Chapitre 35

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PDV Emy 

Je saute, je tourne à en perdre haleine. Je revis, j'oublie tout. Je ne me concentre que sur le tempo de la musique, sur les comptes et sur rien d'autre. J'en oublie même la lettre de mon père, la lettre que j'ai écrits a Deen, l'espoir qu'il soit là  ce soir. Je ne fais que danser et rien d'autre. 
Lorsque la musique s'arrête, je me laisse tomber lourdement au sol. Je reprend doucement mon souffle avant de me traîner jusqu'à ma bouteille d'eau. Ensuite, je décide de m'étirer longuement, je danse depuis le début très tôt ce matin, alors j'en ai bien besoin. J'ai mal partout à force d'enchaîner des journées entière de danse, mais l'opéra c'est le seul endroit où je pense à tout sauf a ma vie pendant quelques heure et bordel ce que ca peut faire du bien. 
Une fois bien étirée je sors presque en courant de la salle où je suis enfermée depuis ce matin pour enfin aller prendre une bonne douche. Je reste de longues minutes sous le jet d'eau chaude, qui aide mes muscles à encore plus se relâcher après tant d'heure d'entraînement, mais qui aussi diminue le stress qui monte peu à peu dans mon corps. J'espère tellement qu'il sera là. Une fois prête je sors rapidement de l'opéra, priant pour que Deen ait eu ma lettre et soit là, dehors à m'attendre pour que nous puissions enfin parler. 
Malheureusement, une fois dehors, je constate qu'il n'est pas là. Je soupir, déçue, j'aurais dû m'en douter. Je décide quand même d'attendre un peu. Peut être qu'il est en chemin. Je me laisse lourdement tomber sur les marches. Je reste là de longues minutes à scruter l'horizon. La moindre silhouette me rappel celle de Deen, me fait espérer. Je regarde l'heure. Ca fait presque trente minutes que j'attend. Il ne viendra pas.
Ca me fait bien plus mal que ce que je n'imaginais. J'ai tant espérer le voir en sortant ou même le voir arriver au loin. Mais bon, je ne peux pas lui en vouloir, tout est de ma faute. Je ne suis qu'une gamine égoïste qui ne sait pas ce qu'elle risque de perdre et qui finit par le perdre tout ce qu'elle a en voulant jouer les imbéciles. 
Je sens les larmes me monter aux yeux et rouler sur mes joues. Et merde, en plus je me met à chialer. Super Emy, ça c'est de la force de caractère, c'est beau ça, bravo. Fait chier. Je renifle fortement en essayant mes joues. Alors que j'allais me lever et partir quelqu'un s'adresse à moi.

- Bah alors mon ange, tu pleures ?

Je redresse la tête brusquement, parcourue d'un violent frisson à l'entente se sa voix, les yeux grands ouverts.

- Deen?

- En personne beauté, t'as quand même pas cru que j'allais pas v'nir après une si belle lettre ? 

Je me lève et lui saute brusquement dans les bras. Je l'entend ricaner quand mon corps heurte violemment le sien. Il sert fortement ses bras autour de ma taille et je le sens humer mon odeur. 

- Tu m'as tellement manquer. Je suis tellement désolée Deenou. 

Il ne dit rien et rester juste un peu plus son étreinte autour de ma taille. 

- Je m'en veux tellement si tu savais. Je ne suis qu'une imbécile. 

- Arrêtes.

- Je suis une abrutie. Je ne veux pas te perdre, je… je suis tellement désolée Deenou.

- Emy stop.

- Nan, nan, je suis désolée a un point inimaginable. 

Il monte ses mains jusque sur mes épaules et me pousse pour que je me retrouve face à lui. Il essuit mes joues pleines de larmes en me souriant tendrement.

- Arretes mon ange, je ne t'en veux pas, je ne pourrais jamais t'en vouloir avec la vie que tu as eu. Aller viens, on va se poser dans un café et parler tranquillement. 

Je hoche la tête et le suis en silence, accrochée à son bras. Je ne veux pas le lâcher un seul instant, j'ai bien trop peur qu'il s'échappe. 

- Em' pas la peine de serrer autant mon bras, je vais pas me barrer.

- Désolée. Dis je doucement. 

Je relâche son bras et m'éloigne de lui de quelques centimètres puis je met les mains dans mes poches. Je l'entend ricaner puis il passe son bras autour de mes épaules et me rapproche de lui.

- Je t'ai pas dit de partir.

Nous marchons silencieusement jusque vers un petit café presque vide. Nous y entrons et allons nous installons à une table. Je laisse Deen commander pour nous deux. Une fois la commande déposée sur notre table, Deen pose ses yeux sur moi, attendant très certainement une explication.

- Tout était écris dans ma lettre mais… le fait d'avoir eu cette lettre de mon père, d'avoir été le voir, de l'avoir affronté, ça m'a totalement chamboulé. Je sais que je n'aurais pas dû agir comme ça, j'aurais dû te parler, te raconter tout ça, te montrer la lettre et ne pas agir comme ça avec toi. Je… je suis vraiment désolée, et j'espère que tu vas me pardonner.

Il me fixe quelques instants, en silence. Je n'ai jamais autant stressé qu'à ce moment là. J'ai beau le regarder dans les yeux, observer la moindre de ces mimiques, je n'arrive pas a savoir ce qu'il pense. 

- Em', je ne t'en veux pas, ne t'inquiète pas pour ça. Je commence à cerner comment tu fonctionne et quand ça va pas tu te replis sur toi même. Ce que j'aimerais ce qu'au moins tu essaie de parler quand ça ne va pas. A chaque fois on se retrouve comme des cons à ne pas savoir ce que tu as, on se sent impuissant Em' suis désolée. 

- Je sais mon ange, je sais.

Nous passons le reste de la soirée à parler et à rire devant un verre. Ca me fait tellement de bien de le voir, de parler avec lui, de rire avec lui. Je me retrouve, je retrouve ma joie, je le retrouve lui. 
Alors qu'il me parle, je le fixe, je regarde ses lèvres bouger sans même l'écouter. Je hoche la tête machinalement de temps en temps, lorsqu'il rit je souris sans pouvoir m'en empêcher. 

- Tu m'écoute pas hein?

- Mmh?

Il rigole légèrement en secouant la tête. Je le vois fouiller dans sa poche et en sort un billet qu'il dépose sur la table. Il se lève ensuite et se plante à mes côtés.

- Tu viens beauté ? Dit il avec la voix d'un pseudo charmeur.

Je ris et attrape la main qu'il me tend. Nous sortons du petit café en saluant les serveurs puis nous commençons à marcher tranquillement dans les rues de Paris. 

- J'ai faim. Lâche soudainement Deen

- Tu viens manger a la maison ? Dis je doucement. 

Il hoche simplement la tête et nous partons vers chez moi. Main dans la main, putain c'que j'me sens bien.
Arrivé en bas de mon immeuble, je sors mes clefs puis nous montons jusqu'à mon appartement. Une entré dans mon appartement, Deen me plaque instantanément contre la porte d'entrée.

- T'avais pas faim toi? 

- Mmh, je ne vois pas de quoi tu parles.

Je ris alors que ses lèvres se balade déjà dans mon cou. Ses mains passent derrières mes cuisses et me soulève. Il marche tant bien que mal dans l'appartement pour aller jusque mon lit. Il m'allonge dessus et se place au dessus de moi. 

- Tu m'as manqué. Dit-il.

Risible Amour Where stories live. Discover now