13- Lonely Boy

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Post Captain America : Civil War

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NDA : J'aime bien ce chap bien qu'il soit UN PEU parti en couille. Un peu. Disons qu'à la base c'était censé être des pensées un peu dark et ça a fini sur du quasi lemon.

Bon.

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Le goulot de la bouteille teinta contre le verre en cristal. Un liquide ambré, aux fortes effluves d'alcool, se déversa allègrement en son fond.

Tony reposa sèchement le whisky sur la table, produisant un bruit violent et sourd, puis se passa une main fatiguée sur le front. Une lettre. Encore. Une lettre et un téléphone. C'est tout ce qu'il avait laissé avant de disparaître dans la nature. Des mots, des promesses, des mensonges. Il était parti. Maigre consolation que celle de ne plus être en guerre, s'il était quand même seul. Seul avec lui-même. Encore. Qu'allait-il faire maintenant ? Il n'avait plus Pepper, il n'avait plus Steve. C'était acté, définitif. Pourquoi les gens le fuyaient-ils ? Était-il si insupportable que ça ? Était-ce de sa faute ? Était-il indigne d'amour au point que son propre père avait décidé de l'ignorer ? Peut-être était-ce dans sa nature. Peut-être n'avait-il pas besoin d'être aimé. A cause de son nom, de son intelligence et de son arrogance, il n'avait jamais eu de véritables amitiés. Il s'était contenté de relations officielles, d'aventures d'une nuit, d'amour hypocrite. Il s'estimait au dessus de tout ça. Il avait richesse, pouvoir et génie, que demander de plus ? Il pouvait avoir tout ce qu'il voulait. Tout ? Non. Et bien qu'il ne l'aurait jamais admis, le vide de la solitude n'avait cessé de planer au dessus de sa tête. Il l'avait englouti, enveloppé et traîné toujours plus profond dans les abysses du désespoir.

C'est lorsqu'il avait prit la tête de Stark Industries, que tout avait commencé à s'effondrer. Ses vagues potes d'université avaient continué leur études où cherché du travail, et lui-même trop occuper avec ses nouvelles responsabilités n'avait pas remarqué que le vide se faisait dans son entourage. Les relations autrefois sincères qu'il avait alors ignorées furent vite remplacées par des vautours au sourire crispé et au regard avide. L'intérêt. C'était devenu le cœur de toutes connaissances. Aucun de ses « amis » ne l'était par souci de bonne entente, non. Tout n'était que pur commerce. Sa consolation, il l'avait trouvé dans la bouteille. Pour rendre ce monde de faste et d'apparences palpable, intéressant voir réaliste, il fallait bien quelques verres de whisky. Il s'était conforté dans une illusion, faite de rires mécaniques, de coupes de champagne coûtant le prix d'un loyer, de demoiselles en vêtements de luxe. Et pendant quelques années, il avait failli y croire. Aidé par l'alcool et le désespoir il s'était conforté dans cet univers cruel et faux par dépit.

Puis il y avait eu Pepper. Simple, discrète, quoi que malicieuse une fois l'embarras chassé. Inconsciemment, il avait placé tous ses espoirs dans ce petit bout de femme qui prenait soin de lui avec tant de conviction. Il avait chéri son honnêteté et sa bienveillance, sans jamais dévoiler quoique ce soit à ce sujet. Sans jamais montrer l'immense reconnaissance qui lui portait. Jusqu'à son retour d'Afganistan. Son arrogance de façade avait été balayé d'une explosion. Il avait ouvert les yeux sur tant de choses que son invulnérabilité et sa désinvolture habituelle en avaient pris un sacré coup. Et encore une fois tapi dans l'ombre, l'alcool veillait, près à amortir sa chute. Ça avait ensuite été au tour des Avengers de s'immiscer dans sa vie pour en chasser ou du moins lui faire oublier la solitude.

Il avait cru à la famille, il avait cru à l'amitié.

