Chapitre 39

225 37 31
                                    

Eleuia ne se fait pas prier. La seconde suivante, elle enjambe la console qui nous sépare et s'installe à califourchon sur mes genoux, de telle sorte que nos yeux entrent en collision. La lave en fusion coule et ondoie avec la même intensité chez l'un comme chez l'autre. Des flammes, crépitantes et aux braises ardentes, semblent courir sur et sous notre peau au moindre contact entre nos deux corps. Nos souffles anarchiques fouettent notre visage et deviennent plus incontrôlables avant même que nos bouches les étouffent définitivement.

Ma liée se pend à mon cou pour intensifier notre baiser, et la chaleur que dégage sa bouche se répand dans toutes les cellules de mon être. Un vertige me saisit alors que je laisse mes mains divaguer sur les muscles souples de son dos, de sa taille. Je les pose finalement sur ses hanches et la serre un peu plus fort contre moi.

La frénésie et la passion sont là, elles accélèrent les battements de nos cœurs, libèrent l'ardeur de nos gestes, de nos caresses. Eleuia murmure mon nom en lâchant mes lèvres, et elle le souffle encore alors qu'elle enfouit son visage dans mon cou pour le bombarder de baisers et morsures mêlés. Je rejette la tête en arrière avec un grognement, le souffle court. Ma liée trouve la fermeture éclair de ma veste, la descend en vitesse, puis pousse la fringue sur mes épaules. Dans le même mouvement, elle me l'enlève, la jette sur son siège et s'attaque à mon pull ensuite.

— Eleuia ?

Elle ne me répond pas, préférant reposer sa bouche gourmande le long de ma clavicule jusqu'à l'arrière de mon oreille.

— Eleuia ? Qu'est-ce que tu fais ? insisté-je, ma voix retrouvée.

— J'ai besoin de te sentir.

Je retiens ma respiration au moment où l'air climatisé entre en contact avec la peau nue de mon torse, vite remplacé cependant par la fournaise de son corps à elle. Ses lèvres descendent sur mon poitrail, lèchent le derme hypersensible qui se hérisse sous ses coups de langue. Une vague de chaleur déferle dans mon bas-ventre. Mon sexe pulse, tout mon sang afflue dans cette partie de mon anatomie. Je ne semble pas être le seul à l'avoir remarqué : les pupilles plus dilatées que jamais, Eleuia plonge son regard brûlant dans le mien et pousse un profond gémissement en appui sur mon érection. J'émets un cri étouffé quand son bassin s'y frotte langoureusement.

— Eleuia... On ne peut pas faire ça. Les vitres...

— Elles sont surteintées, me coupe-t-elle sans arrêter ses balancements plus bas. On ne peut pas nous voir. Personne ne le saura. Allan...

À mon insu, mes hanches se sont mises à onduler avec les siennes pour répondre à leur fougue. Essoufflés l'un comme l'autre, elle arque le dos, rapproche sa poitrine pleine de mon nez, et je sens mon sexe durcir encore plus et étirer la toile de mon pantalon. J'ai envie et désespérément besoin d'être en elle.

— Déshabille-moi, s'il te plaît, chuchote ma liée à un centimètre de ma bouche.

Je m'exécute et caresse ensuite le satiné de sa peau nue.

— Tu es tellement belle, Eleuia.

Elle est parfaite même.

Ma belle brune me décoche un sourire doux, mais la tendresse sur ses traits s'évapore dès que je passe une main sous ses fesses pour mieux basculer son bas-ventre vers moi. Rien ne nous arrêtera plus, à présent.

Enhardi, je passe un bras en travers de sa taille, la soulève un peu avant de nous transporter sur la banquette arrière, plus large et plus confortable. J'allonge la guerrière sur cette dernière, dépose de nombreux baisers sur ses lèvres, juste pour l'enflammer un peu plus.

Anien Don I - Entre Deux MondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant