chapitre 7

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C'est la meilleure celle-là ! Ils me veulent quoi ces vieux grincheux sérieux ? Je jette un coup d'œil à mon coloc qui m'observe.

- Je vous suis, dis-je le plus sereinement possible.

Dans le couloir jusqu'au lieu où se passent les rendez-vous, je ne peux m'empêcher de stresser. Je suis pathétique.

- Ils vous attendent juste derrière, m'annonce monsieur Dubois.

- Vous ne rentrez pas avec moi ? je demande, hésitante.

- Non, mais je vous attends derrière la porte.

Je hoche de la tête et ouvre les grosses portes. Quand elles se referment derrière moi dans un crissement sonore, c'est seulement maintenant que je me rends compte que c'est juste moi et eux maintenant.

- Bonjour, est la seule chose cohérente que j'arrive à dire.

- Assieds-toi Diana, dit mon père sévèrement.

Ça n'annonce rien de bon tout ça. J'obtempère et les dévisage.

- Comment as-tu pu tomber aussi bas ? demande ma mère en me regardant avec des revolvers à la place des yeux. Tu es la honte de notre famille.

Elle veut se la jouer dans l'attaque directement ? Très bien, mais quand on joue avec moi, on perd.

- À part nous trois de qui est-ce que tu parles ? Ils sont tous morts. Dommage, tes parents étaient sympa comparés à toi.

- Comment oses-tu ! s'étouffe-t-elle presque.

Mon père me fusille du regard. Je hausse les épaules histoire de bien lui faire comprendre que ce qu'ils pensent, j'en ai rien à battre.

- Tu nous avais déjà beaucoup déçu avec ton ex petit copain, et maintenant tu te retrouves en maison de correction ! crie mon père en frappant du poing sur la petite table qui risque de céder d'une minute à l'autre.

À l'entente de sa phrase, je ne peux empêcher des larmes de me monter aux joues. Mes parents m'en veulent car l'hôpital dans lequel j'ai dû aller à cause de mon ex leur a coûté beaucoup d'argent. Ils en ont rien à foutre de ce que j'ai pu endurer ou ressentir.

- En faite vous êtes des putains d'égoïstes.

- Ne nous parle pas de cette manière ! s'écrit mon père.

- Hé puis merde à la fin ! On s'en fout de mon langage ! On va pas passer par quatre chemin !

Je me tourne vers mon père.

- Toi, t'es qu'un enfoiré toxico salopard de mes deux !

Je me tourne vers ma mère.

- Et toi, t'es qu'une pétasse vénale et abrutie !

- Je crois qu'on a pas bien entendu, dit mon père en se levant de sa chaise.

Oh oh, je le connais. Quand il fait ça, c'est qu'il s'apprête à me gifler. Je me rends compte seulement maintenant que mes joues sont inondées de larmes. Des larmes qu'ils ne méritent même pas.

- De toute façon pourquoi retenir mes mots ? Le constat et unique résultat de toute ma vie est le même. Vous ne m'aimez pas et vous ne m'avez jamais aimé. J'ai toujours été un boulet pour vous. Alors j'imagine que ça vous a plus quand j'ai commencé à le fréquenter. Même si vous saviez qu'il était mauvais pour moi, au moins vous aviez la paix. Je vous déteste, ne revenez plus jamais me voir !

Sans attendre une quelconque réponse de leur part, je quitte la pièce en courant. J'ignore les appels de Dubois et pars me réfugier dans mon lit où je laisse toutes les larmes de mon corps tomber le long de mes joues. Soudain, je sens du mouvement sur mon lit. Je relève la tête de mon oreiller et remarque Éden qui vient de s'assoir. Il prend ma tête et la pose sur ses genoux et commence à me caresser les cheveux.

- Chut, c'est rien, pleure-pas.

La tête posée aux creux de ses genoux, je finis par m'endormir.

les opposés s'attirentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant