Prologue

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- On va manquer d'énergie pour atteindre Coruscant. Il y a une fuite à l'hyperdrive.

- Il va falloir nous poser quelque part pour ravitailler et réparer le vaisseau, répondit Qui-Gon à l'adresse du pilote.

Assis dans un siège devant le tableau de bord, Obi-Wan se retourna pour attirer son attention.

- Là maître. Tatooine. C'est une petite planète, isolée, pauvre. La Fédération du Commerce en y est absente.

Qui-Gon se pencha au-dessus de l'épaule de son jeune apprenti, étudiant la planète aride représentée sur l'écran rouge.

- Est-ce que vous en êtes certain ? demanda le capitaine Panaka, méfiant.

- Elle est aux mains des Hutts, déclara Qui-Gon, semblant convaincu que c'était une bonne idée.

- Il n'y est pas question d'y emmener son altesse. Les Hutts sont des gangsters, s'ils s'aperçoivent qu'elle est là-

- Le problème serait le même si c'était un système contrôlé par la Fédération, le coupa Qui-Gon. A ceci près que les Hutts ne sont pas à sa recherche, ce qui nous donne un avantage.

Le capitaine Panaka se renfrogna.

- Je suis en profond désaccord.

Mais le maître Jedi l'ignora complètement et se tourna vers le pilote.

- Cap sur Tatooine.

_____

Les soleils brillaient ardemment dans le ciel aujourd'hui. Anakin mit son bras devant les yeux, alors que les rayons l'éblouissaient, cachant un moment sa vue. Elle marcha toutefois toujours droit devant elle, suivant son instinct pour atteindre la boutique de Watto.

Sa mère, Shmi, l'avait pressée pour ne pas être en retard encore cette fois-ci. Alors, Anakin pressa le pas. Lorsqu'elle franchit l'entrée, soulagée, il ne fallut qu'une fraction de seconde pour qu'elle sente le Toydarien lui foncer dessus.

- Te voilà enfin ! Qu'est-ce que tu fichais ! Ça fait un quart d'heure que je t'attends ! la sermonna-t-il.

- Mais je n'ai que cinq minutes de retard...

Watto leva les mains en l'air, exaspéré.

- Tu dis toujours ça ! Va déblayer le fatras que tu as laissé hier et nettoie la poubelle, tout de suite !

Enervé, le Toydarien leva la main, menaçant de la frapper. Anakin se crispa et baissa les épaules, tout en faisant mine de s'écarter. Elle parvint in-extrémis à éviter la tape sur la tête que lui donna Watto, et se faufila en courant vers le fond du magasin.

- Je vais t'apprendre le respect, moi ! gronda Watto.

Anakin fit en sorte de nettoyer longtemps, plus que nécessaire la benne à ordure. Ce ne fut que lorsque que la clochette à l'entrée de la boutique sonna, qu'elle sut qu'un client était arrivé. La petite fille aurait dû immédiatement se rendre à l'avant pour l'accueillir, mais cette fois-ci, elle ne le fit pas.

Au bout de quelques secondes, toutefois, elle entendit Watto vociférer :

- Peedunkel ! Naba dee unko !

Anakin ressentit la menace dans la voix du Toydarien, et sut qu'elle ne pouvait plus se soustraire à ses obligations, ou bien il le lui ferait chèrement payer. La peur au ventre, elle laissa tomber la pièce de moteur graisseuse qui était dans ses mains sur le sol et se précipita en avant.

- Qu'est-ce qui t'as pris si longtemps ? l'apostropha aussitôt Watto.

Anakin leva la tête et remarqua alors qu'il n'était pas seul, et que plusieurs personnes étaient entrées. Un voyageur, grand et barbu, portant un poncho crème, attendait patiemment. A côté de lui se trouvait un astromec blanc et bleu, et Anakin n'était pas certain d'en avoir vu passer d'aussi beau. Mais ce n'était rien comparé à la jeune fille qui se trouvait un peu un retrait. Elle était petite, avait de longs cheveux bruns tressés dans une coiffure compliquée. Et elle était belle... tellement belle que s'en était éblouissant. Plus que les soleils de Tatooine.

- Mell tass cho-pas kee, répondit finalement Anakin à Watto. Je nettoyais la poubelle, comme vous l'avez...

- Chut-chut ! Oublies ça ! J'ai un client à m'occuper, surveilles la boutique.

Watto emmena l'étranger dans l'arrière-boutique, tandis que Anakin garda le regard rivé vers la jeune fille qui était restée. Elle se dirigea alors vers le comptoir et y monta dessus pour s'y assoir, tout en faisant mine de nettoyer un transmetteur posé là. Du coin de l'œil, elle observa la jeune voyageuse, habillée d'une tenue paysanne, tourner dans le magasin, avant de ne plus pouvoir se retenir.

- Est-ce que t'es un ange ?

- Quoi ?

La jeune fille se retourna, étonnée, un sourire timide sur les lèvres.

- Un ange, reprit Anakin. J'ai entendu les pilotes de cargos parler d'elles. Ce sont les plus belles créatures de tout l'univers. Elles vivent sur les lunes de Iego, enfin je crois.

- Tu es une drôle de petite fille. Comment est-ce que tu sais tout ça ?

Anakin tourna le torchon dans le transmetteur qui était encrassé, essayant de ne pas se sentir intimidée par la jeune femme qui lui parlait enfin.

- J'écoute les conversations des pilotes et marchands qui passent ici. Je suis pilote moi aussi. Et un jour, je m'envolerais loin d'ici.

- Tu es pilote ?

- Oui, depuis toujours.

La jeune fille la regarda avec curiosité et une lueur étrange passa dans ses yeux bruns.

- Ça fait longtemps que tu es ici ? lui demanda-t-elle.

Anakin haussa les épaules.

- Depuis toute petite. Je devais avoir trois ans. Ma mère et moi on a été vendues à Gardulla la Hutt, mais elle nous a perdus en pariant aux courses.

- Tu es une esclave ?

La façon dont elle prononça le mot, avec dégoût, tira chez Anakin un sentiment de honte et de colère.

- Je suis une personne ! Et mon nom est Anakin !

La jeune fille en face d'elle écarquilla les yeux.

- Je suis désolé. Cet endroit ne m'est pas familier, tout est étrange pour moi ici, s'excusa-t-elle. Mon nom est Padme.

Anakin sentit la tension quitter son corps, alors qu'elle lui adressa un sourire sincère. Au même moment, un bruit assourdissant retentit, et elles se rendirent compte que l'étranger, Jar Jar Binks, était en train de courir après un petit droïde qu'il venait d'activer, renversant tout sur son passage.

L'élu de la prophétieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant