Chapitre 52

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Georgia Ross était en face d'un sergent qui se leva et fit un salut militaire dès qu'il aperçut son supérieur. Ce dernier lui murmura un "repos" et s'assit face à la suspecte.

- Georgia Ross. Commença-t-il en saisissant ce qui semblait être un dossier de Georgia.

- Je suis le capitaine Adrien Brown, ravi de faire votre connaissance. Continua-t-il.

- Ce n'est malheureusement pas mon cas. Pourquoi suis-je ici ?

- Oh le sergent Pynn ne vous a rien dit. Fit-il.

Georgia secoua la tête en lançant un mauvais regard au dit sergent.

- Complicité d'enlèvement et de tentative de viol sur la personne de Marina Sullivan ?


- Marina ? Qui est Marina ?

Adrien Brown et le sergent debout près de lui se jetèrent un coup d'œil fureteur. Ce dernier qui sembla comprendre le message, sortit de la pièce. Brown se repositionna sur son siège et fixa Georgia un long moment. Il cherchait à déceler une once d'amusement ou de moquerie sur le visage de la femme. Mais rien n'y fit. Elle aussi attendait une réponse du jeune capitaine.

Ce dernier ouvrit ce qui semblait être une chemise, qu'il avait plus tôt déposé sur la table qui le séparait de Georgia Ross et en sortit une photo de Diana Marina Sullivan. Cette photo avait été prise à son arrestation. Il la posa sur la table et la glissa posément vers elle. Cette dernière la saisit pour mieux la regarder.

- Elle ? Demanda-t-elle interloquée.


Le capitaine ne répondit rien.


Georgia émit un rire étouffé.

- Elle ? Répéta-t-elle moins sonnée en riant.

- Elle circule sous fausse identité et c'est elle qui porte plainte. Continua-t-elle en riant de plus belle. Elle est sacrément culotée cette jeune fille.

- Fausse identité vous dites ? Demanda Adrien Brown faisant mine d'être étonné.


- Elle ne s'appelle pas Marina. Son vrai prénom c'est Diana. Elle me l'a dit elle-même. C'est elle que vous devez arrêter pas moi.

- A quel moment vous a-t-elle dit qu'elle s'appelait Diana et non Marina ? Et pourquoi dites-vous qu'elle circule sous fausse identité ?

- Oui. On a eu l'occasion de discuter. Et je peux vous assurer qu'elle a des faux documents sur elle. Si vous ne l'arrêtez pas, elle va passer l'aéroport. Affirma-t-elle.

- Et savez-vous d'où elle tient ces faux documents ?

- Je n'en ai aucune idée.

- Très bien. Donnez-moi le faux nom qu'elle va utiliser.

- Ivanna et Andreï Jarkov. Dit-elle calmement.

- D'où vient Marina alors ?

- Je n'en ai aucune idée.

- Elle a pourtant déposé sa plainte sous le nom de Marina Sullivan.

- Elle doit être douée pour les faux documents. Dit-elle.

- Avez-vous eu accès à ces dits documents ?

- Bien sûr que non !

- Alors comment savez-vous quelle identité elle utilise actuellement ? Demanda-t-il.

Georgia parut surprise un instant avant d'affirmer.

- Elle me l'a dit elle-même.

- Quand ?

- Hier.

- Où étiez-vous ?

- Chez moi.

Le capitaine émit un léger sourire. Le sergent plus tôt sortit revint et vint directement lui chuchoter dans les oreilles avant de repartir comme il est venu.

- Savez-vous ce que ça vous coûterait de mentir à un capitaine de police en plus d'une plainte qui fait peser la balance ?


Son interlocutrice écarquilla les yeux de surprise.

- Marina a porté plainte pour enlèvement, tentative de viol.

- Viol ? Fit Georgia en riant.

- Oh oui ! Il y a aussi le fait que son fils a été endormi pendant des jours. Et ça je peux assurer que vous n'avez pas idée de ce que ça vous coûtera. Continua Brown feignant d'ignorer sa question.

- Mais que racontez-vous ? Cette fille ment !

- Laissez-moi vous dire comment ça va se passer pour la suite. Votre procès aura lieu très vite. John Stone et vous en aurez certainement pour quelques années de prison et Maria Andreakos bénéficiera, par chance d'une réduction de peine pour avoir collaboré et raconté les faits.

- PARDON ? Cria Georgia médusée.

- Je vais devoir vous laisser. Mais toutefois vous pouvez contacter votre avocat.

- Venez-vous de dire que Maria a avoué ?

- Oui ! Elle a beaucoup hésité à vous dénoncer rassurez-vous. Mais elle n'a pas eu le choix et il fallait qu'elle avoue si elle ne voulait pas écoper de la même peine que vous.

