ZODIAC

34 [Winter]

Nous arrivons finalement à la lisière de la forêt, le soleil se lève doucement mais les étoiles que nous suivons brille toujours dans le ciel. Devant nous s'étend une plage de sable fin et, plus loin, une étendue d'eau dont on ne voit pas la rive opposée. 

- Je pense pas que le Serpentaire sache nager, ironisé-je. 

Phoenix éclate d'un rire sonore mais n'ajoute rien. Nous sommes définitivement dans une mauvaise posture. Une très mauvaise posture. Nous avons déjà du retard par rapport aux autres et sommes coincés sur cette plage sans moyen de partir à la conquête des mers. 

- Personne n'est venu avec un bateau, déclare finalement Phoenix en se laissant tomber dans le sable, il doit y avoir une solution. 

Pourquoi est-ce que c'est lui qui fait les réflexions judicieuses et moi les remarques ironiques qui ne mènent à rien ? 

Il attrape mon talon avec une rapidité incroyable et le tire brutalement vers l'avant. Résultat, je tombe les fesses dans le sol meuble. Un sourire de satisfaction se forme sur ses lèvres et, sans réfléchir, je me jette sur lui. 

Mes mains agrippent ses épaules et nous roulons dans le sable. Des grains entre dans mes yeux et mes bouche. Je n'y fais pas attention, la seule chose qui me préoccupe actuellement et le rire de Phoenix. 

Car il rit ce connard. 

J'essaye de lui envoyer mon poing dans sa gueule d'ange, mais il esquive habilement le coup et dépose un rapide baiser sur ma joue. 

Je grogne mais ne peux réprimer un sourire. 

- Je te déteste, craché-je.

Il enserre ma taille de ses bras et me colle à son torse. Son odeur familière s'insère dans mes narines et une vague de chaleur se répand dans mon ventre. 

- Tais-toi, murmure-t-il dans mon oreille. 

Pour toute réponse, je lui donne un coup de boule dans le menton. 

Ce n'est pas parce qu'on s'est embrassé qu'il a le droit de me parler comme ça...

- Ta gueule Phoenix, rétorqué-je. 

Il soupire, je le sais car son souffle s'écrase sur mon front. 

Aussi étonnant que cela puisse paraître, je pourrais passer la journée dans ses bras sans m'en lasser. Son contact a quelque chose d'enivrant. 

- Winter, sérieusement, tais-toi, chuchote-t-il, il y a quelqu'un qui arrive. 

Mes muscles se tendent, prêts à passer à l'action. Phoenix desserre un peu son étreinte autour de moi et son regard est braqué sur un point derrière mon épaule. 

Plusieurs sons s'additionnent alors au roulement continue des vagues : celui de pas dans peu d'eau et le crissement d'une coque contre le sable. 

Les doigts de Phoenix s'entremêlent aux miens et je sens un objet métallique entre nos deux paumes. Un couteau. Je dépose un rapide baiser sur ses lèvres et me relève, gardant l'arme entre mes doigts, Phoenix m'imite rapidement et je finis par lever les yeux vers notre visiteur. 

Le première chose que je remarque est son regard blanc braqué sur moi. Ses iris sont si blanches qu'on les croiraient inexistantes et ses pupilles sont dorées. Il porte une longue cape claire dont la capuche est remontée sur sa tête, ne laissant paraître que quelques mèches d'un blond pâle. 

Son visage est celui d'un homme sans âge, portant aucune ride, mais pourtant fatigué par la longue vie qu'il doit mener. Mais ce qui me frappe le plus dans son apparence et sa ressemblance frappante avec la Sorcière.