Et après ? (Publication lente et irrégulière)

Chapitre 6 - Ne pas penser au lendemain

Cela faisait cinq minutes que Marine et Robin marchaient sur le trottoir. Si la jeune femme était plutôt silencieuse, le châtain quant à lui, ne cessait de parler. Une pensée traversa Marine : et si le serveur était un drogué ? Cela aurait expliqué son hyperactivité...

Elle ne pensait pas cela seulement à cause de son côté speed et de la capuche qu'il avait relevé sur la tête, elle le trouvait un peu trop pressé de marcher, de parler, un peu trop pressé de tout. Comme si ce Robin avait envie de courir vers un point inconnu pour Marine.

— Donc, comme je disais tout à l'heure, traverser une partie de la ville à caddy, c'est fun que prendre le bus. Alors, toujours partante ?

Parce que les deux jeunes gens venaient d'arriver sur un parking, Marine réalisa que Robin n'avait pas menti. Il avait réellement l'intention de la faire monter dans un caddy. Était-il fou ?

— Euh... A vrai dire, je ne sais pas vraiment.

— Si tu m'as suivi, c'est que tu étais curieuse. Alors vas-y, saute le pas et viens !

Marine, dont l'état d'alerte venait de s'activer, chercha discrètement son portable dans la poche de son blouson. Peut-être allait-elle devoir contacter Julie et Loïc plus tôt qu'elle n'avait pensé.

— Oh non, je t'en prie, ne me dis pas que je te fais flipper maintenant ! Putain, si Patrick était là, il ferait son fier en disant qu'il m'avait prévenu.

Une partie d'elle eut envie de demander qui était Patrick. Une autre, se contenta de regarder Robin déverrouiller un caddy avec une pièce d'un euro. La dernière quant à elle, était encore en train de réfléchir à la distance à parcourir pour fuir le serveur drogué.

— Écoute, je sais qu'on ne se connait pas, mais d'après la gueule que tu tirais et ton discours, tu ne passais pas une bonne soirée. Alors je te propose de faire quelque chose d'original. C'est toi qui vois.

S'il y avait bien quelque chose que Marine n'aimait pas faire, c'était de prendre des décisions.

— C'est toi qui vois Cendrillon, mais sache qu'à minuit, ton carrosse reprendra son allure de citrouille, donc si tu veux faire un tour, c'est tout de suite ! plaisanta Robin en montant sur les roues avant du caddy.

Ce fut après un roulement d'yeux puis un soupir que Marine entreprit d'escalader le rectangle gris. La dernière fois qu'elle avait été dans une situation similaire, elle était gamine, et elle se tenait dans le siège, pas à la place réservée aux courses.

— Et c'est parti ! hurla Robin, accroche-toi bien.

Au début, Marine regretta. Ses doigts étaient serrés sur le bord du caddy, son palpitant s'emballait et la brise qui fouettait son visage lui donnait froid.

Pourtant au bout de deux petites minutes et des dérapages plutôt contrôlés de la part de Robin, elle s'autorisa à crier avec lui. Les bouclettes au vent, le visage détendu, les yeux pétillants, elle s'amusa du regard indigné des quelques personnes qu'ils croisèrent.

Marine n'était définitivement pas fan du caddy comme moyen de locomotion car les bosses du sol allaient lui faire de nombreux bleus aux fesses, par contre, elle devait reconnaître que ce sentiment de liberté était plus qu'agréable. Il était vivifiant.

— Et attention, le dernier tournant avant la zone d'arrivée !

Parce que Robin ralentit en arrivant dans une petite ruelle étroite, Marine sentit ses sens être à nouveau en alerte. Et si Robin l'avait amenée dans un piège ? La jeune femme n'eut pas le temps d'y réfléchir plus longtemps car il lui demanda de descendre et rangea le caddy avec trois autres similaires.