Chapitre 3

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Il y a des jours où l'on ne vit que pour atteindre un but que l'on ne connait pas, où l'on croise des gens qui ont autre à faire que s'occuper des autres, et dont les actions ne regardent fondamentalement personne. Et pourtant, les deux premiers mots de Draco ce matin là sont :

- Pourquoi moi ?

Le regard d'Harry Potter se pose sur lui, au moment où quelqu'un d'autre lui marche sur le pied.

Il n'a pas le temps de faire étalage de sa mauvaise humeur à celle qui l'a dérangée qu'il la reconnait tout de suite.

- Ah. C'est toi. J'ai une partie de tes livres.

Il lui tend et elle les regarde avant d'hausser les épaules.

- Tu peux les garder. Je les ai déjà lus.

- Tu n'en n'as pas besoin pour tes cours ?

Elle hausse à nouveau les épaules, en faisant une moue mécanique.

- Non. Garde-les, je te dis.

Et elle s'éloigne, sa baguette minuscule accrochée dans ses cheveux, et l'air encore une fois, terriblement occupé. Il n'a alors plus rien à faire pour justifier sa tentative discourtoise d'évasion, et s'approche d'un pas raide.

- Qu'est ce que tu fais dans le coin ? demande-t-il platement.

- On fait une sorte d'échange scolaire. Votre bibliothèque est apparemment exceptionnelle.

Draco grince des dents.

- On ?

- C'est poussiéreux, ici, se plaint l'un de ses anciens camarades.

Il n'a pas besoin de se retourner pour connaître le possesseur de la voix, et c'est ainsi que les limites de sa politesse sont rompues :

- J'espère que vous passerez une bonne semaine ici.

Une seconde plus tard, il s'enfuyait presque à toutes jambes loin de Ronald Weasley, et Hermione Granger, à peine arrivés.

- C'est Malfoy qui vient de se sauver ? demande le premier avec une sorte de sourire narquois.

- Crois-le ou non, il m'a dit bonjour, répond son ami en remontant ses lunettes.

Ron secoue énergiquement la tête.

- Tu as raison, je ne te crois pas !

De son côté, Draco se contente de rentrer la tête dans les épaules, avant d'entrer dans quelqu'un d'autre, et de demander, massacrant :

- Quoi encore.

Archibald sourit doucement, railleur :

- Toi, tu n'as pas commencé la journée de bonne humeur.

- Bonne qui ? répond Théodore faussement distrait, avant de froncer le nez pour remonter ses lunettes.

L'étudiant serre ouvertement la mâchoire pour ne pas se fâcher avec ce qui ressemble le plus à ses amis depuis qu'il est ici, et expire doucement.

- Ton amie m'a laissé ses livres.

Le sorcier longiligne hausse les épaules.

- Ce n'est pas mon amie. Mais ça arrive. Elle t'a laissé quoi ?

Il regarde distraitement la pile de livre et énumère rapidement :

-Des livres sans titres, comme tu l'as fait remarquer hier, et un ou deux autres illisibles...

- Ah, les illisible, je crois que ce sont ses cahiers de recherche. Elle n'a pas dû s'en rendre compte. Donne, je vais essayer de lui rendre.

La jeune Malfoy s'exécute, encore maussade.

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