F I È V R I E R

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Ce matin encore,
Février avait glissé
ses doigts bleuis dans
ses poches douces
et réconfortantes
comme Juillet,

Presque pour oublier
qui il était vraiment,

La douleur de la
pluie du ciel
qui coulait
étrangement au
plafond de ces cils,

Et les gerçures
sur ses lèvres
depuis longtemps
desséchées de
l'absence de baisers.

Février, le dos
courbé, le cœur
mouillé comme le
sable qu'il gardait
toujours à l'intérieur
de son long blouson,

Ses quelques
sentiments
emportés en
plein vol par
ses avions
en papier.

Il repensait à hier soir,
son visage blafard
dans le miroir,
ses coups de poing
rageurs contre son
reflet fantomatique,

Et les fragments
de Ciel se fracassant
contre le parquet.

Le Soleil
tranquillement
s'y reposait,

Souvenirs de Juillet,
suivis d'une énième
vague de larmes
amères chargées
de regrets au-dessous
de ses paupières.

Février avait passé
tellement de nuits
à explorer des lieux
hantés par des esprits,

Là-bas, au
cimetière de ses
vacances brûlées,

Qu'il ne se rendait
même pas compte que
c'était encore ses yeux
qui hantaient son esprit.

À force, Février
ne se rêvait plus été,

Ne voulait plus
s'appeler heureux,

Après tout,
à quoi bon persister,

Quand ses ailes
ne cessaient pas
de s'écraser au sol
comme ses avions
en papier ?

Tout était fade,
tout était gris,

Et ce matin-là,
j'avais décidé,

Le regard tourné vers
cette étoile éteinte mais
bien trop éloignée,

Que jamais, jamais,
je ne deviendrai
une fille de Février.

Que jamais, jamais,je ne deviendraiune fille de Février

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