Chaos

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Je me sens vide.
Ou plutôt perdue. Ou alors non. Confuse
Oui voilà c'est le mot. Mon esprit est dans le flou le plus total. Un épais brouillard qui m'empêche d'avancer.
Je me sens mal mais je ne saurais vous dire pourquoi.
J'ai arrêté de chercher la raison.
Vous savez ça fait des années que je ne me suis pas sentie bien. Épanouie ou heureuse. Des années que je me persuade que ce n'est qu'un passage. Qu'un jour j'irais mieux. Je ne sais par quel miracle.
Oui mais voilà, je n'y crois plus.
Tout ce dont je rêvais, tout ce que j'espérais, l'espoir d'aller mieux, de réussir ma vie, d'aimer l'existence et le monde, d'apprécier mon reflet, de m'en sortir... tout ça n'existe plus.
Cet espoir est mort. Il n'en reste rien.
Je sais que je ne m'en sortirais pas.
On ne gagne pas une bataille contre son esprit.
On ne guéri pas quand on est sa propre maladie.
Je suis bancale. Je me suis mal construite. J'ai poussé de travers au milieu des ronces.
Ronces qui ont lacéré mon corps. Tranché mon esprit.
Ronces constituées d'angoisse, de questions existentielles et d'incompréhension. De traumatisme et de dégoût. De haine et de douleur. De mal être et de pleurs.
J'ai prié jusqu'à ce que les mots me manquent. J'ai prié pour aller mieux, pour qu'on me délivre de mes démons.
Mais Dieu ne m'aime plus. Lui aussi m'abandonne. Il sait probablement que mon cas est voué à l'échec. Ou alors il en a marre de m'entendre me plaindre. Il doit entendre des choses bien plus dramatiques que mes problèmes. Il doit penser que je suis ridicule.
C'est vrai, je le suis.
Je voudrais mettre fin à ce calvaire. A l'erreur que je suis. Au fardeau que je représente pour les autres. Mais je suis lâche. Je n'ai pas le courage de le faire.
La mort m'effraie. Pire. Elle m'obsède, m'angoisse,  me paralyse, hante chacune de mes pensées. Elle est ma plus grande phobie. Vivre avec cette épée de Damoclès au dessus de la tête sans savoir quand elle me tranchera la gorge, c'est insupportable pour moi.
Je ne peux pas mettre fin à mon existence j'ai bien trop peur pour ça.
Mais vivre est un calvaire.
Je suis bloquée. Aucun échappatoire.
Je suis condamnée à attendre que le temps passe et qu'il m'emporte avec lui. À rêver de ce que ma vie aurait pu être si mon esprit avait été moins bancal.
À imaginer tout ce que j'aurais pu accomplir si j'avais cru en moi.
Parfois quand je vais mal comme aujourd'hui, j'aurais juste besoin que quelqu'un le lise dans mes yeux et me serre fort dans ses bras. Empêchant ainsi mon âme de se briser en milliers de morceaux. À mon esprit de voler en éclats.
Qu'on me dise que ça va aller. Que tout finira par s'arranger. J'aimerais que quelqu'un en soit convaincu à ma place.
Parfois j'ai une montée de détermination, ça dure quelques secondes.
Secondes durant lesquelles je crois en la beauté de la vie. Je crois en moi et ma réussite. Secondes qui me font croire que je peux aller mieux. Mais la seconde d'après tout s'effondre.
Toutes pensées positives est détruite sous le poids écrasant de l'angoisse. Il ne reste rien que de la peur. De la haine et des cendres.
Une seconde et tout bascule. Tout part en fumée.

Existence Where stories live. Discover now