✧ Chapitre 8

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Plusieurs jours sont passés, nous essayons tous de nous donner un instant de répit et de se changer les idées, malgré l'état de Murphy qui reste inquiétant et sans progrès.

Je me dirige d'ailleurs vers l'infirmerie, là où il se repose toujours, pour effectuer ma visite habituelle.

Lorsque je m'approche de la pièce, je remarque que la porte est déjà entre ouverte.

Je suis très peu surprise d'y voir Emori, assise sur un vieux tabouret, au chevet du blessé. Ses deux mains enveloppent délicatement celles de Murphy, dans un geste plus que tendre. Ces deux-là se sont bien trouvés...

-Comment va-t-il ? demandais-je surtout pour attirer son attention, sans paraître trop intrusive.

Elle sursauta légèrement avant de se retourner pour me répondre, le regard vide.

-Exactement comme hier, me dit elle d'un ton froid.

Je soupire puis m'avance vers eux afin de changer la perfusion.

Je le sens bien, c'est toujours tendu entre Emori et moi. Cela depuis le fameux moment où il a fallu tester le sang d'ébène sur quelqu'un, dans le laboratoire de Becca. C'est vrai, nous avions voulu la sacrifier, parce qu'elle nous avait menti. Mais maintenant que j'y pense, la manière dont nous avons procédé était tellement injuste.

-Ecoutes, commençais-je, je suis désolée.

Elle relève la tête, intriguée. Je n'ose même pas la regarder dans les yeux.

-Au labo de Becca, continuais-je, je suis désolée pour ce qu'il s'est passé...

Lorsque je relève les yeux, je ne croise pas un regard de mépris ou encore de colère, je ne trouve que de la compréhension dans ses yeux.

-Même si c'était au dernier moment, commente elle, tu as changé d'avis et es intervenue pour me sauver, alors j'pense que je pourrai au moins te supporter, ironise-t-elle.

Je lui rends un sourire franc.

Alors que je m'apprête à lui répondre, Murphy commence à bouger et gémir, annonçant un réveil imminent

Emori se précipite au dessus de lui et tente de le calmer.

-Eh eh, tout va bien John, le rassure-t-elle.

Il ouvre enfin les yeux, après une semaine de « coma ». Je suis rassurée aussi, j'avais peur que son état ne s'empire ou bien ne s'améliore juste pas.

-Bon retour, souriais-je.

Après un rapide bilan de son état, je n'en conclue aucune anomalie et décide donc de leur laisser un peu d'intimité.

-Je repasserai plus tard, affirmais-je.

Je lui conseille donc du repos avant de prendre la direction de la sortie.

Mais avant de quitter la pièce, lorsque je suis sur le point de fermer la porte, je les aperçois entrain de s'enlacer, et je les jalouse complétement... Avoir quelqu'un à mes cotés me manque...





Je rejoins Raven pour le « repas » du soir, au bar que nous a confectionné Monty. Une fois installer, Raven me salue et détourne le regard sur notre droite.

-Il y'en a qu'ont trouvé une bonne occupation on dirait, me dit-elle.

Intriguée, je détourne moi aussi mon regard.

J'aperçois Bellamy et Harper, en tenue de sport, en train de se battre, du moins, plutôt de s'entrainer.

Et quand je dis en tenue de sport, ai-je besoin de préciser que celle de Bellamy ne se tient qu'à un simple jogging ? Ainsi, il est torse nue. Des gouttelettes de sueur glissent le long de ses abdominaux. Je ne peux m'empêcher de le trouver de plus en plus séduisant et de donc jalouser Harper de cette proximité qu'elle partage avec lui, même si je connais la relation qu'elle entretient avec Monty.

Je ne peux plus me mentir à moi-même : Bellamy ne me laisse pas indifférente.

-Fais gaffe, tu vas commencer à baver, m'interrompt Raven dans ma contemplation.

Je me retourne vivement vers elle, et prends un air innocent.

-Pardon ?

- Nan rien, ment-elle, tu sais... je vous ai vu hier dans le bureau, et même, ça fait un moment. Je refuse de croire que vous deux ne ressentez que de l'amitié pour l'autre. Vous tenez tellement l'un à l'autre, finit-elle, un sourire tendre aux lèvres.

Je ne sais quoi répondre. Ce serait mentir si je lui disais que je n'avais pas ressentit quelque chose changer entre nous ces derniers temps, du moins, de mon côté.

Je suis en plein combat avec moi-même. C'est tellement difficile de mettre des mots sur mes sentiments.

Et à vrai dire, c'est nouveau pour moi, je n'avais jamais pensé à Bellamy de cette façon.

Observant mon silence, Raven soupire bruyamment et reprends.

-Oses me dire que tu as envie de rester à ce stade de votre relation, sans évoluer plus ? ajoute-t-elle.

C'est à mon tour de soupirer. Que puis-je répondre à ça ?

C'est pour ça que je décide d'esquiver la question de mon amie.

-Pour l'instant, j'ai surtout envie de me bourrer la gueule, avouais-je.

-Et qu'est ce qui t'empêche de le faire ?

Je m'apprête à répliquer sérieusement, mais elle me coupe aussitôt la parole.

-En plus, reprend-t-elle, une sourire en coin, il me semble que Bellamy sait très bien où trouver des bouteilles d'alcool, ça tombe bien.

Elle marque un point ...

Inconsciemment, je me retourne vers Bellamy, toujours entrain de se battre. Même moi je ne sais pas ce qui me retient.

Et puis après tout, boire un verre avec lui n'engage à rien, n'est ce pas ?





Nous somme maintenant le soir, du moins, d'après l'horloge du vaisseau.

J'y suis. L'immense porte grise de la chambre de Bellamy me fait face. Je n'imaginais pas ça possible, avoir autant le trac de venir le voir est une première pour moi !

Je me lance et toque trois petit coups.

Après quelques secondes d'attente interminables, la porte s'ouvre et Bellamy apparait, vêtu d'un t-shirt cette fois. Il parait légèrement surpris et confus du fait que je vienne lui rendre visite aussi tard.

Je lui montre les verres que je cachais derrière mon dos et lui lance un léger sourire.

-J'ai ramené les verres... tu sers l'alcool ?

Il fut pris d'un léger rire avant de me sourire. Il se décale de l'entrée et me fait signe que je peux avancer.


Etape un : ne pas se faire recaler dès l'entrée : Réussit !







À suivre

In The Space • The 100 • Bellarke EN PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant