τέσσερα

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Le week-end arrivé, Jisung se trouvait seul dans sa chambre, se remémorant toute cette histoire étrange traînant autour de ce temple grec. Histoire dont il avait failli perdre le secret. Mais maintenant qu'il était seul, il pouvait sortir son appareil photo et rechercher la photo de la dernière phrase apparue sur la statue, celle qui avait bizarrement changé. Il avait décidé de la traduire par lui-même, ayant un peu peur de passer pour un fou auprès de la professeure de grec de son université. Il trouva finalement le cliché, et attrapa un papier, un stylo, puis griffonna rapidement la première traduction qu'il possédait.

«Sauve-moi»

Il attrapa ensuite son ordinateur portable, et entama ses recherches grâce à plusieurs outils. Quelques secondes plus tard il parvint à déchiffrer la phrase dans cette langue si étrangère pour lui.

«J'ai été puni»

Il fronça les sourcils en recopiant ce qu'il comprenait enfin de ces quelques symboles, et ne put s'empêcher de laisser son cerveau se remuer les méninges. Puis soudainement, le temps d'un millième de seconde, une hypothèse effleura très légèrement son esprit. Cependant, il ne pouvait l'oublier; malgré sa venue très discrète, elle s'était encrée dans sa matière grise, et en y réfléchissant, le cœur du noiraud avait cessé de battre un instant.

- Et si... une personne essayait de communiquer avec moi?

Il ne put s'empêcher d'exprimer son idée à voix haute, les sourcils froncés et les yeux écarquillés. Son menton logeait entre son pouce et son index, tous deux reposant sur son coude posé sur son bureau. Son idée ne lui paraissait pas même un peu réaliste.
Néanmoins, il se leva et attrapa son appareil photo encore allumé sur le cliché de la phrase grecque. Sans même prendre la peine de saluer sa mère qui le regardait filer, il sortit de sa maison et se mit à courir vers la forêt où il avait trouvé ce temple.

Une dizaine de minutes plus tard, il arriva tout essoufflé et transpirant aux pieds des escaliers du temple. Il s'encouragea mentalement, puis dévala les escaliers à toute vitesse et se retrouva bien vite en haut. Il marcha rapidement vers la statue qui n'avait pas changé de place, la contourna pour vérifier si la phrase avait de nouveau été modifiée, ne prêtant même pas attention à la tension toujours aussi lourde, mais différente des jours précédents qui prenait place dans l'air.
Sans très grande surprise, il découvrit de tous nouveaux caractères grecs sous ses yeux. Une nouvelle phrase... Mais il n'avait même pas son téléphone pour pouvoir traduire ce qu'elle disait.

«φοβάμαι»

L'étudiant contourna à nouveau la statue pour se trouver face à elle, et écarquilla les yeux en voyant le visage de la sculpture. Au niveau de son œil gauche, la pierre était plus foncée d'un seul léger trait qui suivait les courbes de ses joues. Il semblerait que de l'eau ait été versée juste sous son œil, comme s'il pleurait... Mais il y avait bel et bien une goutte qui roulait contre sa joue, et elle n'était pas tombée du ciel. Elle glissait lentement, mouillant très discrètement la pierre qui fonçait après son passage. La goutte arriva au niveau de sa mâchoire, et s'écrasa au sol dans un tintement qui résonna presque dans le temple tant silencieux. Jisung n'en croyait pas ses yeux; la statue pleurait... C'était impossible. Mais ça l'intrigua d'autant plus. Il y avait ce lien étrange mêlé à l'ambiance lourde de lieu qui l'attirait à la statue. Il ne pouvait s'empêcher d'avancer, de la contempler, et encore moins de doucement lever sa main gauche au même niveau que la droite de la statue. Son excitation et sa curiosité seuls contrôlaient ses gestes, et lorsqu'il ne restait plus que deux millimètres entre leur main, ses pensées se dirigèrent automatiquement vers sa maman qui devait l'attendre à la maison, et Felix qui devait sûrement tenter de l'appeler, puis sa main rencontra la statue de pierre. Ses yeux s'écarquillèrent alors que des petits éclairs sortirent d'entre leurs mains, et un choc se fit vivement ressentir dans tout le corps de Jisung. Une grosse migraine le prit, le faisant froncer les sourcils et s'agenouiller sur le sol, mais tout se mit à trembler, la lumière du jour avait soudainement disparu, et lorsque Jisung regarda autour de lui, tout semblait s'écrouler. Il écarquilla les yeux alors que le sol se dérobait devant lui, de plus en plus proche de son maigre corps. Il devait sortir d'ici, partir loin, courir.. mais où? La seule chose qu'il restait à présent était la statue du jeune coréen face à lui. Alors sans plus attendre, Jisung grimpa sur son socle de pierre, et la serra contre lui, s'y accrochant nerveusement et en cachant sa tête sur la poitrine de la sculpture, voulant croire que tout ça n'était qu'un cauchemar. Les pavés continuaient a tomber l'un après l'autre, et malgré que Jisung serrait, griffait la pierre et pleurait contre la statue, il se sentit tomber, collé à elle, laissant échapper quelques gémissements apeurés. Il était recroquevillé contre la pierre qu'il ne voulait pas lâcher, c'était son seul soutien... Mais alors que la peur, l'angoisse de ne plus revoir Felix ni sa maman un jour, le stress de mourir, il perçut une voix grave et sanglotante se démarquer du tonnerre qui grondait tout autour de lui:

«Je t'en supplie,














Son cœur rata un battement, alors que toute son angoisse sembla s'envoler loin, très loin.












«...aide moi.»

OH MY GOD ; 𝗺𝗶𝗻𝘀𝘂𝗻𝗴Où les histoires vivent. Découvrez maintenant