11. Trouvez moi

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-• Jasmine •-

Ma dernière nuit n'a pas été très paisible. Au contraire, je me réveillais à chaque petit bruit, et quand c'était silence, je faisais des cauchemars. Les mains de ce chien sur mon corps, sa bouche sur la mienne, en boucle dans mon sommeil.

Bien que je ne m'en rappelle pas, son sourire satisfait et la douleur poignante dans mon abdomen sont bien assez pour que je me l'imagine. Malgré moi.

Le réveil fut dur. Très dur. Je fais un peu peur à voir avec mes cheveux en bataille et mes yeux boursouflés par les larmes incessantes. Je tente, en vain, de comprendre pourquoi on me ferait une chose pareille. La cruauté de ces gens me rend malade, la seule chose que je veux, c'est retourner chez moi.

Posant les pieds sur le sol froid, je me remémore les raisons de tout ce cirque. La boîte de nuit. L'alcool qui coulait dans mes veines quand j'ai pénétré le carré VIP. Mais surtout, mon sentiment d'invincibilité.

Je traîne les pieds jusqu'à la salle de bain. Le reflet que me rejette le miroir ne me ressemble pas. Il manque l'étincelle dans mon regard. Celle qui me rendait différente, spéciale. Elle s'est éteinte.

M'éloignant de cette vision horrible, je me rendis sans grande conviction à l'énorme placard. Les tenues plus osées les unes que les autres ne me font plus envie. Je trouve finalement un legging noir ainsi qu'un t-shirt qui me semble peu décolleté.

J'ai tellement faim que je crois sentir mon estomac se digérer lui-même. Je ne me rappelle pas avoir mangé depuis que je suis ici.

Ne voulant pas sortir demander à manger, je me contente de verrouiller la porte avant de me recoucher dans l'énorme lit. Je n'ai envie de rien faire, plus rien n'en vaut la peine.

S'il vous plaît, faites que quelqu'un me sorte d'ici.

-• Tony •-

Le plan se met lentement en place. De plus en plus détaillé, on avait de moins en moins de chances d'échouer. Il ne nous restait que quatre jours de préparation avant de passer à l'action. Il fallait que ça marche.

J'étais présentement dans une boîte de nuit, tentant d'oublier ma vie de merde en me bourrant la gueule. La vie de gangster ne m'allait pas du tout. J'aurais aimé devenir auteur comme j'en avais tant rêvé autrefois.

Pourtant, mon sentiment de responsabilité envers Aaron m'en avait empêché. Maintenant qu'on est plus vieux, je réalise que ce n'est pas à moi de veiller sur lui.

Je veux m'éloigner de cette vie dangereuse. Dès que j'aurais ramené Pauline, je dirais à Aaron que je quitte le gang.

Les yeux posés sur le coin VIP où j'ai rencontré la tigresse, un sourire en coin éclaire mon visage. Elle est époustouflante cette garce. Si seulement elle n'avait pas été au mauvais endroit au mauvais moment.

Elle aurait eu une vie normale. Et si j'avais aussi eu une vie normale, j'aurais tenté quelque chose avec elle. Mais on ne peut pas vivre si on pense à tous ces si.

En ayant assez d'être misérable, je cale mon verre cul-sec et me lève du tabouret du bar. Je dois retourner chez moi.

Une petite rousse me disant vaguement quelque chose m'arrête après deux pas.

- On peut dire que ton ami il se gêne pas en tout cas!

Ça me revient. C'est cette fille dont je m'occupais si bien avant qu'Aaron ne nous interrompe.

- Tu veux ravoir ton chandail, c'est ça?

Elle découvre ses dents parfaitement droites en riant à gorge déployée.

- Tu me montres le chemin? Roucoule-t-elle en posant sa main sur mon bras.

J'ai l'impression qu'elle est aussi bourrée que moi ce soir. Je hoche tout de même la tête et la suis en me frayant un chemin entre les corps dansants sur la piste de danse.

Son beau fessier est moulé dans sa robe bleue comme pour me tenter. Sans vraiment y penser, je dirige ma main vers celui-ci pour l'empoigner doucement.

Son propriétaire se contente de me jeter un clin d'oeil par dessus son épaule et nous finissons dans la banquette arrière d'un taxi, à nous aspirer la bouche.

Le trajet passe à la vitesse de l'éclair, et pressé de m'amuser avec la déesse rousse, je tends quelques billets au chauffeur sans me soucier de la monnaie.

Nous entrons chez moi en rigolant comme des idiots. La porte a à peine le temps de se fermer que je fonce sur sa bouche. Son dos se colle contre la porte et ses jambes s'enroulent autour de ma taille tandis que je continue de l'embrasser.

- On monte? Chuchote-t-elle à mon oreille en la mordillant.

Je ne la fais pas attendre, je pose mes mains sur ses cuisses et la porte jusqu'à ma chambre.

- Je dois juste aller aux toilettes une petite seconde je reviens mon beau.

Un peu gêné, je me décolle d'elle.

- Ouais pas de problème. Première porte à droite. Tu connais le chemin.

En attendant qu'elle revienne, je commence à me déshabiller. Elle ne devrait pas prendre trop de temps. J'étais sur le point d'enlever mon caleçon quand la porte s'ouvre.

- Juste à temps pour finir le travail. Blaguais-je en me retournant.

Seulement, ce n'est pas une petite rousse inoffensive qui me fait face.

C'est plutôt une rousse menaçante, et elle pointe son flingue vers ma poitrine sans une once de peur sur son visage.

Les mains en l'air, je ne peux que lui jeter des regards confus et apeurés.

- Putain, mais qu'est-ce qui se passe?

Elle est armée d'une détermination à faire pâlir les morts.

- Tu lui as fait quoi sale connard. Me crache-t-elle à la figure.

Je ne sais pas de quoi elle parle, et franchement, ça rend tout cela super flippant.

- Rien, j'imagine! De quoi tu parles!

Je l'avoue, j'ai peur d'elle en ce moment. Mais il faut me comprendre, c'est MON flingue qu'elle a dans les mains.

- T'as fait quoi de ma meilleure amie!

Son petit numéro commence à me saouler. Laissant le contrôle à ma panique, je lui crie dessus à mon tour.

- Putain Ashley dis moi qui c'est!

- Je te le demande une dernière fois. T'as fait quoi. De. Jasmine.

Encore cette putain de sorcière.

Elle me hante comme pour me punir de l'avoir laissée partir pour de la came.

Laisse moi partir 1Where stories live. Discover now