Tu es mon double

Lapins

Si Severus avait refusé d'en dire plus aux Malefoy concernant la situation, le fait que Charles ailles mieux avait calmé Narcissa pour un temps. L'été avançait lentement, tranquillement.

Lorsque Drago reçut une lettre, personne n'y prêta vraiment attention : après tout les trois adolescents échangeaient une correspondance suivie avec leurs amis serpentard - puisqu'ils étaient les seuls qui ne révéleraient pas à Dumbledore même accidentellement où vivaient les Potter.
Sauf qu'en prenant connaissance de son contenu, il écarquilla les yeux, stupéfait.
- Hey ! Granger m'écrit !

Charles se précipita en grognant, mais Drago ricana et tint la lettre hors de portée du jeune homme. Les deux garçons commencèrent à chahuter sous le regard amusé de Harry. Finalement, Charles capitula, légèrement boudeur, tandis que Drago prenait connaissance de la lettre d'Hermione.
Il appréciait la Gryffondor, puisqu'elle faisait partie de leur cercle d'amis. Ils se côtoyaient, ils avaient parfois travaillé ensemble, cependant, ils n'étais pas proches au point d'échanger du courrier. C'était la première fois qu'il recevait quoi que ce soit de la née de moldus, et il devait avouer qu'il était curieux de savoir ce qu'elle lui voulait - surtout qu'elle était proche de Charles.

S'il avait plaisanté au début, les mots de Hermione le firent reprendre son sérieux et il s'éclaircit la voix avant de tendre le parchemin à Charles.
- Elle veut visiblement te parler.
Pendant que Charles lisait avidement, il se pencha vers Harry.
- Granger est en vacances chez la famille de belettes. Qu'est-ce-qu'elle fait là-bas ?
Harry gloussa.
- Ils sont ami, Drago. Juste amis. Les parents d'Hermione sont moldus donc elle passe quelques jours chez les Weasley pour profiter un peu du monde magique.
- Okey, dans ce cas, elle semble vouloir parler à Charles absolument, elle a l'air certaine que j'ai un moyen de vous joindre.

D'un air absent, Charles répondit, toujours plongé dans la lettre.
- Je lui ai dit de prendre contact avec toi s'il y avait une urgence. Et Hermione a l'air paniquée... Je crois que... Il faut la récupérer ! Elle est peut être en danger.
- Donne lui rendez-vous sur le chemin de Traverse. Nous irons tous les deux. Et nous verrons sur place.
Calmement, Harry répondit à Hermione alors que Charles relisait une fois de plus le courrier de son amie. Puis alors que le hibou partait à tire-d'aile, il calma son frère.
- Nous la verrons demain, Charlie. Et nous verrons à ce moment quoi faire, d'accord ? Il n'y a aucune raison qu'elle soit en danger.

Charles grogna.
- Les Weasley sont amis avec Dumbledore ! C'est Ronald lui même qui s'en vante ! Et elle est là-bas. Tout le monde à Poudlard sait qu'elle est amie avec nous. Je...
Harry le prit dans ses bras, attendri par l'insistance de Charles à vouloir sauver son amie. Il saurait quoi lui dire la prochaine fois que son frère s'accuserait d'être un monstre...

*

Harry et Charles attendaient Hermione à la terrasse de Florian Fortarôme, dans un silence un peu tendu. Charles était particulièrement nerveux, et il ne cessait de gigoter en regardant autour de lui, impatient de voir Hermione arriver.
Ce fut Harry qui la vit le premier, et la jeune fille s'immobilisa soudain, yeux écarquillés, l'air d'un lapin pris dans les phares d'une voiture. Elle semblait stupéfaite qu'ils soient bien là, au vu et au su du monde magique, sans adulte pour les accompagner.
Finalement elle se reprit et avança rapidement vers eux, tandis que Harry donnait un léger coup de coude à son frère pour le prévenir. Il observa avec amusement les deux adolescents rougir, une fois face à face, et Hermione s'installa, étrangement nerveuse.

Levant les yeux au ciel de l'idiotie de ces deux là - incapables de voir qu'ils se plaisaient - il s'éclaircit la voix, ramenant l'attention sur lui.
- Hermione ? Tu voulais nous voir ?
La jeune fille s'empourpra mais se redressa, un air décidé sur le visage.
- Oui ! Mes parents sont partis en vacances en France, et ils ont pensé que je pourrais rester chez les Weasley, pour aller acheter mes fournitures scolaires notamment. Enfin. Peu importe. Vous savez sûrement que le Directeur est très ami avec la famille de Ron ?
Harry hocha la tête, tandis que Charles attendait la suite, attentif.
- Ron... Il... Enfin. Il a entendu quelque chose et il m'en a parlé, parce qu'il... Il a été un peu choqué. Il compte en parler avec sa mère, pour essayer d'en savoir plus, c'est pour ça que je voulais vous en parler si rapidement.

La jeune fille fit une pause, probablement pour rassembler ses idées, puis l'air décidé, elle s'avança légèrement vers eux et baissa la voix.
- Bien. D'abord, vous savez sûrement que Dumbledore est... une figure importante du monde magique. Il est considéré comme un leader de la lutte contre... Vous-savez-qui. A l'époque de la première guerre des sorciers, juste après la chute de Grindelwald, il... il a créé une sorte de groupe pour lutter contre...
- Voldemort ?
Hermione hocha la tête, rapidement.
- Oui contre Voldemort. Vos parents en faisaient partie d'ailleurs. Ça s'appelait "L'ordre du Phénix". Le ministère était infiltré et... Et bien ils ont décidé de se rassembler, entre sorciers de la Lumière. Les Weasley en font partie aussi. Sauf que l'Ordre n'a pas été dissout lorsque Voldemort a disparu. Ses membres sont restés en contact, parce que Dumbledore a annoncé qu'il reviendrait. Donc, ils attendent, prêts à se battre à nouveau.
- Mais... Même après tout ce temps ?

Hermione haussa les épaules.
- Oui. D'après Ron, ce n'est pas la première fois que Dumbledore vient chez ses parents, pour discuter de la situation. Le Directeur a l'air certain que Voldemort n'est pas mort, qu'il est juste... quelque part à attendre le bon moment pour émerger de nouveau. