Super combo de flics (2) #1

1 0 0
                                    

A peine suis-je arrivée au poste que le chef me demande dans son bureau. Il exagère, je viens seulement de rentrer de vacances. Elles ont été très reposantes, d'ailleurs. Il faut dire qu'avoir deux semaines de tranquillité, à passer tout son temps sur la plage à bronzer et à nager dans l'eau salée de la mer, à profiter du jacuzzi, du hammam et des plusieurs autres services de l'hôtel m'ont bien été utiles et m'ont bien revigorée. Mais bon, c'est ça le boulot de flic. Aussitôt rentrée que t'as déjà du travail pour au moins trois mois. J'entre dans son bureau.

_Bonjour, chef.

_Bonjour Judy ! Alors, comment ce sont passées ces vacances ? 

_Super, merci. Je suppose vous m'avez appelée pour une nouvelle enquête ?

_Oui, c'est bien ça. C'est très simple, ne vous inquiétez pas. Vous devez juste allez déloger des vendeurs de drogues qui essaient de convertir des passants. Rien de bien compliqué. Je vous ai réservé cette petite mission pour que vous n'ayez pas grand chose à faire à votre retour. Et je ne vous donnerez pas de grosses enquête parce que c'est bientôt le jour de la promotion et j'aimerais que vous soyez là. 

Hum ? Serait-ce un message subliminal pour me dire que je vais être promue ? Ce serait bien, ça augmenterait ma paye, ce qui n'est pas plus mal. J'ai beau vivre seule, j'ai un chat dont je dois m'occuper et le loyer de mon appart' n'est pas donné non plus. Je ne dirais pas que je suis pauvre mais je suis un peu ric-rac. Les croquettes et les soins coûtent un peu cher pour un Maine Coon. Et je dois aussi payer une pension alimentaire pour ma petite cousine. Ses parents sont décédés dans un accident de voiture trois ans plus tôt. N'ayant personne dans la famille qui pouvait la prendre en charge, elle a été placée dans une famille d'accueil où elle est très heureuse. La famille n'a jamais rien demandé et elle est franchement adorable. Mais j'ai toujours mis un point d'honneur à les aider financièrement. Ils ont déjà deux enfants et se retrouvent à devoir nourrir une bouche en plus. Ils refusent mon argent, alors je le dépose directement sur leur compte en banque. C'est normalement impossible puisque les comptes sont privés mais la banquière en charge d'eux est une bonne amie et elle sait que je n'irais pas les voler. Et bon, j'avoue que le badge de police aide beaucoup aussi. Tout ça pour dire qu'une petite promotion ne serait pas de refus.

_Et encore une fois, vous travaillerez avec Mr Krâ. 

_Mais pourquoi ? Je n'ai pas besoin de lui pour une simple affaire comme celle-là.

_Il faut le sortir un peu ! Il est resté au poste tout le temps que vous n'étiez pas là. Il refusait de partir avec quelqu'un d'autre que vous. Il disait que vous étiez la seule flic sympa, en plus de Lise. D'ailleurs, il a passé ces deux dernières semaines à discuter avec elle quand elle était au poste. 

Sérieusement ? C'est pire que ce que je croyais. On va juste espérer qu'il ne me ralentisse pas plus qu'autre chose. Même si Ian reste un grand gamin, je suis moins dérangée de sa présence que la première fois. C'est grâce à lui qu'on a pu conclure l'affaire précédente et que j'ai pu partir me relaxer à Hawaï. Je salue mon patron et me rends à mon box, où je retrouve mon cher coéquipier en train de gueuler sur mon écran d'ordinateur, une manette à la main.

_Judy ! T'es rentrée !, s'exclame Lise en me sautant dans les bras.

_Et bah, quel accueil ! Comment tu vas ?

_Super ! Et toi ?

_Super bien. Ça n'a pas été trop long ces deux semaines avec lui ?, demandais-je en désignant Ian de la tête.

_Nan, lui ça a été. Le pire, c'était Daniel. Chaque fois que Ian faisait un truc, même quand il le faisait correctement, Dan trouvait toujours quelque chose à lui reprocher. Et Krâ ne se laissait pas faire. Alors ça partait en engueulade pas possible ! C'était fatiguant, je te jure !

Je ris avant de m'adresser à Ian:

_Hé ho, je suis rentrée. Tu ne me sautes pas dans les bras ? 

_Je suis plus un gamin. 

_Je me le demande parfois. Et puis, c'est pas la peine de faire semblant, je sais que tu m'as réclamée tout le temps que j'étais pas là.

_Qui t'as dit ça ?

_Le patron lui-même.

_Pff, quel cafteur celui-là, dit-il en essayant de cacher un sourire.

Je pouffe de rire. Je ne l'avouerais sûrement jamais, mais Ian et son caractère m'ont un peu manqués. À y réfléchir, la dernière enquête menée avait été plus agréable à faire que les précédente, même si j'étais plutôt réticente -et si on publie le fait qu'il a failli me tuer. Je pense que le fait que ce soit Ian qui ait résolu l'affaire m'a un peu réconciliée avec la vision de travailler avec lui.

_Bon, on doit aller coincer des dealers. Tu viens ?

_Attends, j'ai pas finis ma game.

Non contente de sa réponse, j'éteins l'écran de l'ordinateur et me dirige vers le garage. J'entends Ian râler et Lise rigoler. 

Une quinzaine de minutes plus tard, nous sommes arrivés sur place. Habillé en civil pour se faire passer pour des clients, nous n'avons que notre pistolet caché sous nos vêtements et deux de menottes chacun. Je gare la voiture -personnelle- juste devant eux. Avant de sortir du véhicule, on voit ensemble comment procéder à l'arrestation. Ils sont trois. Lorsque qu'on va passer les menottes aux deux premiers, le troisième risque de s'échapper. Etant la plus rapide, je vais donc arrêter hâtivement le premier pour me lancer à la poursuite du troisième. Ian se chargera de les mettre dans la voiture et de les surveiller. Ce sera plier en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.

On sort de l'auto et on met notre plan en exécution. Comme prévu, le dernier homme se met à courir et je me lance à sa poursuite. Nous parcourons quelques mètres avant qu'il ne bifurque dans une petite ruelle à droite. Il est cuit, c'est un cul-de-sac. Mais avant que je n'ai le temps de faire quoi que ce soit, je me retrouve plaquée contre un mur, mon dos le cognant brusquement et mon arme s'enfonçant dans ma peau. Le dealer maintiens mes bras d'une main et de l'autre, il me couvre la bouche, m'empêchant de crier. Je ne pas utiliser mon arme et je n'arrive à libérer mes mains; il est plus fort que je ne le pensais. Je me demande bien ce qu'il veut. Il passe sa tête hors de la ruelle, sûrement pour s'assurer que personne ne nous ait vu. Il marmonne quelque chose avant de me pousser en avant pour que j'avance jusqu'au fond de l'impasse. Je ne comprends ce qu'il fait que lorsqu'on tourne vers la droite, dans une petite rue très étroite. C'est là que je me rends compte qu'il aurait très bien pu s'échapper et que je n'aurais peut-être pas pu le rattraper. Je ne savais pas que ce cul-de-sac n'en était pas un. Mais alors, pourquoi s'en prendre directement à moi puisqu'il aurait pu s'en sortir indemne ? Et pourquoi s'être cachés dans cette rue étroite ? Personne ne nous suivait. Pas que je sache en tout cas. Soudain, des bruits de pas me parviennent, répondant ainsi à ma question. La personne s'arrête. 

_Cheffe ? 

C'est Ian ! Il faut que je lui fasse savoir que je suis là. J'essaie de bouger mais je ne peux toujours pas. Il ne me reste qu'une solution, même si je n'en suis pas fan. J'ouvre la bouche et mords mon agresseur. Il pousse un juron et libère mes lèvres. J'en profite pour crier <<Ian !>>. Mais au même moment, ce dernier avait crié <<Iop ?!>> et il ne m'a pas entendu. Le dealer rattrape les quelques secondes que j'avais gagnée en m'attirant vers lui, de sorte à pouvoir saisir mon arme. Il a dû se douter que j'en ai une, vu que je suis flic -après, comment il a su mon métier, ça reste un mystère. Il la prend en main et la pointe sur ma tempe tout en me recollant au mur. 

_Tu te tais, c'est clair ?

_Judy ?!

Je m'apprête à lui dire que je suis ici mais le dealer voit clair dans mon jeu et me frappe la tête avec le manche de mon flingue. Je m'évanouis sous la douleur de son coup. 

Pitit recueil de nouvellesDove le storie prendono vita. Scoprilo ora