Chapitre 6

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Ruggero

- Tu as faim ? Demaindais-je à Candelaria.

Cande : Oui. Me répond-elle froidement. Mais je vais manger avec Facu.

- Ok...

Cette situation durait depuis maintenant trois jours. Cande m'en voulait, et elle avait de quoi. Je l'ai suppliée de bien vouloir m'aider, et elle a finit par accepter, à mon plus grand soulagement. Je me demande comment va Karol ou ce qu'elle fait, comme à peu près chaque seconde de ma vie. Je l'ai brisée et elle ne voudra probablement plus jamais me voir et cela me comprime le cœur. Elle doit me prendre pour le plus gros des salauds mais si elle savait... Le bruit de la porte d'entrée que Cande venait de claquer me fait revenir à la réalité. Je sors des pâtes - bien moins bonnes que celles que je mange dans mon pays natal - et une casserole que je remplis d'eau. Je mets l'eau à chauffer, et, une fois qu'elle bout, j'y ajoute les pâtes. J'ouvre ensuite le frigo pour y prendre un melon et le découpe. J'en prends une partie et repose le reste dans le frigo. Les pâtes prêtes, je vide l'eau et me sers une petite part. C'est vrai que je mange beaucoup moins depuis ce fameux soir où j'ai reçu la photo. Je n'ai goût à rien. Je m'alimente car il le faut mais je n'ai pas faim. Je n'aime plus rien. Quand j'ai fini mon déjeuner, je mets tout au lave-vaisselle et me pose sur le canapé, mon téléphone dans les mains. Il faudrait peut-être que je pense à sortir un peu pour prendre l'air. J'avoue que, si je ne suis pas sorti de mon appartement depuis quatre jours, c'est surtout parce que je n'ai pas envie que l'on me reconnaisse et que l'on me pose des questions sur mon dernier post. Je ne suis pas non plus allé sur Instagram ou Twitter depuis. Je sais que j'aurais le droit à d'innombrables questions et je n'est clairement pas envie d'y répondre. Mon absence sur les réseaux doit encore plus attiser la curiosité des fans et c'est aussi pour cela que je n'y vais pas. Je sais qu'à mon "retour" sur ces réseaux, je serais submergé de questions et je n'ai vraiment pas besoin de ça en ce moment.

Deux heures plus tard, Cande rentre, alors que je suis toujours au même endroit. Quand elle me voit, elle souffle d'exaspération. Je dois faire peine à voir.

- Je sais, je fais pitié, mais bon...

Cande : Bon, Ruggero, déjà que si je suis ici actuellement, ce n'est pas de mon plein gré, et en plus tu te traînes comme une larve toute la journée !

- Écoute fais ta vie, je fais la mienne...

Cande : Sauf qu'on vit ensemble je te rappelle !

- Sors si tu en as envie, mange autre part si tu en as envie ou va faire les magasins si tu en as envie... Mais moi, je n'ai clairement pas envie de sortir, de voir tous ces gens qui vont me poser des questions et de faire semblant d'aller bien !

Cande : Tu pourrais faire un petit effort ! Moi non plus, cette situation ne me plaît pas, et pourtant, j'ai accepté de t'aider, ou plutôt d'aider Karol...

La simple mention du prénom de la femme qui fait battre mon cœur me donne envie de pleurer et accélère mon pouls.

Cande : Est-ce que tu te rends compte que je vis avec l'homme que j'ai aimé et que j'aime probablement encore, malgré que je le haïs, alors qu'il m'a trompé pendant huit mois qui sont d'ailleurs "les plus merveilleux de ta vie" comme tu le dis si bien et qui m'a fait croire qu'il m'aimait pendant trois putain d'années ?!

Je me rends soudainement compte de mon comportement purement égoïste. Je n'ai pas arrêté de me lamenter sur mon sort en ne me souciant pas le moins du monde du ressentit de Cande.

Cande : Alors oui c'est vrai, je sais que tu as peur pour Karol, qu'elle te manque et que tu penses à elle sans arrêt, mais mets-toi à ma place deux secondes ! Crie-t-elle en partant dans la chambre.

Probablemente Olvides Mi Nombre Pero Vuélveme A Mirar AsíOù les histoires vivent. Découvrez maintenant