Chapitre 38 : Après la nuit (chapitre final)

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« Quoi ? Non... ! »

 Manon cligna des yeux, une fois, deux fois avant de s'écrier, effarée :

- A-Alain !?

La tête inclinée en avant, Marisson blotti sur ses genoux, Alain émergea lentement et posa sur elle un regard endormi.

- Euh... Manon ?

Bouche bée, la jeune fille lutta pour aligner des paroles cohérentes :

- Où... !? Et depuis quand... !?

Désormais pleinement éveillé, Alain répondit en souriant :

- Je suis rentré ce matin.

- Oui mais... ! mais... !

Les larmes aux yeux, Manon allait se précipiter vers son compagnon de voyage pour l'enlacer lorsqu'un détail retint son attention :

- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle en désignant l'attelle noire qui lui enveloppait tout le bras.

- Double fracture, rétorqua simplement le jeune homme.

Préoccupée, Manon s'avança pour inspecter le dispositif.

- Ça fait vraiment très mal ? s'enquit-elle, peinée.

Mais à peine se fut-elle penché sur le bras malade qu'on lui releva la tête d'une pichenette sur le front.

- Hé !

La jeune dresseuse se redressa instantanément pour se retrouver face à un sourire narquois.

- Affreusement, fit Alain d'un air moqueur.

Consternée, Manon croisa les bras et se détourna, la mine boudeuse.

- Moi je m'inquiète et toi, tu trouves rien de mieux à faire que de te ficher de moi... oh !

Sa colère oubliée, la jeune fille ne tarda pas à s'enthousiasmer pour une autre raison :

- Aha ! Tu l'as enfin mise ! Je savais bien qu'elle te plaisait au fond !

Hilare, Manon observa le visage de son camarade se teinter de confusion puis, se décomposer. Étrangement, l'idée que le très méticuleux Alain ait pu enfiler une chemise hawaïenne multicolore à son insu rendait la scène d'autant plus comique.

Alain rougit légèrement et toussa pour dissimuler son malaise.

- C'était ce qu'il y avait de plus simple à mettre, ok ?

Pleine d'espoir, Manon se permit d'ajouter :

- Ça veut dire qu'on en rachète une ?

- Certainement pas pour moi ! Après, libre à toi de t'habiller comme tu veux...

- Oh, mais j'en porterais moi, Monsieur !

- Tu m'étonnes...

- Ha ha !

- Mademoiselle ?

Absorbée par la discussion, Manon n'avait même pas entendu l'infirmière entrer. Saisie d'un mauvais pressentiment, la rouquine se rapprocha inconsciemment de ses deux amis.

- Oh, vous avez de la visite ?

L'infirmière, une femme d'une quarantaine d'années aux cheveux auburns, se tourna vers Alain et sourit :

- Est-ce que je peux vous l'emprunter un instant ?

« Non ! Pourquoi devaient-ils déjà se séparer alors que... !»

Alola ! Les vacances de la Méga-Évolution !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant