Chapitre 28

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Lorsqu'ils arrivèrent dans les appartements du roi nain, ils le découvrirent en grande conversation avec un homme. Caliawen était presque déçue. Elle avait imaginé que le maître magicien serait un vieillard arborant de longs cheveux blancs, ainsi qu'une barbe lui arrivant sur son estomac rebondi. Elle pensait le voir vêtu d'une longue robe, muni d'un long bâton pour l'aider à se déplacer. Evidemment, il n'en était rien. L'homme qui se tenait près du roi paraissait avoir environs cinquante ans. Ses cheveux étaient bruns, parsemés çà et là de fils d'argent, ses yeux étaient d'un bleu très clair et donnaient de la douceur à son visage. Il était grand, presque aussi grand que Médral, et portait des vêtements humains. Le magicien et le roi se turent à l'arrivée des Ereths et des elfes qui les accompagnaient. Diaceld se dirigea droit vers Caliawen en souriant :

— Chère Kaëlwen, je suis heureux de te rencontrer, mais je crois que tu préfères que l'on t'appelle Cali ?

— Heu... oui en effet... mais comment savez-vous...

Le roi Tardug dit en riant :

— Diaceld est un clairvoyant et cela l'amuse beaucoup d'impressionner les jeunes femmes avec ce talent.

Caliawen ne comprenait pas :

— Un clairvoyant ? Qu'est-ce que c'est ?

— Cela veut dire que je suis capable de voir certains évènements, passés, présents ou futurs.

— Vous êtes en train de me dire que vous pouvez prédire l'avenir ?

— Non pas vraiment, mais il m'arrive d'avoir des sortes de... comment dire ?

des visions dirons-nous. Je ne vois jamais l'évènement dans sa globalité. Avec le temps j'ai appris à lire ces visions pour les situer dans le temps.

L'assemblée était très impressionnée. Tardug donna des ordres pour que l'on serve des boissons et tous s'installèrent autour de la table. Caliawen prit le siège qu'on lui présenta. Elle était installée entre Tardug et Diaceld. Ce dernier était en grande conversation avec Médral, assis de l'autre côté du magicien. Ces deux-là se connaissaient mais ne s'étaient pas vus depuis longtemps, et ils étaient vraiment heureux de se retrouver. Caliawen n'osa pas interrompre leurs retrouvailles, mais Tardug s'en chargea :

— Les elfes qui t'ont accompagnés ici m'ont dit qu'ils n'avaient pas eu de mal à te trouver. Je suis très étonné, mon ami, serais-tu en train de vieillir ?

Le magicien rit de bon cœur, puis il répondit :

— Je savais qu'ils me cherchaient, envoyés par Médral. Je les ai donc attendus près du lac d'Or. Un vieil ami m'avait informé des attaques de Huinës, et j'étais certains que cela avait un rapport.

Il se tourna vers Médral :

— J'étais très étonné que tu envoies des elfes, mais je comprends mieux maintenant, dit-il en regardant Aerhin qui se trouvait aux côtés de l'Ereth.

Celui-ci marmonna quelque chose d'un air embarrassé, et il rougit quand Aerhin posa la main sur son bras en lui lançant un regard tendre. Tout le monde s'en amusa intérieurement, car personne n'avait envie de s'attirer les foudres de Médral. Caliawen vint à son secours en demandant à Diaceld :

— Les magiciens et vous allez nous aider dans notre lutte contre Dofn ?

Le visage de Diaceld se fit plus sérieux, et une ombre passa dans son regard.

— Bien sûr. J'ai indiqué aux elfes où trouver certains de mes semblables et envoyé des messages aux autres, notamment ceux restés à l'Académie. Ils doivent tous nous rejoindre ici.

les Ereths - renaissanceWhere stories live. Discover now