Chapitre 23

0 0 0
                                    

On m'introduit dans ma cellule. Elle est exiguë. Il n'y a pas d'autres mots. Il y a à peine la place de passer. Le lit est sur la droite et prend toute la place. Les minuscules toilettes se trouvent au fond de la pièce. La maigre lumière n'éclaire même pas jusqu'au sol.

Au moins, j'ai une cellule pour moi seule.

Mes journées passent lentement, rythmées par les repas sans goût.
Tous les vietnamiens retenus ici me regardent étrangement. Certains même tentent de m'intimider ou de me frapper, mais ils s'en sont vite empêchés par les geôliers.

Les gardiens aussi sont violents avec moi. Si je ne me dépêche pas, ils me poussent; lorsqu'ils me servent à manger, ils se débrouillent toujours pour en projeter sur mes vêtements.

J'ai un avocat mais il ne peut rien faire pour moi. Il se contente de me regarder et d'attendre pendant nos entrevues.

Depuis mon transfert, je n'ai pas pu revoir Hadès et Arthur. Je n'ai pas eu de leurs nouvelles et je commence à sérieusement m'inquiéter.

°°°

J'écoute le tic tac de l'horloge, seul son dans les prisons. Étrangement, elle semble au ralenti; peut-être que le temps me semble long...

Une horloge ? Mais quelle horloge ? Il n'y a jamais eu d'horloge ici ! À peine ai-je pensé ça que j'entends un grondement sourd qui vient du bout du couloir. Le tic tac de l'"horloge" s'est arrêté pour faire place à ce bruit qui fait trembler les murs. Il me semble entendre des cris, des bruits de verre brisé.

Des flammes lèchent les murs, font exploser les petites fenêtres. Elle se rapproche de moi et je ne peux rien faire. Je recule au maximum dans ma cellule en essayant de bloquer ma respiration. Une épaisse fumée me bloque la vue, m'empêchant d'essayer d'ouvrir la porte. Bientôt, les couvertures posées sur mon lit prennent feu, me brûlant légèrement la main. Une nouvelle explosion me projette la tête contre le mur de pierre. La dernière chose que je vois sont les flammes qui dévorent tout autour de moi.

°°°

Je vois..., je vois un visage. Celui d'une femme. Elle me regarde en souriant, ses rides la marquant aux coins des yeux. Lorsque je la vois, le mot qui me vient à l'esprit est "radieuse", elle a l'air radieuse.

Elle a un nez fin et son visage et extrêmement bien proportionné. De longs cheveux bruns ondulés encadrent son visage, dévoilant un tatouage de papillon dans son cou.

À côté de cette apparition un peu flou, apparaît un homme, il ressemble à... mon père !? Il prononce un mot, un seul. Un mot qui veut tout dire. Il le prononce avec tant d'amour que je m'étonne qu'il ne se soit jamais occupé de moi.

Noémie.

Vie secrète Where stories live. Discover now