Pourtant comme s'il s'imaginait ne pas mériter tant d'affection, comme si ne comprenait pas qu'on puisse s'attacher à lui, comme s'il n'arrivait pas à saisir qu'il tenait à tous, il avait fallu que tout parte en vrille. On crée nos propres démons. C'était vrai mais comme si cela ne suffisait pas, Tony détruisait ses propres relations.

Condamne à être seul.

Il descendit son verre.

Et Steve ? Steve, oh Steve. Le grand Captain America, pourquoi s'être intéressé à lui, insupportable et arrogant Tony Stark ? Qu'avait il fait pour attirer l'attention du blond ? Qu'avait-il dit pour mériter la bienveillance du sauveur américain ? Pourquoi l'avoir aidé, soutenu, surveillé ? Il l'aimait tellement, il ne voulait pas le perdre son sauveur personnel. C'était probablement son meilleur et unique ami et pourtant il était parti.

Steve.

Quelle était cette douce chaleur qui lui consumait les entrailles ? Était-ce normal ?

Qu'importe. Il était bien alcoolisé, il ne savait plus ce qu'il pensait. Il ne pensait d'ailleurs plus beaucoup. Ses sensations commençaient à dominer sa tête. Il n'avait plus de contrôle que son esprit ou sa libido, et lorsque nom de Steve Rogers s'immisça dans ses pensés, il ne put qu'avoir en tête l'image vacillante de son corps de rêve sublimé dans ses formes par ce costume des plus moulant. Un vague d'excitation parcourut son ventre, le foudroyant comme un éclair.

« Q-quoi ? » fut la seule chose construite et compréhensible qui ressortit de son esprit embrouillé. Il déglutit malgré lui, confus. Ce n'était pas normal, non ce n'était pas normal du tout. Il est vrai que Steve avait un corps tout à fait attrayant à ses yeux mais à aucun moment il n'avait pensé à quoi que ce soit d'érotique avec lui. Il avait croisé beaucoup de personne parfaitement sexy dans sa vie sans pour autant songer à sauter dessus non ? Du moins... après sa capture en Afghanistan. Steve avait toujours présenté pour lui un intérêt mitigé, ami certes quelque peu mystérieux, mais jamais une intention sexuelle n'avait fait son apparition dans son cerveau. Il appréciait Steve mais... pas comme ça.

Rajustant sa position sur sa chaise de bureau, Tony ferma les yeux quelques secondes le temps de reprendre ses esprits. Mais à peine eut il clôt ses paupières qu'une image des plus obscènes s'imposa à lui. Là, comme imprimé sur sa rétine, une scène tout à fait indécente et malsaine se déroulait. Appuyé contre le comptoir de son vaste appart, le corps incliné sur le plan de travail en marbre froid, les joues rouges et le dos en sueur, l'ingénieur gémissait profondément, tandis que le corps parfait et tout à fait endiablé de Captain se mêlait au sien en un mouvement harmonieux. Ouvrant brusquement les yeux, Tony prit une immense bouffée d'oxygène, submergé par un désir aussi malvenu que soudain et un violent mouvement de recul. Déglutissant avec difficulté, il se passa une main distraite dans les cheveux.

– C'est quoi ce bordel..., murmura-t-il, les sourcils obstinément froncés.

Il avait envie de Steve. C'était clairement inscrit dans son corps et son esprit, impossible de nier. Il désirait Captain du plus profond de son être. Il désirait la chaleur, la promiscuité de son corps. Il désirait des choses tellement obscènes qu'à leur seule évocation, il ne pouvait s'empêcher de rougir. Prenant une inspiration tremblante, Tony crispa ses doigts autour de son verre. Ok, réfléchissons. Analysons la situation. Il était sous alcool. Il avait pensé à Steve, avait eu une pensée salace et érotique à son sujet, et par la même occasion, une érection.

Steve, était son ami.

Conclusion : c'était la merde.

Un génie playboy philanthrope milliardaire ? - STONYWhere stories live. Discover now