Chapitre 19-Pensées troubles et Nouvel Ordre

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Le Trio d'Or repartit en silence vers l'école, chacun ruminant intérieurement ses pensées. Des trois, Hermione était fort probablement celle qui se sentait le plus préoccupée.

Jusqu'alors, le Poème des Quatre Maisons lui avait semblé être important. A présent, il lui fallait bien s'avouer qu'elle l'avait sous-estimé. Il était crucial. A cette affirmation se succédait une liste infinie de questions.

Pourquoi le destin de Drago était-il relié à ce texte primordial ? Sa mission était-elle vraiment de découvrir ce qu'il était ? Fallait-il le cacher à Harry ? Pourquoi donc le poème avait-il été modifié ? Par qui ? Quel était le véritable texte ? En quoi l'histoire de Poudlard pouvait-elle avoir un rapport avec Voldemort ou la vie du Serpentard ?

Qui avait déchiré le dernier passage ? Que contenait-il ? Etait-ce dangereux ? Salvateur ? Désormais, où se trouvait donc ce morceau de texte ?

Et que signifiait réellement ce déchirement qui avait traversé Hermione ? Etait-ce lié à la prophétie ? Pourquoi elle et Drago ? Pourquoi elle et pas Harry ? Qu'étaient-ils en train de faire ?

Hermione passa la soirée à ruminer ses questions, tentant vainement de lire un recueil sur les animaux étranges d'Amérique du Nord. Après une demi-heure à déchiffrer plusieurs fois les mêmes paragraphes sans parvenir à les retenir, elle se décida à monter se coucher dans son dortoir.

Hélas, une fois allongée dans son lit, le repos ne vient pas la trouver. Seule avec ses questions et ses craintes, la jeune fille se tourna et se retourna dans tous les sens.

"Une potion de Sommeil sans rêve ne me ferait pas de mal, songea-t-elle. Ou bien l'un des cachets que maman prend pour dormir."

A cette pensée, un sourire mélancolique vint s'étaler sur les lèvres de la Gryffondor. Ses parents lui manquaient beaucoup et désormais qu'elle sentait autour d'elle le danger grandir, elle craignait de ne pouvoir les protéger. Son père était celui qui lui avait appris à se battre, à se défendre. C'était grâce à lui qu'elle avait gagné en courage, son entrée dans sa maison était un peu un remerciement pour lui. Quant à sa mère, elle lui avait transmis son goût pour les livres, pour le savoir, et lui donnait toujours de bons conseils.

Se souvenant de l'un d'eux pour l'aider à se détendre, Hermione s'allongea sur le dos et posa une main sur son cœur. Les yeux clos, elle se concentra sur les lents battements de son organe interne qui résonnait dans ses oreilles et palpitait sous ses doigts. A chaque mouvement, il propulsait dans tous son corps un océan rouge de vie. Son sang.

Son sang qui coulait désormais dans d'autres veines que les siennes.

Les yeux d'Hermione se rouvrirent brusquement.

Dans son propre corps se répandait un sang qui ne lui appartenait pas. Une promesse de vérité, une preuve d'honnêteté. Un serment.

A des dizaines de mètres de là, un autre cœur battait au même rythme que le sien.

_

Drago n'arrivait pas à dormir. Cela ne changeait pas vraiment de d'habitude, en réalité. Il s'était fait à ces longues nuit de silence et d'insomnie qui se suivaient depuis le début de l'année. Il y avait trop de questions et de peurs en lui pour se sentir assez confiant et s'assoupir.

Aujourd'hui n'y faisait pas exception. Bien au contraire.

Il savait qu'Hermione avait rencontré ses mystérieux amis qui, selon elle, pouvaient les aider. Cela lui avait pris d'ailleurs un temps considérable. Il ne l'avait pas croisée une seule fois de l'après-midi, alors qu'il avait pourtant parcouru Pré-au-lard de fond en comble, une Pansy Parkinson pendue à son bras. Le blondinet n'avait pas non plus aperçu ses insupportables amis, que ce soit Saint-Potter ou la stupide belette. Il supposait donc qu'ils avaient visité ces inconnus ensemble.

La main tendue (Dramione)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant