Chapitre 27

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Trois coups frappés à la porte réveillèrent Caliawen. Ses trois amies n'avaient rien entendu et dormaient profondément. Elle se leva, encore embrumée par le sommeil, et se dirigea vers la porte les pieds nus, savourant la douceur des tapis. En ouvrant la porte, elle fut surprise de découvrir Médral.

- Bonjour Cali, je sais qu'il est tôt, mais les forgerons nous attendent. Réveille les autres, je vous attends ici.

- Bonjour Médral.

Elle bailla à s'en décrocher la mâchoire en portant la main devant sa bouche.

- N'oubliez pas vos armes, les nains vont s'occuper de les améliorer.

Caliawen repensa à Brume. Elle avait réussi à blesser un Sylverin avec son arc fabriqué par Sindar et les elfes, ce qui est normalement impossible. Elle ne voyait pas comment les nains pourraient faire mieux, mais elle ne posa pas la question. Elle referma la porte et alla réveiller ses amies. En tirant le rideau, elle s'aperçut qu'il faisait encore nuit noire. Un nouveau bâillement la saisit. Toutes les quatre s'habillèrent, Lélia pestant allègrement contre l'heure matinale, puis se rendirent à la salle d'eau pour une brève toilette, avant de rejoindre Médral. Il les conduisit à travers les tunnels comme s'il n'avait jamais quitté cet endroit. Ils descendirent jusqu'à atteindre l'immense salle par laquelle ils étaient arrivés la veille. Médral leur fit emprunter un tunnel qui se trouvait près de la grande rivière. Ils débouchèrent sur une salle où la chaleur se fit intense. Heureusement leurs vêtements elfes permettaient de rafraichir leurs corps, mais pas leurs visages. Il y avait ici des fours, des enclumes, des baquets et toute sorte d'outils que Caliawen avait déjà vus dans la forge de Cyrion, sans savoir leur nom et encore moins leur utilité. La grande rivière passait dans cette salle également, et permettait aux nains d'y puiser de l'eau pour refroidir le métal chauffé à blanc. Des nains en tabliers de cuir s'affairaient dans tous les sens autour des Ereths déjà présents. Médral aperçut Sindar et Cyrion qui étaient en pleine conversation avec un nain. Il fit signe aux filles de le suivre jusqu'à eux. En les rejoignant, ils se saluèrent mutuellement, puis Médral se tourna vers le nain :

- Jorgung, je te présente Caliawen, notre Kaëlwen. Cali, je te présente Jorgung, le maître forgeron.

Le nain prit la main que lui tendait Caliawen, mais au lieu de la poignée de main que la jeune femme avait imaginée, il y déposa un léger baiser, frôlant à peine la peau.

- Madame, c'est un honneur de mettre mes talents à votre service, dit – il, s'inclinant en une révérence.

Caliawen sentit le rouge lui monter aux joues.

- Appelez – moi Cali, pas tant de cérémonie, je vous en prie !

Médral et Jorgung se regardèrent, haussèrent les épaules et éclatèrent de rire.

- Je te l'avais bien dit qu'elle n'aimait pas les titres !

Jorgung reprit son sérieux et les regarda tour à tour.

- Assez plaisanté mes amis, mes ouvriers et moi avons du travail. Rien que pour vous trois – il désignait les trois hommes – il y en a pour au moins deux semaines de travail. On n'a pas idée d'être aussi grand !

La remarque fit rire tout le monde. Jorgung fit venir plusieurs nains, et il pria les Ereths de leur confier leurs armes afin qu'ils puissent y apporter quelques modifications. D'autres entreprirent de prendre des mesures de différentes parties de leur corps, hauteur, tour de taille, de cuisse, longueur des membres, etc. Les Ereths durent déployer leurs ailes, et ce spectacle attira tous les regards des nains présents. Jorgung dû frapper dans ses mains et hurler des ordres pour que tous se remettent au travail.

les Ereths - renaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant