Alone In The Dark - [Kamijirou] - (FR)

2 - Les ténèbres souterraines

26 heures après la chute
PDV Denki Kaminari

Une sensation partuculièrement désagréable et inquietante m'a réveillé. Mon ventre gargouillait, ma gorge était sèche - malgré l'humidité ambiante.

J'avais faim. J'avais soif.

J'ai ouvert les yeux, tout doucement. C'était inutile, bien entendu. Il n'y avait pas de différence. Il faisait entièrement noir.

- Faut pas que je reste ici... Ai-je murmuré.

J'ai activé mon alter et j'ai commencé par détailler l'état de mon corps :

Mes vêtements étaient déchirés, au niveau du genou droit et du flanc gauche de la cuissse notamment, mais aussi sur mon épaule droite. La manche gauche était complètement en lambeaux. C'était là où j'avais été blessé.

Au milieu des restes de ma manche, je voyais clairement les ecchymoses et surtout, la grosse plaie béante.

Une barre de métal me traversait le bras.

D'une quinzaine de centimètre de longueur pour 1 ou 2 de diamètre, la pique était pointue aux deux bouts - probablement cassée - et elle avait transpercé mon avant bras gauche sur la longueur.

Heureusement, l'objet en lui-même et le sang coagulé avait empêché l'hémorragie.

Mon cerveau refusait de fonctionner correctement, complètement paniqué par l'image que mes yeux lui envoyait.

Ma bouche se tordait d'elle-même dans des rictus affreux, et menaçait de sortir un cri horrible à chaque instant, tant de peur que de douleur.

Un goût salé est venu me piquer la langue. Je me souvenais maintenant.

Enfin, je crois...

***

FLASHBACK : 24 HEURES PLUS TÔT

Quelque chose me gênait sur le visage. Quelque chose avec une texture touffue, quelque chose d'épais et de filandreux. C'était mes cheveux. Ils tombaient verticalement sur mon visage, me bloquant la vue - même si il n'y avait pas grand chose à voir. En effet, il faisait très sombre, la seule source lumineuse étant le sommet du gouffre dans lequel j'avais chuté.

Je respirais bruyamment et avec difficulté. Un liquide chaud et visqueux dégoulinait sur ma figure, depuis mon menton vers la pointe de ma chevelure.

Je ne le voyais pas, mais la couleur de ce liquide rappelait la teinte écarlate de l'Hibangana. C'était mon sang. 

Je ne savais même pas combien de temps j'étais resté inconscient, là, pendu par un pieds au dessus du vide, dans le tunnel qui menait aux enfers noirs. Je savais juste que la dernière personne que j'avais pu voir m'avait lancé un regard désespéré qui m'avait fendu le cœur.

***

Au bout d'un moment, j'ai finit par reprendre pleinement conscience, et j'ai commencé à sérieusement paniquer. Mon cœur s'est accéléré.

- Putain de merde... Merde... Oh merde...

Je sanglotait, impuissant, perché à une hauteur que je ne parvenais même pas à distinguer. L'obscurité ambiante et l'horreur de la situation commençait à engloutir ma raison, comme si des milliers de tentacules sombres m'étouffaient et emprisonnaient tout mon corps.

Il n'y avait pas un bruit, sinon le cliquetis de la chaîne qui me retenait par le pieds et le son de quelques débris tombant un peu partout autour de moi, simples souvenirs des précédents rochers, bien plus gros, qui étaient tombés par ici.