Chapitre 17

17 5 11
                                    

Caliawen et ses compères n'attendirent pas l'aube pour quitter la grange, de peur de réveiller le palefrenier ou de croiser l'aubergiste. Ils se faufilèrent dans la rue, encore ensommeillés de leur courte nuit. Malgré l'heure matinale, des travailleurs étaient déjà à pied d'œuvre dans les rues. Marchands et artisans préparaient déjà leurs étals en vue de la nouvelle journée qui s'annonçait. Ils décidèrent de se séparer en deux groupes, pour ne pas éveiller les soupçons. Leur fuite avait déjà dû être signalée et ils devaient être recherchés. Ils se donnèrent rendez – vous au lavoir d'un petit village nommé Brakeld, et situé non loin de la ville. Caliawen et Sindar partirent ensemble vers la place du marché. Ils se cachaient derrière un charriot couvert d'une bâche quand ils entendirent deux hommes de l'autre côté discuter d'un chargement de laine qu'ils devaient convoyer vers l'ouest. Ils comptaient partir dès l'ouverture des portes. Caliawen et Sindar virent là une chance inespérée de sortir de la ville sans être vus. Ils se glissèrent dans le chariot, se dissimulant sous la laine. Quelques instants plus tard, le chariot se mit en route et Caliawen et Sindar espéraient de tout cœur ne pas être découverts. La jeune femme tenta alors de s'excuser pour son comportement de la nuit précédente, mais Sindar n'était visiblement pas dans de bonnes dispositions pour l'écouter et lui intima de se taire au risque d'être repérés par les marchands. Caliawen ravala sa fierté et n'insista pas.

De leur côté, Médral, Torlee et Lélia décidèrent de jouer le tout pour le tout et de se diriger à pied vers la porte principale de la ville, là où il y avait le plus de passage. Si on leur posait la question, Médral affirmerait être un paysan retournant dans son village avec ses deux filles. En arrivant à proximité de la porte, ils constatèrent que beaucoup de personnes circulaient déjà malgré l'heure matinale, entrant ou sortant de la ville. Il y avait également plus de gardes royaux qu'à l'accoutumée. Une chose était sûre, on les cherchait. Ils s'avancèrent vers un chariot qui se dirigeait vers la sortie et firent mine de l'escorter sans se faire voir du conducteur. Au moment de passer la porte, le chariot fut arrêté par les gardes qui souhaitaient en vérifier le chargement. Médral et les deux jeunes femmes continuèrent leur chemin en passant de l'autre côté du chariot, comme si de rien n'était, et sortirent avec soulagement de la ville. Le propriétaire du chariot descendit de cheval, et ouvrit la bâche à l'arrière. Il ne transportait que de la laine, il n'avait rien à cacher. Les gardes le laissèrent repartir sans aller plus loin dans leurs vérifications.

Le chariot s'engagea sur le chemin et traversa un petit bois. C'est ce moment que choisirent Caliawen et Sindar pour sauter du chariot. Sans attendre, ils se précipitèrent entre les arbres pour s'y dissimuler. Une fois le chariot hors de vue, ils sortirent de leur cachette et suivirent le chemin à leur tour. Quelque temps plus tard, ils se tenaient près du lavoir de Brakeld, le lieu de rendez – vous. Ils étaient les premiers et l'attente leur parut interminable. Caliawen avait bien essayé de parler à Sindar de ce qu'elle lui avait dit la veille, mais celui – ci affichait une mine encore plus renfermée qu'à l'accoutumée et elle ne sut comment s'y prendre. Ils s'inquiétaient de ne pas voir leurs amis arriver, espérant qu'il ne leur était rien arrivé. N'y tenant plus, Caliawen allait reprendre la direction de la capitale lorsque ses amis apparurent au loin. Quel soulagement ! Ils se félicitèrent d'avoir réussi à s'échapper de la ville sans heurts, et prirent la direction du lieu de rendez – vous avec les autres Ereths.

***

Cyrion et Oron avaient dû finir le chemin à pied. Lorsque l'aube apparut, le ciel était dégagé et aucun nuage n'aurait pu les dissimuler, même s'ils avaient volé à haute altitude pour se faire discrets. Ils étaient épuisés et furent soulagés en apercevant leurs compagnons qui les attendaient au bord du Torne autour d'un feu. Les deux Ereths les rejoignirent au pas de course et se jetèrent sur le poisson grillé que leur proposaient leurs compagnons. Après un trop court moment de repos, ils se remirent en route pour rejoindre leurs amis.

les Ereths - renaissanceWhere stories live. Discover now