Chapitre IV

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Plusieurs jours plus tard :

Jules vit une fille de son âge sautiller devant eux. Elle tenait la main d'un homme qui devait être son père au vu de la chevelure blonde et bouclée qu'ils arboraient tous deux.

Les larmes coulèrent le long des joues du petit garçon de six ans. Il n'avaient pas vu ses parents depuis plusieurs jours et n'avait jamais été séparés d'eux auparavant.

Romane le vit pleurer et tenta de le réconforter. 

La petite fille bouclée lâcha la main de son père pour se diriger vers eux. Ce dernier la suivit du regard. 

- Pourquoi tu pleures ? 

- Mes parents me manquent.

- Pleures pas. Tu vas les revoir, j'en suis sûr. C'est quoi vos noms ? 

- Jules. 

- Romane, répondit la plus grande. 

- Moi, je m'appelle Anaïs. Adèle a préparé des biscuits et ils sont super bon. Venez avec moi.

Romane allait lui répondre qu'elle était très gentille mais qu'ils ne voulaient pas déranger quand le père d'Anaïs intervint et dit que c'était un excellente idée. 

- Mon nom est Tybalt, avait-il ajouté. 

Ils les emmenèrent au manoir Capulet, plus précisément dans les cuisines. Une délicieuse odeur de noisette et de fraise y flottait et une dame s'affairait à sortir des biscuits du four. 

- Anaïs ! Tu as ramené des amis ! 

- Oui Adèle. Il y en un en particulier qui a besoin qu'on le remonte le moral. 

La dénommée Adèle lui sourit. C'était une femme d'un certain âge. On pouvait voir la fatigue sur son visage mais également un sourire bienveillant. 

- Mais je n'aurai pas assez de biscuits pour tout le monde. Qui m'aide à faire une deuxième fournée ? 

Trois "moi" se firent entendre sous l'œil amusé des adultes. 

Tybalt observa les enfants et la nourrice cuisiner et écouta en même temps leur conversation.  

- Vous venez d'où ? 

- De Mantoue. 

- C'est comment là-bas ? 

- C'est pareil qu'à Vérone, avec des criminels à chaque coin de rue en plus. 

- C'est pour ça que vous êtes là, conclut Anaïs. Parce que il y a trop de méchants à Mantoue. 

Romane sourit face au vocabulaire enfantin de la fillette. 

- Exactement.

Tybalt remonta dans le salon où se trouvait sa femme, Amalia, son oncle et sa tante, le Comte et Lady Capulet. Cette dernière leva la tête de sa broderie et le regarda avec un espoir qui faiblissait de jour en jour. 

- As-tu des nouvelles ? 

- Non. Aucune. 

Amalia se dirigea vers son mari et l'embrassa tendrement. Le Comte se tourna vers la fenêtre, regardant au loin. 

- Qu'avons-nous fait pour qu'elle s'en aille ? demanda-t-il, plus pour lui que pour les autres.

- Si vous voulez mon avis mon oncle, nous n'aurons des nouvelles de Juliette que lorsqu'elle décidera de revenir à Vérone. 

-  Malheureusement, j'ai bien peur que tu aies raison. 

Depuis dix longues années, les Capulet vivaient dans cette tristesse d'avoir perdue leur Juliette. De l'autre côté de la ville, les Montaigu aussi désespéraient du retour de Roméo. 

Les enfants de Roméo et Juliette [Terminée]Where stories live. Discover now