Chapitre XX : Le feu au lac

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 Quand Hitz avait tué Marhesly, Seni avait à peine eut le temps de le voir

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Quand Hitz avait tué Marhesly, Seni avait à peine eut le temps de le voir. La peur guidait chacun de ses pas et elle courant sans se retourner

Derrière elle, Charleza s'était arrêtée. Son regard s'était fixé sur Hitz et les deux s'étaient dévisagés pendant une seconde, juste le temps pour la magicienne de retenir chaque trait du visage de l'homme qui allait devenir la cible de sa vengeance.

Ce fut l'edelvarg qui rompit ce court moment suspendu :

« Elles sont parties par là ! Rattrapez-les ! »

Charleza disparut dans les buissons. Seni avait disparu mais pour l'instant, l'important était de semer les edelvargs. Elle courut droit devant elle mais changea plusieurs fois de direction.

Seni avait beaucoup d'avance. Elle s'arrêta finalement au bord du lac où elle se retourna. Elle avait besoin de reprendre son souffle. Elle entendit des cris, d'hommes et de femmes à leur recherche.

Ils étaient assez lointain, mais la jeune magicienne comprit qu'elle n'était pas en sécurité. Elle s'agenouilla derrière un buisson et chercha du regard si quelqu'un approchait.

Un premier edelvarg, à droite. Il ne l'avait pas vue. Un autre, sur la gauche, qui venait dans sa direction. Puis un troisième. Ils se parlaient entre eux et semblaient sur le point de ratisser le bord du lac.

Seni paniqua un instant, puis se retrouva face à l'eau où elle comprit qu'elle n'avait plus le choix. Elle retira son manteau et sauta dans l'eau. Elle avait des centaines de fois vu ce lac à la surface si immobile et c'était assez surprenant pour elle de voir des remous.

Elle ne savait pas nager mais réussissait plus ou moins à se maintenir à la surface. Mais elle n'avançait pas vite :

« Là ! Ne la laissez pas s'enfuir ! »

L'un d'eux sortit une arbalète et tira. Mais le carreau tomba loin. Alors qu'il rechargeait laborieusement, un de ses comparses retira son armure de cuir et sauta dans l'eau à son tour. Il nagea avec célérité et rapidement, il fut sur elle. Il donna un coup de dague visant ses jambes, mais il n'ouvrit qu'une toute petite entaille.

Seni poussa un cri de douleur et se mit à battre frénétiquement des pieds, en espérant échapper à son agresseur. Mais il finit par la saisir et la tirer à lui. Elle se laissa faire et réussit à le mordre à la main, le faisant lâcher son arme.

Il cria à son tour, lui attrapa la tête et la maintint sous l'eau. Elle se débattit en pure perte jusqu'à avoir une inspiration plus ou moins désespérée. Elle tenta de se concentrer et généra de la foudre.

Ce qu'elle ressentit alors fut indescriptible. L'homme se mit à hurler, à griller, à gesticuler de manière incontrôlée. Seni sentit également ses vêtements prendre plusieurs fois feu, puis être éteints par l'eau.

Seni réussit à sortir la tête de l'eau et reprit la nage. Son agresseur flottait désormais sans bouger, ses compagnons n'osaient plus entrer dans l'eau et elle réussit tant bien que mal à atteindre l'autre rive. Elle ressentit aussitôt que sa peau était légèrement brûlée à certains

endroits.

Elle se souvint que si elle était immunisée à la foudre, elle ne l'était pas au feu et ses vêtements avaient commencé à brûler. Même si l'eau les avait éteints, ils étaient dans un sale état. Seni frissonna en réalisant qu'ils ne cachaient plus grand-chose et qu'ils ne la protégeait plus de rien.

Elle avait usé beaucoup d'énergie dans l'eau et eut du mal à se relever. Elle tituba dans les bois, s'écorchant sur tout les obstacles, jusqu'à s'effondrer de fatigue. Elle ne perdit pas connaissance mais sentait que ses jambes ne lui répondaient plus.

Elle n'entendait pas non plus de cris, signe qu'elle avait pour l'instant réussi à échapper aux edelvargs. Elle rampa jusqu'à trouver un abri entre deux racines et se laissa dormir.

Elle ouvrit les yeux alors que le soleil descendait à l'horizon. La faim et la soif furent ses premières préoccupations. Puis, elle réalisa brusquement qu'elle n'était plus au même endroit. Il y avait un feu derrière elle, et sa mère.

Quand elle remarqua que Seni était réveillée, Charleza se tourna vers elle. Son regard était indescriptible. Elle avait les yeux injectés de sang et inondés de larmes, le visage rouge de colère, et les membres tremblants :

« Ma petite fée, dit-elle avec une voix beaucoup plus grave qu'auparavant, si grave que Seni eut un mouvement de recul. Comment te sens-tu ?

-J'ai faim.

-Tiens. »

Elle lui tendit une maigre pitance récupérée dans les restes du refuge :

« Habitue-toi à ça parce qu'on ne vas devoir être économe là-dessus. »

Elle mangea un peu et commença enfin à réfléchir :

« On fait quoi, maintenant ? »

Charleza regarda Seni avec un regard presque terrifiant :

« Ma petite fée, dit-elle avec une voix plus grave qu'elle ne l'avait jamais été. On va suivre cette bande de...et on va venger ton père, Envik et tous les autres. Suis-moi. »

L'odyssée des JoraeningsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant