Chapitre 1

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Cher lecteur·ices, bienvenue dans Paris n'existe plus. Je tiens à vous informer de la présence de quelques passages légèrement violents dans ce livre, ainsi que quelques scènes érotiques MM.

Je vous souhaite une très bonne lecture et une bonne découverte.

SW

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Paris, 25 juin 1881

Lawrence rattacha ses cheveux bruns et s'étira. Bien que son école, l'université Panthéon-Sorbonne, se trouvât assez loin de son logement du seizième arrondissement, il adorait y étudier. Le jeune homme de dix-huit ans s'estimait chanceux d'y avoir été accepté l'année précédente, alors que la section « études des nouvelles technologies : entre vapeur et électricité » attirait bien plus d'étudiants qu'il n'y avait de place disponible. Lawrence quitta rapidement le campus avec l'envie de profiter de ce début d'été et de trouver un parc calme où il pourrait étudier sereinement.

« Aidez-moi ! »

Il stoppa net son avancée lorsqu'il perçut cette requête implorante. D'où pouvait-elle bien venir ? Des passants le bousculèrent en râlant, mais il ne se poussa pas. Ne pouvaient-ils pas lever le nez de leur journal et le contourner ?

« Aidez-moi ! »

Cette plainte provenait clairement d'un animal, le jeune homme en était désormais persuadé. Il scruta les alentours de son regard azur, mais ne perçut rien d'autre que de la fumée et des humains pressés. Lawrence fut tenté d'abandonner, mais sentit une présence non loin de lui, sur l'enseigne d'une échoppe de souvenirs. Il leva la tête et remarqua un merle qui le fixait.

« Toi, le druide, suis-moi ! »

Il soupira et poursuivit l'oiseau, l'air de rien, le long de la Seine, jusqu'à ce que celui-ci se posât dans une petite ruelle déserte.

— Bon, le merle, que veux-tu ? Ce n'est ni un familier ni un sorcier déguisé, c'est déjà ça...

Le volatile se dandina sur ses pattes et leva la tête d'un air fier.

« Mon maître s'est fait attaquer dans les bois. Je crains pour sa vie. Il faut faire vite. »

Lawrence n'avait vraiment pas envie de jouer au justicier et encore moins d'accorder sa confiance à un tel animal, mais il n'avait guère le choix. Si les villageois et le dieu Dagda apprenaient qu'il avait refusé de porter assistance à la Nature, il aurait de gros ennuis. Son clan et ses parents étaient déjà en colère contre lui, il lui semblait inutile d'ajouter à la liste de ses prétendus méfaits.

— Très bien. Je ne peux pas me transformer ici, je n'ai nulle part où laisser mes affaires.

Il vérifia une nouvelle fois qu'il était seul.

— Aura of Nature, the Fox.

Les yeux du druide se tintèrent d'or ; et une aura, mêlant vitesse et camouflage, l'entoura. Le pouvoir du renard, forme animale héritée de la lignée de sa mère, l'enveloppa.

— Allons-y.

Le merle s'envola et Lawrence le suivit en courant, à une rapidité inhumaine, sans que personne le remarquât, pas même les quelques magiciens qui traînaient ici et là. Il atteignit assez vite l'orée du bois de Boulogne, situé par derrière le quartier où il vivait. Bien que cette forêt soit connue pour sa dangerosité, des imbéciles s'y rendaient quotidiennement... À croire que certains avaient vraiment envie de périr dans d'atroces souffrances ou de jouer inutilement avec la loterie de la destinée. Il se demandait dans quelle catégorie se plaçait l'actuel inconscient.

Paris n'existe plusWhere stories live. Discover now