Chapitre 20

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J’arpente les couloirs du pôle sup de Toulouse. Je suis seule. J’ouvre plusieurs portes. Elles donnent toutes sur des pièces vides. Je me dirige ensuite vers les toilettes. J’entre dans celles des filles, et m’appuie contre le rebord du lavabo, face au miroir. Je relève la tête, et me regarde dans la glace. J’y vois un visage fatigué de vivre, cerné, et sans une once de joie. Soudain, la porte grince. Je fais volte-face… Il est là, juste sous mes yeux. Les siens sont remplis de haine. Une haine que je ne comprends pas, et que je comprendrais sûrement jamais. Il entre dans les toilettes. Je me recule le plus possible, jusqu’à heurter le mur froid. Il s’avance vers moi, le poing serré, menaçant. Il continue d’avancer lentement. Il est maintenant tout près. Il lève sa main, et je ferme les yeux, me préparant au pire… 



Je me réveille en sursaut. Je respire fort, et des larmes débordent de mes yeux. Je réalise petit à petit que ce n’était qu’un rêve. Un rêve que je n’avais plus fait depuis un mois… 

Je me redresse, et passe une main sur mon visage afin de me réveiller. Je parcours la chambre des yeux, comme pour me confirmer que ce n’était qu’un rêve. J’inspire lentement pour calmer ma respiration. Puis j’attrape mon téléphone. 

11h17. 

Je me lève sans même consulter mes messages et les notifications que j’aurais pu recevoir depuis hier. Je me dirige vers la salle de bain, et file dans la douche. L’eau coule pendant de longues minutes sur mon corps. Je songe à mon rêve et à la soirée d’hier. J’espère intérieurement que les garçons ne m’ont pas prises pour une fille qui, au final, n’en valait pas la peine. Je sors ensuite de la salle de bain en me faisant un chignon à la va-vite, puis j’essaie de cacher les cernes de mon visage. 

«Au moins un des éléments de mon rêve qui était réel...» pensais-je avec ironie. 

Je me dirige vers la fenêtre pour en ouvrir les volets, et remarque que la pluie sera aujourd’hui au rendez-vous. 

«Quelle journée...» 

Je décide donc de mettre un jean skinny noir avec le sweat visionnaire bleu foncé, ainsi que des baskets noires. J’attrape mon téléphone. 
12h08. 
Je rabats la capuche sur ma tête, et sors de ma chambre. Je descends manger, seule. Aucune personne de l’équipe n’est présente. Tant mieux. J’ai besoin de m’isoler encore un peu. 

Soudain, une main se pose fermement sur mon épaule, me faisant me retourner. 

- Tout va bien ? me demande Romain.

- Oui, et toi ?

Il hoche la tête. 

- On part vers 14h30. Rendez-vous dans le hall.

- Ça marche, à tout à l’heure.

Il s’éloigne après m’avoir sourit. 
Je finis de manger quelques minutes plus tard, et remonte à mon étage. Arrivée à ce dernier, je me stoppe au moment de sortir des ascenseurs, et réfléchit durant deux secondes. Je décide alors de continuer de monter jusqu’au toit où se situe la piscine. Je me dirige vers le rebord, et m’appuie contre le mur. Des petites gouttes de pluie tombent sur mon visage. Je repense à tout ce qu’il s’est produit dans ma vie depuis maintenant un mois. Qui y aurait cru…? Puis je réfléchis aux deux dernières soirées que j’ai vécu ici, à New-York. N’arrivant plus à avoir les pensées claires, je sors mon téléphone de ma poche, et appelle la seule personne qui pourrait éventuellement me comprendre, et éclaircir mes idées. 

Au bout de trois sonneries, cette personne décroche: 
- Allo ?

Sa voix a un effet immédiat sur moi. Elle m’appaise sans même le savoir. 

Secret musical - Bigflo et OliDonde viven las historias. Descúbrelo ahora