LXXIV

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-vidée, lessivée, je crois que c'est mon favoris et je vous attend (encore) au tournant- 


Silvanna, 3 Mai 2023.


La faible luminosité m'empêchait de voir clairement Ken. Au fond de moi, je savais très bien que les documents du juge des familles était une excuse, un guetapant, enfin non, j'aimerais pouvoir me dire que je savais que Ken serait là, mais c'est quand j'ai senti le plastique de sous la pulpe de mes doigts, j'ai compris qu'il était là.

« J'ai une soirée chargée Ken.. » Soupirais-je en lui disant, la vérité.

Je l'entendis pouffer alors que je pouvais le voir secouer la tête doucement de gauche à droite.

« Tu m'as donné douze mois, t'es pas à deux heures près non ? » Dit-il me laissant sans réponses, me prenant à mon propre jeu.

Sans un bruit, j'apercevais le corps de Ken avancer jusqu'à le sentir à quelques centimètres de moi. Je le distinguais bien plus facilement ses traits du visage et pour la première fois depuis longtemps, il avait l'air d'aller bien, d'être reposé et apaisé.

Mes bras toujours croisés contre ma poitrine, je détaillais son visage alors qu'il en faisait de même pour moi.

« Comment tu vas Ken ? » Lui demandais-je doucement.

Il laissa quelques secondes de blanc avant que je ne voie sa main se poser à plat sur la porte, proche de mon oreille, bras sur lequel il prenait appui avec que l'autre ne caresse ma joue doucement alors que je continuais de le regarder dans les yeux. Du grand Ken.

« Toujours très bien quand tu es dans la même pièce que moi. » Dit-il alors que je ne pus m'empêcher de pouffer doucement alors qu'il fit de même en me souriant sans pour autant arrêter de caresser ma joue, acte qui me détendait. « Est-ce que, si je te demande de rester assise ici pendant quelques minutes tu serais d'accord ? » Me demandait-il alors que mes bras serraient encore plus leur prise sur mon buste.

Une légère peur me pris, parce que je savais très bien que quand Ken demandait ce genre de chose, être assis était nécessaire et même assise je n'étais pas sûre de tenir le choc.

« Je dois comprendre que je suis trop vieille pour rester debout ? » Demandais-je d'un air rieur.

« Je te rappel que de nous deux, c'est moi qui suis plus vieux. » Riait-il alors qu'il retirait sa main de ma joue, laissant presque un manque s'installer.

« C'est pour que tu sois sûr que je ne fuis pas ? » Lui demandais-je.

« Je couvre mes arrières. » Affirmait-il alors que je levais au ciel.

« Et moi je n'ai qu'une parole, tu devrais le savoir ça non ? » Dis-je un peu durement.

Ken décroisait mes bras avant que je ne sente sa main saisir la mienne pour me faire avancer, tel une enfant de huit ans.

« Mais tu veux pas allumer la lumière plutôt ? » Dis-je en grognant.

« Et toi tu veux pas arrêter de toujours maronner ? » Riait Ken alors que je tiquais à sa réponse.

Il me planta debout au milieu de la pièce et je savais que normalement, face à moi ce trouvait la cabine que je pouvais voir à travers cette grande vitre. Sans un mot, me laissant toujours dans le flou, il me contournait rapidement avant que je ne sente l'assise d'une chaise à roulettes s'appuyer sur la pliure de mes genoux me faisant comprendre que je pouvais m'assoir, ce que je fis en posant mes mains sur les accoudoirs du siège.

MercoWhere stories live. Discover now