Chapitre 4 : Trouver son havre de paix

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La rue semblait plus calme que les autres soirs, Kat tenait un roman des plus classiques entre ses mains et feuilletait les pages en flânant. La journée avait été rude et pleine de surprises mais il fallait garder ses objectifs en tête, réussir ses études.
Kat était déconcertée, il lui fallait trouver un autre job à mi-temps pour pouvoir continuer à payer les frais du petit studio qu'elle occupait.
Le canapé calamiteux dans les nuances de gris sur lequel Kat était affalée envahissait le mince espace disponible entre la cuisine et le salon. Parcourant du regard son studio, Kat se raidissait, sans travail, elle ne pourrait plus loger dans ce petit lieu, déjà immonde.
En relisant mainte et une fois les écrits de Shakespeare, la jeune femme se perdait dans ses nombreux rêves d'enfance.
Avoir remis les pieds sur le parquet avait éveillé une sensation exquise aux yeux de Kat. Frôler les orteils contre le bois rugueux, sentir chacun des mouvements comme s'ils étaient tous naturels, se pavaner au milieu des gens emporté par le flot de musique et puis enfin se sentir bien, se sentir vivante était tout ce qui importait.
La solitude qui s'était emparée de Kat, qui depuis des mois ne sortaient plus et ne voyaient plus ses amies, commençait à peser sur son moral.
En déposant délicatement son roman sur le bord de la table basse circulaire, Kat se dirigea dans la cuisine ou elle opta pour un verre d'eau en guise de rafraîchissement. Le courant d'air qui circulait entre les trois fenêtres de l'appartement ne permettait pas pour autant de ne pas se sentir collant.
Le début de septembre était souvent chaud et le soleil était encore haut dans le ciel en début de soirée, la chaleur accompagnait ses rayons lumineux qui transpercaient les vitres closes et s'infiltraient malicieusement dans les celles qui lui facilitait le passage en étant ouvertes.
Le gobelet en plastique dur qui ébergeait le liquide transparent fut déposé avec délicatesse dans l'évier. Gardant ensuite une allure lente, Kat se dirigea nonchalament vers la fenêtre d'où provenait une légère brise. La température était digne d'un mois de juillet et Kat transpirait dans son débardeur en coton et son short ras le haut des cuisses. Depuis qu'elle était rentrée, elle n'avait pas trouvé le courage d'ouvrir son livre d'art et avait préféré se détendre en bouquinant. En plus, cette image persistante de danseur aux cheveux soyeux lui embrumait l'esprit, à tel point qu'elle restait figée de longs instants s'imaginant qu'il se tenait face à elle.
Son cœur s'accélèrait et son sang battait fort dans ses veines comme s'il était prêt à jaillir de celles-ci.

Après s'être enfilé une demi-douzaine de pancakes, Kat s'allongea dans son lit douillet aux draps aussi brillant que ses cheveux blonds fraîchement lavés. Les fenêtres en battant pour laisser circuler l'air humide provenant de l'extérieur. La tête en vrac, et très fatiguée, Kat se laissait submerger par le sommeil qui la gagnait au fil des secondes.

Un rayon de lumière qui s'infiltrait par une fenêtre en battant vint perturbé Kat une demi minute avant que l'alarme strident de son téléphone ne lui asse saigner les tympans. Il était actuellement 6h15 et comme la plupart des étudiantes, Kat se levait du pied gauche. Elle s'etira en contemplant les nouvelles brûlures qui envahissaient ses pieds. La danse d'hier n'avait réellement rien apporté de bon... Des mois elle avait attendu que la moindre marque, la moindre ampoule et le moindre petit morceaux de peau arraché disparaissent des ses pieds... Pour finalement tout gâcher en une seule soirée.
Dans un long soupir plein de désespoir, la jeune femme se vit contrainte de se lever car chaque matin le temps pressait.
Elle opta pour une tenue décontracté bien qu'un peu étouffante pour ce mois de septembre plutôt chaud.
Un pull léger au dos nu d'un noir mat sur lequel elle se passa une veste en jeans relativement usée.
D'une coup de brosse rapide, elle redonna de la splendeur à ses boucles d'or.
Kat aimait prendre son temps, tout particulièrement le matin, mais il n'en était pas ainsi. Il fallait à toute vitesse avaler un café pour pouvoir tenir le choc au minimum la matinée puis s'habiller en un rien de temps et enfin traverser le centre ville, à cette heure-ci déjà noir de monde, pour se rendre à l'université.

Kat héla un taxi à l'entrée d'un carrefour moins emprunté et avec seulement cinq petites minutes de retard, elle apparut devant la grande bâtisse blanche atypiquement décoré de peintures de toutes sortes.
La fac d'art, son deuxième choix...
Courir pour arriver à l'heure en cours était peu pratique avec le jean très serré qu'elle avait enfiler en plus de cela, ses brûlures aux orteils ne l'avait pas empêcher de se passer une paire de mocassins vernis aux pieds.
Sa mère les aurait sans doute trouvé immonde mais elle se serait contenté de donner son opinion sans en faire tout un plat. À l'inverse de son père qui l'aurait menacée avec du chantage pour qu'elle se déchausse.

C'est toute décoiffée et les cheveux dans le visage que Kat entra dans la salle de cours en trombe.

Après une réflexion des plus moindres de la part de son professeur, le cours reprit et Kat s' efforca de se concentrer. Chasser ce mystérieux danseur de sa tête avait été chose difficile et malgré le mauvais pressentiment de la jeune femme à l'égard de cette homme, il n'en restait pas moins attirant.

Aux alentours de midi, Kat se décida à faire un tour en ville pour déjeuner rapidement dans son bistrot préféré. Son havre de paix. Un petit lieu chic en retrait des rues surpeuplées de monde, un mur de briques rouges et une décoration rustique avaient séduit Kat. Régulièrement elle passait et prenait l'un ou l'autre sandwich qu'elle commandait sans oignons.

Aujourd'hui Kat entrait dans le restaurant quand elle renversa accidentellement le café d'un jeune homme qui sortait. Il semblait grognon et poussa un long soupire puis de sa voix rauque poussa un juron.

-Excusez moi, je suis vraiment désolée, je vais vous rembourser, balbutia Kat en fixant la tâche brune qui couvrait la chemise du jeune homme.

-Oui et bien, je suis pressé !

Kat, confuse, se dépêcha de tirer trois dollars de son sac à dos. L'inconnu ronchon s'empressa d'arracher l'argent des mains de la jeune femme.

Quel ingrat, pensa-t-elle.

Elle leva rapidement des yeux et trouvant les yeux noisettes du jeune homme, elle laissa échapper un petit cri en sursautant. Ses cils battaient aussi rapidement que son cœur qui rebondissait dans sa poitrine prêt à jaillir de sa cage thoracique à tout moment.
Le jeune homme grimaca et s'enfuit en une poignée de secondes laissant Kat seule au milieu d'un bistrot bondé avec la tête pleine de questions...

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 11, 2020 ⏰

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