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Damey yendou rek akh sama kherr di khar kouma khass

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Damey yendou rek akh sama kherr di khar kouma khass...

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Stupide ! C'était le seul mot qu'il avait pu trouver pour qualifier son comportement. Con, idiot, débile, bête, abruti, aussi. Il y en avait plusieurs, tout compte fait. Il ne saurait expliquer ce comportement. Il semblait complètement désarmé face à cette situation et ne savait plus du tout comment réagir. Il se sentait comme un poisson hors de l'eau, en fait. C'est comme si pendant tout ce temps, il avait juste refoulé ses sentiments envers Maty et que ceux-ci avaient refait surface d'un coup, comme s'il avait appuyé sur un interrupteur, déclenchant sans anicroche leurs effets, puissants, ne pouvait-il nier. Ses pensées ressemblaient plus à un imbroglio sans fin, d'un galimatias sans nom, un labyrinthe auquel il n'avait aucune idée de comment s'y extirper. Ses réflexions partaient dans tous les sens, telles une bobine laissée aux soins d'un chat non domestiqué.

Peut-être que Khachim avait finalement raison et qu'inconsciemment, il était réellement jaloux des gars qui lui tournaient autour, plus jeune et qu'il n'agissait pas juste en tant que grand frère hyper protecteur. Il se souvenait bien de l'acharnement sans égal qu'il faisait subir à ses prétendants, ou juste ceux qui voulaient tenter leur chance, pendant qu'ils étaient dans le même collège, puis lycée. A un certain moment, ils avaient de plein gré décidé de ne plus lui faire la cour de peur de s'attribuer les foudres de Mouha et ses sbires. Bien sûr, ça énervait sa cousine plus que tout, mais il y trouvait un malin plaisir.

Il ne s'était pas attardé chez sa sœur qui avait un don particulier pour appuyer là où ça le brûlait, lui rappelant qu'il ne pouvait se permettre de jouer avec Maty, ni de lui donner de faux espoirs. Il lui avait donné une excuse très farfelue pour expliquer que finalement, il n'avait pas oublié son chargeur chez elle avant de la quitter pour rentrer au domicile parental.

Ce n'était d'ailleurs qu'un prétexte pour pouvoir reparler à Maty, après avoir déposé sa sœur chez elle, mais la conversation qu'elle avait eue avec son soi-disant petit-ami l'avait pris de court. Il était prêt à la marier, ce qui n'était absolument pas son cas à lui. A un moment donné, il avait cru qu'il ne voulait pas se marier parce qu'il n'avait pas encore trouvé sa perle rare. Mais là, il se rendait compte que c'était juste lui, il ne pensait pas avoir la maturité nécessaire pour fonder un foyer. Il pouvait sembler contradictoire, mais il se comprenait. De toute façon, il n'allait pas la pousser à l'attendre si elle avait si hâte de se faire pendre au cou.

Voilà, c'était d'ailleurs mieux comme cela. Elle n'avait qu'à se marier avec son gars, si elle voulait. De toute façon, s'il a réussi à mettre en silence ses sentiments depuis tout ce temps, c'est qu'ils ne lui étaient pas si indispensables que ça. Sénégal dieum kanam, quoi. (Ndeysane mom da moudié perte réseau sakh.)

C'est la tête remplie de ces nouvelles résolutions que Mohamed pénétra chez lui à petits pas, essayant d'éviter sa mère. C'est mal connaître mère Amsatou.

Soraya.Where stories live. Discover now