"Je suis né sans avoir de vie"

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"Je suis né sans avoir de vie." C'est une étrange phrases n'est ce pas ? Seulement, elle ne prend de sens que lorsque nous nous retrouvons dans cette situation. La mort...ce mot que l'on ne connait pas et qui nous terrifie sans vraiment que l'on sache pourquoi. J'ai bien une idée mais je n'en ai pas parlé. Nous sommes rapidement jugé sur notre force à tenir debout ici, et mon cas est désespéré, au grand damne de mes parents. Je n'ai jamais eu d'espérance quant à mon état de santé, et je continue à croire qu'il vaudrait mieux tout arrêter maintenant. Et ce mot, la mort, je lui apporte un sentiment de peur parce que c'est le seul terme existant dont on a aucune information. On ne sait pas ce qu'il se produit après la mort, on ne pourra jamais le savoir, et ça effraie tout le monde, ça nous consume. Pour ma part, la mort ne me fait pas peur, je l'attend en silence, tandis que mes proches tentent de me "raisonner", me supplie de ne pas abandonner, pas maintenant. Mais, en vérité, ai-je réellement un jour eu envie de m'accrocher la vie ? On donne un avis sur mes pensées qui est faux, je n'ai jamais tenté de le contredire, parce que je savais que personne ne m'écouterais. Je ne suis pas né, je n'ai pas de vie. Pourtant, je vais à la fac, j'étudie, j'ai des amis, et je n'ai à aller à l'hôpital qu'une fois par semaine.

L'hôpital... je déteste ce mot, je déteste cet endroit et les gens que l'on peut y trouver. Ils sont ignorants, crois tout savoir mieux que tout le monde et pense qu'ils ne peuvent pas échouer. J'aimerai leur prouver qu'ils ont torts, et que ce fut toujours ainsi. Ils peuvent monter qu'ils parviennent à nous tenir en vie, cela ne veut pas dire que c'est grâce à eux. Je crois que ce sont leur patients qui se battent pour survivre, parce qu'ils ont peur de mourir. Quant a moi...je ne sais pas, je n'ai jamais vraiment tenu à continuer cette vie sans naissance mais, visiblement, mon corps n'est pas de cette avis et il me garde ici, inlassablement. J'ai déjà tenté, de me laisser crever. Je n'y suis jamais parvenu, sans cesse arrêté par les autres, bien trop souvent par les médecins. Dans ces moments où mon état est "instable", comme ils aiment le dire, ils me garde avec eux dans cet hôpital aux murs trop familiers. J'en ai assez d'y retourner, encore et encore, on m'y force, j'y suis contraint.

Depuis quand ai-je des pensées comme celle-ci ? Depuis bien longtemps je dirai, mais elles n'ont pris de sens qu'il n'y a très peu de temps, sans que je ne sache réellement pourquoi. J'y ai beaucoup réfléchi mais, ayant finit par me perdre dans ce méandres de réflexions, j'ai abandonné, où du moins pendant un certain temps.
Mes amis ? J'en ai quelques uns, idiots mais généreux et compréhensifs. Mon meilleur ami, un type aux cheveux improbables, est l'un des seuls que j'écoute vraiment. Ce qu'il dit est stupide, je l'accorde, mais il a les mots pour me faire comprendre que je peux encore m'accrocher, encore un peu. Ensuite vint l'autre gars qui me sert de pote, un adolescent qui est effrayé trop rapidement et qui peut très vite partir dans ses délires inimaginables. Il s'entend bien avec cette meuf timide qui traîne avec nous, et qui, je l'avoue, chante très bien. Et puis il y a les deux autres, dont l'alien qui est tout le temps excitée. Son ami est plus renfermé mais il ne se retient jamais de lâcher une bonne vieille blague. Ils sont stupides, mais je les aime bien, il ramène un peu de lumière a ma sombre vie.

***

- Monsieur, vous m'écoutez ?

Je sursautai, pris au dépourvu par l'infirmière. J'étais entrain d'attendre mon tour pour entendre le bilan de cette semaine, bien que je ne le souhaite pas réellement.

- Ouais...

- Mr. Fridg vous attend pour votre bilan. Il tient à s'excuser pour le retard mais il s'occupait d'un autre patient.

- J'ai pas attendu longtemps..

Ce n'était pas vrai, j'étais ici depuis presque une demie-heure, mais par pure politesse (que j'avais apprise aux cours de ses dernières années), je la "rassurait". Elle hocha la tête et fila dans un couloir auxiliaire tandis que je toquais à la porte. Une voix grave me répondit, une voix que je connaissais bien maintenant.

"Ton Étoile..." [Bakudeku]Место, где живут истории. Откройте их для себя