Ｐｒｅｊｕｄｉｃｅ

XVIII

Pdv Kimberly 

L'euphorie me gagne de plus en plus. Cela fait des années que j'attends de pouvoir assister à un concert de Kendrick, j'arrive à peine à croire que je vais le voir pour de vrai. Je souris, rien qu'à cette pensée.

Ce qui me rend encore plus heureuse, c'est de partager ça avec Aiden. Ces temps-ci, il est constamment dans mes pensées, impossible de me le sortir de la tête, comme une chanson.

"J'ai vraiment de la chance de l'avoir" me dis-je en souriant.

J'enfile un jean évasé avec un t-shirt oversize ou figure une image du nouvel album de Kendrick, Lamar, et j'attache mes cheveux en afro puff. Je me maquille vite fait, porte mes éternelles Air force 1, et sort de chez moi. Il est 18h00, c'est à dire l'heure à laquelle on doit se retrouver. Je cours en descendant les escaliers, n'en pouvant plus d'attendre.

Une fois en bas, je retrouve Aiden, en train de pianoter sur son téléphone. Il est mignon, comme ça. Je souris, et il remarque enfin ma présence. Il me rend mon sourire, et complimente ma coiffure.

- J'aime bien, tes cheveux comme ça, dit-il en mettant ses mains dans mon puff.

- N'y touche pas !

- Hein ? Tu fais tout le temps la même chose avec les miens, je te signale.

- C'est pas la même chose. T'imagines même pas l'entretien, avec le pré-shampoing, le shampooing, l'après shopping, le masque, le...

- Ouais ouais, j'ai compris, me coupe t-il en riant. Allez, viens.

On commence à marcher, et il pose son bras autour de mes épaules, comme à son habitude.

- Tu m'as manqué, soufflais-je.

- De quoi tu parles ? On s'est vus hier.

- Oui, et donc ?

- Non, rien. T'es vachement dépendante, comme fille.

En réponse, je lui donne un petit coup de coude, et il rit à nouveau. Je ralentis pour l' observer. J'adore le voir rire, son visage s'illumine quand il le fait.

- Tu devrais rire plus souvent, dis-je. T'es vraiment beau comme ça.

- Ouais, répond-il, gêné. Si tu le dis.

On arrive enfin devant le métro. Une fois entrés, on s'installe dans uns des rares sièges libres. Une dame au visage pâle, en face de nous, nous fixe. J'essaie de l'intimider avec mon regard pour qu'elle détourne le sien, sans succès. Aiden finit par la remarquer, et réagit :

- On peut savoir pourquoi vous nous regardez ?

- Oh, rien, répondit la dame d'une voix frêle.

- J'insiste, vous avez un problème ?

- Je me disais simplement que c'était du gâchis, de vous voir avec elle. Vous êtes un beau garçon, vous pourriez trouver mieux.

Pardon ? J'ai bien entendu ?

Je regarde la dame, interloquée. Pour qui elle se prend ? Comment ose-t'elle dire des choses pareilles ?

Visiblement, je ne suis pas la seule choquée, car les autres passagers nous observent à présent, guettant la moindre réponse de notre part. J'aurais aimé satisfaire leurs attentes, mais je suis incapable de parler. Aiden me lance un regard, puis se lève :

- Je ne vous permets pas de lui parler comme ça. Vous êtes vraiment qu'une vieille folle aigrie, et... 

- Aiden, c'est bon, l'interrompais-je. On y va.