dix-neuf | NO OTHER LIFE

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CHAPITRE 19
no other life

— BUCKY... Oui, je me souviens. Il était charmant, un sourire nostalgique arqua les lèvres de Peggy.

Depuis la dernière fois où Steve lui eut rendu visite, chez-elle, la vieille femme avait été transférée à l'hôpital, l'état de la maladie d'Alzheimer la rongeant peu à peu ayant poussé sa famille à prendre cette dure décision. Le capitaine essayait de tout coeur de ne pas songer aux jours qu'il restait à vivre à sa vieille amie, qu'il eut la chance d'avoir retrouvé même après tout ce temps. Malheureusement, Peggy réagissait parfois comme si elle le revoyait pour la première fois depuis toutes ces années ou ne le reconnaissait même de rares fois plus, le couvrant d'un regard interrogateur, cherchant à comprendre qui était cet homme assis à ses côtés.

— Il l'était, Steve sourit en retour, partageant l'émotion de la vieille femme ; ils furent les deux seuls, avec le meilleur ami du capitaine, à pouvoir comprendre ce que tout cela représentait. Cette dernière traversant une phase de lucidité, il lui eut raconté tout ce qui s'était passé depuis leur dernière conversation — Crossbones, Bucky.

— Je suis contente d'apprendre que tu as quelqu'un avec qui traverser tout ça, la voix de Peggy, enrobée d'empathie, rappela à Steve le soutient qu'elle lui eut toujours dévoué, que ce fut en 1941 ou à présent. Surtout s'il s'agit de Bucky. Même si tu m'as dit qu'il est maintenant au... Wakanda, c'est cela ? Quand il se sera remis d'Hydra, tu pourras retrouver ton meilleur ami. Si seulement les Commandos Hurlants avaient pu savoir que tu étais en vie, depuis tout ce temps, dit-elle doucement ; lui revint la petite fiole contenant le sang de Steve qui avait été détenue par Howard Stark, qu'elle eut versé dans l'Hudson River. « Au revoir, mon amour, » avait-elle murmuré — c'eut été son adieu à l'homme qu'elle avait aimé et la mémoire duquel elle eut toujours honoré, même après avoir refait sa vie .

— Comme tu l'as dit, on ne peut pas revenir en arrière. Les restes du sourire de Steve tressaillirent en une expiration bruissante de mélancolie. Depuis que Bucky est reparti, j'ai beaucoup pensé à notre dernière conversation, poursuivit-il, se confiant à sa vieille amie. Au fait que le monde avait changé et que personne ne pouvait revenir en arrière. Tu regrettais que je n'avais pas pu vivre ma vie, contrairement à toi. Mais je pense que je commence à comprendre où est ma place.

— Il était temps. L'amusement affectueux qui brilla dans les yeux de Peggy réfléchit toute la tendresse que l'ancienne agente de la Strategic Scientific Reserve conservait pour le capitaine ; le voyant maintenant, avec le recul de l'âge, il lui rappelait toujours le jeune homme qu'elle eut rencontré pour la première fois, même avant le sérum du super-soldat. Comme à l'époque, il lui restait encore tant à traverser, à présent pour faire part de ce nouveau monde, devinait-elle, mais Peggy ne doutait nullement qu'il les surmonterait ; elle le connaissait trop bien pour cela.

— Chaque jour, je découvre de nouvelles choses, il y a tellement de ressources pour se renseigner : des livres sur tout, des documentaires sur notre monde... les films sont devenus spectaculaires ! Steve leva légèrement les bras, signifiant que sa fascination n'avait cessé. Quand Bucky était encore là, avant d'aller au Wakanda, je l'ai vu faire de son mieux pour s'en sortir. Et, plus que jamais, j'ai compris à ce moment la chance que j'avais eue d'avoir été entouré par des gens bienveillants depuis que j'ai émergé : Nick Fury, qui m'a fait rencontrer les autres Avengers ; Sam, France ; toi, Peggy. Quand j'ai appris que je pouvais te revoir, te reparler... C'était plus que ce que j'aurais pu espérer. Mais Bucky, il n'a pas eu tout ça. Il a été pris en otage par Hydra, torturé, réduit à l'état de machine à tuer. Alors je dois faire de mon mieux pour profiter de tout ce que j'ai pu avoir, pour Bucky. Pour toi, qui m'a dit que je pouvais avoir un deuxième essai. Ça ne veut pas dire que tout ce qui s'est passé avant ne compte plus, mais ça signifie que je ne peux plus continuer à essayer de m'accrocher éperdument à quelque chose qui ne pourra jamais revenir. Et même si j'ai parfois l'impression de ne plus savoir quelle est la bonne chose à faire, je sais maintenant quelles sont les bonnes personnes. Et je veux être avec elles.

TO START OVER | steve rogers [✓]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant