13 - Nouvelle

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- Comme je vous le disais donc, entre 1692 et 1693 se sont déroulés dans le Massachusetts les procès de sorcellerie de Salem, articulait le professeur Binns.

Ce chapitre était sûrement l'un des plus attendus du programme, et les étudiants avaient eut l'espoir que le fantôme montrerait un certain enthousiasme à raconter cet épisode, mais leurs espoirs avaient vite été balayés par l'intonation monotone habituelle de leur enseignant.

Hécate était assise entre Aurore et Hestia, le visage enfoui dans ses coudes, sur le point de plonger dans les bras de morphée. La blonde, elle, était depuis longtemps endormie, et il paraissait que seul Hestia, qui écrivait avec frénésie sur son parchemin et Regulus Black, qui faisait de même, troublaient le silence mortel de la classe par les grattements de leurs plumes.

- Ces procès ont conduits à l'exécution d'une vingtaine de sorcières innocentes par des moldus, appelés no-maj aux Etats-Unis, et ont poussé le monde magique à se cacher définitivement des moldus.

Le ton morne de Binns n'avait jamais paru aussi appréciable à la sorcière, qui se fit intérieurement la réflexion que de nombreuses insomnies auraient pu être guérie par un cours en sa compagnie, et elle grogna lorsqu'Hestia se leva discrètement pour secouer les deux endormies.

- Dumbledore est là, chuchota-t-elle alors que le directeur s'avançait, vers le professeur qui poursuivait sa litanie.

- Bonjour, Cuthbert, salua le vieil homme. Je dois t'emprunter une élève.

Le spectre releva le nez de son livre, surpris de trouver Albus Dumbledore face à lui.

- Fais donc, marmonna-t-il avant d'écarquiller les yeux lorsque le sorcier lui glissa quelques mots à l'oreille.

- Miss Gaunt ? Suivez-moi s'il vous plait.

Hécate se leva pour suivre Dumbledore, encore étourdie par le sommeil, en jetant un regard confus à ses deux amies. Elle n'osa pas l'interroger sur le chemin de son bureau, passant en revue quels méfaits elle aurait pu avoir accompli ces derniers temps sans n'en trouver aucun. Le professeur l'invita à entrer, et à s'asseoir, ce qu'elle ne fit pas, peu encline à rester plus longtemps que nécessaire. Quand il se retourna vers elle, la jeune femme réalisa que l'objet de sa venue était certainement loin d'un délit quelconque.

- Votre mère a été tuée.

Le souffle coupé, l'étudiante tomba au sol comme une marionnette à laquelle ont auraient tranché les ficelles. Les os de ses genoux craquèrent lorsqu'ils rencontrèrent le carrelage froid, et, le menton tremblant, elle releva des yeux brillants vers le directeur, et balbutia des phrases incompréhensibles, telles des prières, entre deux bouffées d'air irrégulières.

- Je suis désolé, murmura le sorcier, mais elle ne l'entendait déjà plus.

Elle ramena violemment ses mains à son visage, et hurla de toutes ses forces, les larmes dévalant ses joues. Les lèvres tremblantes, elle continuait ses divagations en reniflant bruyamment.

Le directeur s'agenouilla auprès d'elle en grimaçant, mais lorsqu'il entoura la sorcière de ses bras, elle se dégagea, le cur battant la chamade.

- Dites-moi que c'est faux, bredouilla-t-elle d'une voix à peine compréhensible, tant elle était hâchée par les sanglots. Je vous en supplie, dites-moi que c'est faux.

Il lui semblait qu'un poids entravait sa respiration, et c'était comme une vague de froid qui l'enveloppait, la faisant trembloter irrépressiblement. Lorsque les mains frippées du vieille homme saisirent son menton, elle voulu se reculer, brûlée par la chaleur de ses doigts, mais les paroles du sorcier l'en empêchèrent.

HÉCATE [HP FICTION]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora