chapitre 9

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Devant la porte de chez Khadija, Hamid avait du mal à se décider à rentrer. Accompagné par Khalil, ce dernier ne pouvait s'empêcher de lâcher des soupirs.

- Tu vas te décider oui, frangin. On aurait dû venir avec les oncles, tonna Khalil.

- Je préfère qu'elle accepte d'abord, puis j'en parlerai aux oncles. Et si elle dit non ?? répondit Hamid dans un roulement des yeux.

- Alors on saura qu'elle a dit non, et puis la vie continue. Je ne te savais pas poltron, frère. D'habitude, tu étais sûr de toi, répliqua Khalil.

- Je n'ai pas peur... dit Hamid, lançant un regard significatif.

Il inspira un dernier coup d'air et sortit de sa voiture, arborant désormais une attitude hautaine. Il frappa sur la porte en bois. Quelques minutes plus tard, un enfant vint leur ouvrir. C'était Mansour. Il releva les yeux vers eux, les regardant de ses yeux pleins d'innocence.

- Hé, Mansour, lâcha Coumba en riant. Elle vint prendre son fils dans ses bras et remarqua les deux hommes qui se tenaient debout devant la porte d'entrée.

- Oui, je peux vous aider ? demanda la dame, un peu inquiète de voir des inconnus devant sa maison.

- Oui... euh... on... on est venus pour Khadija, madame, balbutia Hamid.

- Voulez-vous entrer ? proposa-t-elle, se décalant du seuil de la porte.

Ils suivirent Coumba à l'intérieur de la maison. N'ayant pas de salon où les faire entrer, elle se sentit gênée. Hamid remarqua son embarras et tira un banc qui était juste à côté.

- Je peux ? demanda-t-il à Coumba.

- Attends, jeune homme, il y a une chaise par ici, dit-elle.

- Non madame, il peut s'asseoir ici, insista Hamid en prenant un autre banc qui traînait et le tendit à son frère. Khalil s'assit sans broncher.

- Vous voulez de l'eau ? demanda Coumba aux jeunes hommes.

- Non ça ira, répondit Hamid. Mansour vint se mettre entre les jambes de celui-ci.

- Hé, viens, ne dérange pas notre invité, dit Coumba.

- Non, non madame, laisse-le, ça va, il ne me dérange pas, répondit Hamid.

Coumba laissa échapper un rire.

- Si tu le dis alors. En fait, Khadija était sortie avec son frère, vous êtes des amis à elle ? demanda-t-elle.

- Euh, pas vraiment... c'est que... je voudrais demander la main de votre fille, lâcha Hamid aussi direct qu'il paraissait, mais le regard lourd de son petit frère l'obligea à continuer.

- Euh.. je voudrais épouser Khadija, car je l'ai vue vraiment pieuse, en plus de ça elle a un fort caractère et je vois bien qu'elle est une vrai battante et je l'admire pour ses qualités. En plus, le prophète Mohammed paix et salut sur lui a dit que 'le monde est plein de jouissance, mais la meilleure jouissance est une femme pieuse' et je voudrais vraiment que Khadija soit mon épouse, si vous le voulez bien sûr, expliqua-t-il.

Coumba semblait floue mais répondit quand même.

- J'ai bien compris tes intentions mon garçon mais il se fait que ce n'est pas à moi de décider. Si tu me le permets, je vais appeler mon mari, dit-elle.

- Oui bien sûr, répondit Hamid, le cur battant à la chamade.

Coumba se libéra de l'assise suivie par son fils qui courut derrière elle.

- Je panique grave.. dit-il à son frère.

- T'en fais pas, t'as été bien jusqu'ici hhh, rassura Khalil qui finit sa phrase dans un rire.

- Alors pourquoi tu rigoles ?! s'indigna Hamid.

- Comme t'es devenu d'un coup religieux hh, se moqua-t-il de son frère.

- Je l'ai toujours été, connard, l'insulta-t-il.

Khalil allait répliquer mais se tut en entendant des pas venir. Coumba était revenue après quelques minutes de tortures pour le jeune docteur. Cette fois, accompagnée de Boubacar, le père de Khadija, qui était assis dans son fauteuil roulant.

Hamid se leva aussitôt pour le saluer en premier, en guise de respect, suivi par son frère. Ils retournèrent à leurs places.

- Ma femme m'a parlé de tes intentions mon fils mais pourrais tu me les éclaircir ? demanda Boubacar.

- Oui monsieur, en fait j'ai rencontré votre fille sur la route tout près du marché et depuis je n'arrive plus à me la sortir de la tête, je ne le cache pas, j'ai déjà essayé de l'aborder mais elle ne m'a laissé aucune chance me disant carrément que si je la voulais il fallait que je passe par vous et je sais que c'est une bonne personne, une fille pieuse avec des principes et j'aimerai pas qu'elle me file entre les doigts. C'est pourquoi je suis là aujourd'hui pour demander sa main. Je ne la veux pas de mal, je sais juste que sa présence à mes côtés me sera tout autant bénéfique, expliqua-t-il.

- J'ai qu'une seule question mon fils, est-ce que tu es musulman ? demanda Boubacar.

- Oui mon père, je le suis, répondit Hamid

- Alhamdulillah mon garçon, c'est ce que j'ai toujours voulu pour ma fille bien-aimée. Que tu sois riche ou pauvre, noir ou blanc, moche ou beau, ce qui m'importe c'est que tu sois un musulman, car c'est ce que m'autorise ma religion. Et je n'ai que ma foi et ma religion. Maintenant, il ne reste plus que ma fille, si elle sera d'accord alors tout est bien. Amène-moi tes proches et le mariage sera aussitôt scellé mais si jamais elle ne serait pas d'accord je la soutiendrai aussi, conclut-il.

Maintenant, il ne restait plus que Khadija, Hamid priait au fond de lui pour qu'elle accepte de se marier avec lui. Khadija prendra-t-elle la décision de l'épouser ?

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