La main tendue (Dramione)

Chapitre 6-Vérité

Un grincement tira Malefoy de son sommeil. Sans attendre, il se redressa et rassembla ses affaires. Après avoir ouvert la fenêtre d'un coup de baguette, le sorcier sauta sur son balai et s'éleva dans le ciel matinal. Les rayons du soleil achevèrent de le réveiller et chaque événement de la veille lui revint.

Il avait attendu Hermione pendant vingt minutes qui avaient été pour lui plus longues qu'une nuit entière. La déception qui s'était insinué lentement dans ses pensées, en réalisant qu'elle ne viendrait pas, avait été plus grande que ce qu'il voulait admettre. Elle lui avait semblé être quelqu'un de confiance. Il l'avait méprisée, détestée, haïe pour cela pendant quatre ans. Cependant, depuis plusieurs mois, les changements qu'il avait subis ou vus se réaliser avaient profondément ébranlé ses certitudes. Depuis le pacte, Drago avait un étrange sentiment à son égard. Il avait laissé grandir en lui un espoir infime qu'elle puisse l'aider. Le jeune homme le regrettait à présent. La confiance n'était pas dans ses gènes.

Après quelques pirouettes dans le ciel, Drago entendit deux voix d'élèves discuter près de la fenêtre. Il attendit qu'elles se soient éloignés pour rentrer rapidement à l'intérieur. Se souvenant des conseils de Hermione, il rangea avec précaution les livres qu'il avait étudié en l'attendant et ramassa les feuilles qu'il avait rédigées.

Ses yeux gris tombèrent alors sur une boule froissée qui traînait sur le sol. Le Serpentard se souvint l'avoir manipulée pendant ses minutes d'ennui, alors qu'il songeait à l'absence de la jeune fille. Il s'était probablement endormi en la gardant dans sa main. Se baissant au sol, il la ramassa et s'apprêta à la fourrer dans sa poche. Un détail cependant retint son geste et ses doigts pâles défirent la boule de papier. Ses yeux s'éclairèrent en déchiffrant les mots tracés :

« Excuse-moi d'avoir été en retard hier soir. Je viendrais plus tôt la prochaine fois. Prépare tes poings pour demain,

H. G.

PS : Tu devrais prendre une autre couverture. Tu tremblais presque de froid en dormant. »

Non, décidément, Hermione était beaucoup trop prévenante pour être une Gryffondor. Pouffsoufle lui allait comme un gant.

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« -Par Salazar, Granger ! Où as-tu appris à frapper comme ça ? »

Affalé par terre, Malefoy serrait son bras avec une grimace douloureuse. En face de lui, Hermione lui faisait face en souriant. Les mèches de cheveux qui s'échappaient de sa tresse collaient à sa tempe, mouillées de sueur. Ses joues rougies par l'effort étaient étirées par sa moue réjouie sous ses yeux brillant de satisfaction. Hermione se décida à desserrer ses poings et se laissa tomber face au blondinet.

« -Il y a pas mal de choses que tu ignores sur moi, Malefoy.

-Eh bien, c'est réciproque, souffla l'interpellé, la respiration sifflante. Parfois, lorsque tu me regardes, il y a comme une sorte de peur dans tes yeux. Comme si tu regrettais que je sois... moi. »

Hermione ne répondit pas. Cela faisait plusieurs jours qu'elle retrouvait le Serpentard suite au dîner, soit pour étudier à la bibliothèque, soit pour l'y affronter après l'heure du coucher. Les deux sorciers ne pouvaient cependant se fréquenter chaque soir, par crainte que d'autres ne les voient, ou bien qu'ils viennent à manquer de sommeil. La jeune fille n'osait l'avouer, même à Ginny, mais ses duels la détendaient, lui changeaient les idées et l'amusaient aussi. Pourtant, parfois, elle ne pouvait s'empêcher de culpabiliser ; Malefoy n'était pas très apprécié d'Harry, malgré le fait qu'il ne cherche plus à l'affronter ces derniers temps. Pour le survivant, rien que par sa maison, Malefoy étaient dans le camps de Voldemort. Hermione en venait à se demander si elle ne prenait pas des risques dans sa démarche. Toutefois, lorsque le regard du jeune homme se fixait sur elle, un élan de confiance l'emplissait et ses paroles lui revenaient en mémoire : ''Je, Drago Malefoy, promets de ne plus attaquer, verbalement ou physiquement, l'élève Gryffondor Hermione Granger...''