le roman d'une vie

partie 23

        Raïcha Ndiaye

Je suis assise devant cette immense étendue d'eau, repensant à ma journée jusque là.
Vraiment Laye est entouré de gens sympathiques .
Figurez  vous que Awa Fall a renversé exprès sa glace sur moi afin de me faire porter quelque chose de serrée pour  jouer avec les nerfs de son frère.
Leur famille est vraiment exemplaire.
J'espère que bientôt ma soeur et moi connaîtrons le bonheur de vivre avec nos deux parents.
Les voir s'aimer ,se soutenir, s'épauler, nous montrant ainsi une route à suivre.
Cette solitude avec ce liquide bleu qui s'étend à perte de vue, m'a permis de repenser sur la vie.
Oui la vie, que serait_elle sans les personnes et les choses auxquelles nous nous attachons?
Que serait_ elle sans l'espoir et la croyance qui nous permet d'avancer?
Que serait l'existence, si rien ne nous éloignait temporellement des questions comme l'angoisse et l'inévitablité de la mort, l'absurdité de vie , l'ennuie du temps.
Comment donner sens à cette vie qui peut cesser du jour au lendemain sans se soucier de l'accomplissement de nos aspirations.
Comment donner sens à ma vie si je n'avais pas des gens, des croyances, des principes ,des projets d'avenir auxquels m'accrocher.
La vie n'a aucune sens si on es entouré du néant.
Alors accrochez vous à quelque chose pour vivre tant que vous respirez.
Car la vie est comme cette eau d'une rivière qui a beau coulé à la vitesse d'une tortue finit toujours par se jeter dans la mer.
Cette embouchure est inévitable alors ne laissons pas nos vies couler sans marquer nos empreintes car chaque jour passé est perdu à jamais.

C'est la voix d'un homme qui me sort de mes pensées.

Lui: Raïcha Ndiaye n'est ce pas ?

Moi: Oui mais d'où me connaissez-vous et qui êtes vous ?

Lui: Mon nom et Abdel Ndiaye et je suis de ta famille.

Moi: Comment ça.

Lui: Disons que nos parents n'ont pas su nourrir les liens familiaux .
Mais ça ne devrait pas nous obliger nous les enfants à faire de même.

Moi: Je ne comprends pas.

Lui: Ton grand père paternelle et mon père sont frères.
Et à la mort de ton grand père ses frères ont abandonné ton père et ses soeurs car ton homonyme mère Raïcha n'a pas voulu se remarier avec aucun d'eux.
Mon père lui était le cadet de la famille alors ne comprenant rien de ce qui se passait , a suivi ses frères aînés.

Moi: Alors tu es ..

Lui: un petit papa pour toi, certes jeune mais je suis un frère de ton père.

Moi: Puisque ton père pense différemment que ses frères qui ont abandonné mon père, pourquoi n'est_il pas revenu éclaircir le malentendu avec mon père.

Lui: Il est un peu âgé maintenant tu sais et je crois qu'il a honte du comportement de ses frères ainés envers ton père.
Ton père est le fils de son grand frère mais n'empêche qu'il l'a abandonné.

Moi: Ah je comprends Abdel et qu'attends tu de moi ?

Mon portable me signale un SMS  et des appels manqués de Laye mais j'étais trop curieuse de savoir ce que Abdel attendait de moi alors j'ignorai ses appels.

Lui: je veux que tu m'aides à réconcilier nos familles.
Mon père veut faire la paix avec le fils de son frère qui n'est nul autre que ton père.

Moi: Et comment je peux t'aider?

Lui: Commences d'abord par me considérer comme un membre de ta famille.

Il sort dans son porte feuille une petite photo d'un homme qui ressemble beaucoup à mon père

Lui : C'est Birame Ndiaye mon père.