La femme ne put dire mot. Elle le regardait effarée. Elle savait qu'elle ne pouvait s'offrir les services d'un avocat. Elle n'avait plus rien, ses dettes l'étouffaient. Si elle s'était embarquée dans ce déluge, c'était justement pour se libérer de ses dettes. Cette femme le lui avait promis. Elle lui avait donné sa parole. Et maintenant, elle osait lui faire porter le chapeau. Elle osait lui mettre à dos sa folie. Non !

- Mais je n'ai rien fait. Contra-t-elle.

- Je n'ai rien fait du tout. Tout ceci était une idée de Maria. Lorsqu'elle m'a appelée pour me faire part de ses plans, j'ai refusé. Mais elle m'a fait une proposition que je n'ai pu refuser. Commença Georgia Ross visiblement irritée.

- Quelle proposition ? Questionna Brown.

- Elle m'a promis de régler toutes mes dettes sans exceptions. En échange, elle ferait en sorte que ma fille se retrouve mariée à Jordan Andreakos.

Le capitaine affina son regard en haussant un sourcil, l'incitant à continuer. Il était certain d'atteindre son objectif, mais pas aussi rapidement. Il aurait parié que ça lui aurait été un peu plus difficile. Il s'était assurément trompé.

- Je n'avais qu'à convaincre ma fille d'y aller et j'avais l'argent. Mais plus tard Maria a tout changé. Elle a envoyé ma fille chez son fils. Mais la dernière fois que Jordan est venu chez elle, il lui a garanti qu'il n'avait aucune idée d'où était Trisha. Elle ne s'en est pas inquiétée. Depuis qu'elle a été envoyée là-bas, je n'ai plus de nouvelles de ma fille.

- Trisha est donc votre fille.

- Exactement.

- Continuez. Intima-t-il.

- Il n'a jamais été question d'envoyer cette Marina ou Diana, peu importe son prénom, en Russie sous fausse identité.

- Elle a essayé de l'envoyer en Russie sous fausse identité ?

- Exact.

- Mais elle a certifié aux inspecteurs que c'était votre œuvre. Assura Brown.

- Mais je n'ai rien fait. S'égosilla-t-elle.

- Cette femme est folle. Folle ! Continua-t-elle avec la même intonation.

- Arrêtez de crier Georgia. Gronda Brown.

- Désolée. S'excusa son interlocutrice.

- Vous avez parlé de Russie.

- Oui. Hier, elle j'ai vu venir la fille alors qu'elle était censée être dans la cave. Ce n'est qu'à ce moment que je me suis rendu compte qu'elle se moquait de nous. Elle lui a fourni à son fils et à elle, des faux passeports, fausses cartes d'identité et de vaccination et les a informés de leur départ pour la Russie. J'étais aussi stupéfaite qu'eux, je peux vous le jurer.

- Très bien. Etes-vous prête à faire une déclaration ?

- Mais bien sûr que oui. Le plus vite possible s'il vous plaît. Cette femme n'a-t-elle pas déjà fait la sienne ?

- Un officier viendra enregistrer votre déposition et vous la fera signer. Elle vous assurera une protection de témoins et avec un peu de chance une remise de peine. Conclut Adrien Brown en ignorant la dernière question de Georgia et prit le chemin de la sortie.

C'était fait. Il avait la clé de libération sans caution de Diana Marina. Quoique... Il espérait que cette Georgia Ross ne s'imaginait pas s'en sortir aussi facilement. Elle avait semblé ne pas comprendre que ses propos étaient vidéo-enregistrés.

***

Marina avait en quelque sorte raconté à Jordan et Nathan ce qui s'était passé chez sa mère. Elle avait parlé des documents qu'elle avait signé et de ce que sa mère avait à propos. Elle aurait préféré le faire sans Nathan en face d'elle mais ces derniers ne lui ont pas laissé le choix. Le seul détail qui les chiffonnait, c'était le fait que Marina avait été le plus succinct possible. Une question leur brulait les lèvres. Ils voulaient à tout prix comprendre le lien entre John Stone et elle. Mais la jeune femme n'était pas de cet avis. Elle voulait plutôt savoir pourquoi son avocat avait parlé de son "frère" en faisant allusion à Nathan. Marina n'était pas née de la dernière pluie. Et elle se demandait depuis la veille pourquoi cet homme lui vouait autant d'intérêt. Peut-être connaissait-il son frère ? Mais...


Et s'il était vraiment mort dans ce crash d'avion ?


La Maitresse Bafouée [EN RÉÉCRITURE]Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