Alone In The Dark - [Kamijirou] - (FR)

3 - Éclipse

24 heures après la chute

Le soleil se couchait sur l'herbe du parc du lycée Yuei. Sa teinte orangé colorait chaque brin brillant d'une tendre couleur flamboyante. Au loin, quelques oiseaux piaillaient, perchés sur les branches d'un cerisier. Entres les arbres, il y avait un petit lac. L'eau était calme, il n'y avait aucun remous, aucune vague.

Au milieu de ce petit coin de paradis, assise sur une colline surplombant l'étendue d'eau, il y avait une jeune demoiselle en uniforme gris d'étudiant.

Comme il n'y avait pas de vent, ses cheveux violets sombres, coupés court, ne bougeaient pas.

Ses yeux onyx fixaient l'horizon d'un air triste, alors qu'elle écoutait une playlist avec les câbles jack qui partaient de ses oreilles.

Ainsi, elle n'entendit pas l'approche d'une autre jeune femme.

Celle-ci avait les cheveux plus long et plus sombre encore, attachés en queue de cheval derrière sa tête. Elle s'assit à côté de la violette, et dit :

- Tu viens ? Il se fait tard, on va bientôt manger...

La musicienne ne répondit pas. Elle continuait d'observer le paysage.

La fille aux cheveux d'ébène ne rajouta rien, et resta contempler la nature avec son amie. Après quelques minutes de silence, la jeune rockeuse finit par ouvrir la bouche.

- Je l'avais presque, dit-elle tout doucement.

La noiraude tourna la tête vers elle, et répliqua :

- Kyoka... Ne te sens pas coupable... Si il était toujours en vie, il te dirais de ne pas culpabiliser...

Kyoka conserva le silence, plongée dans ses pensées.

- Ça semble... Si facile... Quand tu le dis... Déclara-t-elle soudainement. On dirait presque que ça arrive tout les jours.

- Kyoka, j'ai perdu un camarade hier... Je peux t'assurer que je ne me sens pas bien non plus... je-

Elle s'interrompit. Car au milieu de ce tableau sec, et de ce soleil chaud, la pluie avait commencé à tomber. Elle coulait à flots, descendant les courbes, gouttant sur le sol.

L'eau salé perlait au coins des yeux, défigurant les traits habituellement calmes.

***

26 heures après la chute

PDV Denki

On m'a souvent demandé, lorsque j'étais petit, si j'avais peur du noir. Naturellement, je répondais, tout fier : "bien sûr que non !"

Ahah... Quel con.

Je ne connaissait qu'un noir pâle, un couleur clair vaguement déguisée et assombrie. Le noir profond, l'obscurité véritable, je ne les vivais que maintenant.

Le plan m'avait fait suivre des dizaines de couloirs, plus sombres les uns que les autres. J'avais l'impression de tourner en rond dans le labyrinthe de ma propre tête. Celui dans lequel j'étais coincé depuis mon enfance, et celui que je garderais probablement toute ma vie. Soudain, je me suis arrêté. Il fallait que j'aille aux toilettes. Il n'y avait personne, seulement la saleté et l'ombre, pour m'observer. Alors j'ai baissé mon pantalon et uriné contre le mur. Un fois cela fait, je me suis remis en route.

Je m'étais reposé avant, mais j'étais quand même moins vif qu'il y a quelques jours. Mon pas était plus lent, mon énergie moins endurante.

À ma gauche, la Kyoka de ma folie mentale trottinait paisiblement en chantonnant : "🎶 Touuuuut seul ! Touuuuut seul ! 🎶"