TO START OVER | steve rogers [✓]

treize | ON BOTH SCHOOLYARD AND BATTLEFIELD

CHAPITRE 13
both schoolyard and battlefield

           LE VACARME ÉBRANLA les murs abîmés, la toiture percée par endroits, fit voler en éclat les fenêtres, la lumière du jour s'engouffrant agressivement à l'intérieur de la pièce alors qu'un pan entier du bâtiment s'effondra, le béton et le bois s'entremêlant en une pile de ruines poussiéreuses. Déliés de leur affrontement au corps à corps par l'anéantissement soudain du bâtiment, Steve et le soldat de l'hiver se laissèrent aller, chacun se protégeant comme il pouvait — le capitaine se blottissant sous son bouclier, Bucky se servant du métal résistant de son bras pour se couvrir la tête et le visage. Une montée d'angoisse se saisissant de sa gorge, le blond dégagea les décombres entravant ses mouvements et se releva tant bien que mal, ignorant les tiraillements de sa peau blessée que le sérum du super-soldat travaillait déjà à guérir ; il cherchait des yeux Sam et Natasha, espérant de tout coeur, avec tout ce que la panique lui permettait, qu'ils s'en étaient sortis.

Heureusement, l'on entendit tousser, et une voix étouffée appela :

— Nat, Steve ?

C'était le faucon, se redressant lui-même, chancelant, de dessous les gravas là où le bâtiment avait été pulvérisé. Steve agita la main, cramponnant son bouclier en prévision d'une attaque surprise de Bucky ou Rumlow.

— Ça va ? haussa-t-il la voix, le regard scrutant toujours la pièce semi-détruite en quête de la Veuve Noire — ne portant pas d'équipement de protection particulier, elle avait le plus de chance d'avoir été blessée.

— Rien de cassé, à part une partie de mon armure, le rassura Sam, grognant en bougeant lentement ses membres pour s'assurer qu'il était en effet toujours en état de continuer la lutte. À ses côtés, Natasha émerge également, ayant été protégée par les ailes de Sam juste avant la détonation.

Mais avant que le capitaine ne put s'enquérir de l'état de la jeune femme, une figure l'assaillit par le côté, Steve ayant à peine le temps de tourner son bouclier vers celui-ci par réflexe, parant de justesse le poing métallique de Bucky, qui revenait à la charge. Mais quelque chose avait changé. Des résidus de poussière pris dans les cheveux, des cernes sombres creusant la peau sous ses yeux, malgré l'effroi que put inspirer sa figure ombrageuse, son insensible bras à l'étoile rouge, l'expression tout à l'heure froide et calculatrice, puis tordu de colère, du soldat de l'hiver reflétait à présent une profonde douleur, les muscles de son visage tendus et froissés de souffrance, d'incompréhension face à la bataille perpétuelle que l'on lui intimait de mener — de peur.

— Vous vous obstinez à vivre..., à plusieurs mètres de là, sa silhouette massive se découpant contre le paysage qu'avait révélé la partie écroulée de la pièce, Rumlow cracha amèrement. Vous avez pu survivre à une grenade, très bien, mais vous ne survivrez pas à mon arme la plus puissante. Soldat de l'hiver, continue ta mission, intima-t-il et sa voix se propagea, en écho lugubre, au sein de ce qu'il demeurait des murs.

Forçant sur ses appuis pour résister à la force de Bucky, qui le poussait vers un mur reculé ayant tenu, Steve fit basculer le poids de son corps en avant, luttant contre la férocité de l'homme.

— Ne l'écoute pas..., essaya-t-il de le convaincre à nouveau à travers ses dents serrées. Tu n'es pas un assassin. Tu es mon ami, Bucky.

Le capitaine avait remarqué le changement s'étant opéré sur celui qui avait été, quelques minutes plus tôt, résolu à lui ôter la vie et qui semblait à présent tourmenté, frappant seulement car il ne savait que faire d'autre. Se pouvait-il que le choc auquel ils avaient réchappé eût pu brouiller la programmation que lui avaient infligé Pierce, puis Rumlow ?