'inviter à se poser sur ses frêles doigts pâles.

<< Je n'ai jamais vu d'aussi belles créatures. Même les humains ne font pas le poids face à toi, dit-elle dans un murmure. Ne reste pas là, les papillons comme toi sont beaux mais aussi fragiles, c'est la dure réalité. Je ne peux pas te sauver, personne ne le peux. Regarde-moi, tu me crois parfaite comme les autres? >>

Elle fit une pause et releva l'une de ses manches, faisant apparaître un bandage partant de la pomme de sa main jusqu'à son coude. On pouvait voir à travers une couleur rougeâtre, presque effacée et vieillie.

<< Si je te dis que ce sont des roses faites en métal qui m'inflige ça, moi croirais-tu? Va-t'en et vit. >>

Sur ses derniers mots elle approcha ses lèvres du petit être qui se tenait encore fièrement sur sa main et souffla délicatement dessus. Et le papillon repartit comme il était venu.

Le lendemain, celle qui faisait semblant fut hospitalisée. Les raisons?

Elle s'était coupée avec une rose bleue de la même couleur que le visiteur d'hier soir.


<<Si la rose est belle fleur, C' est aussi parce qu'elle s' ouvre.>>

Butterfly EffectWhere stories live. Discover now