Prologue

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Les douces effluves florales printanières venaient me chatouiller agréablement les narines tandis que l'agréable chaleur du Soleil caressait délicatement la peau de mon visage qui arborait, comme à mon habitude, des traits détendus ainsi qu'un léger sourire aux extrémités de mes lèvres.
Autour de moi, le monde semblait presque tourner au ralenti, cependant c'était bien loin de me déplaire. Les oiseaux piaillaient gaiement dans les champs, la brise soufflait tendrement sur les prés, les fleurs aux mille teintes se mouvaient légèrement au gré de celle-ci, et il me sembla même que quelques gens chantaient joyeusement au loin.

Ce monde était si beau.

Je m'étirai de tout mon long en baillant bruyamment, ce qui déclencha un délicat rire juste à côté de moi. Je tournai la tête et vit Armin, couché à mes côtés, qui m'observait, un air amusé dessiné à travers ses traits fins. Dans ses yeux couleur océan pétillait cette joie de vivre immuable qui le caractérisait, saupoudrée de ce même calme, de cette même sérénité inébranlable qui m'habitait.

Un jour, on quittera ces murs, tous les trois ensemble, et on ira là où ils disaient qu'il n'y avait aucune chance! Là où notre catégorie ou rang social n'a aucune importance, là où personne ne veut faire de mal à quiconque! C'est là-bas que nous serons heureux, là-bas que nous serons enfin... libres. On s'y rendra, dans ce paradis. Je vous le promets.

Puis je me détournai de la petite tête blonde pour regarder à ma droite. Mikasa était là elle aussi bien sûr. Elle fixait intensément le ciel bleuté qui nous surplombait. Elle souriait car personne n'avait besoin de se cacher derrière un masque indifférent et insensible dans ce monde. Elle souriait également car ses parents étaient là, à a peine quelques mètres de nous, pour la couver d'un regard rempli de tendresse et d'amour.

Je ferai tout... Absolument tout pour qu'on s'en sorte vivants. Mais aussi... Pour qu'ils ne te touchent pas. Jamais. Ne t'inquiètes pas. On est là, tous les trois... Je... J-Je... ON VA LE FAIRE!

Tous les trois, nous étions heureux et unis dans ce monde parfait et idéal.

Un peu plus loin, nos parents faisaient un barbecue en riant à plein poumons, une musique énergique jaillissant des enceintes. C'était sûrement eux qui chantaient.
Je fermai à nouveau les yeux, mon sourire s'élargissant encore un peu plus sur mon visage.

Oui, ce monde est merveilleux.

Une sensation de brûlure croissante me saisit soudain au niveau des poignets. Étonné, je rouvris à nouveau les paupières pour les regarder.
À peine eus-je le temps d'effectuer mon mouvement que des picotements me prirent d'assauts sur les bras, de plus en plus douloureux.
J'ouvris la bouche pour leur dire, mais aucun son ne franchit la barrière ouverte de mes lèvres.

EREN! NON! NON!

IL FAUT PARTIR! MAINTENANT! JE T'EN SUPPLIE MIKASA!

Mais ce monde n'est qu'idéalisé, pas vrai? Tout ceci n'est que mensonge. Ce paradis... n'existe pas.

Les lasers transperçaient mes bras affaiblis, les produits s'infiltraient sans répit dans mes veines bouillonnantes, mon corps maigre et meurtri abandonnait la lutte.
Mes yeux vitreux fixaient un point imaginaire sur ce plafond grisâtre qui me connaissait si bien, et je songeai que c'était malheureux que ce plafond fût forcé de regarder mon être.
Si laid.
Si faible.
Si inhumain.
Je divague sûrement, mais il a l'air d'avoir presque pitié de moi, ce plafond. 》

Si le paradis n'existe pas, c'est probablement parce que l'Homme, à travers ses actions, a choisit l'Enfer.

Merci... [Riren]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant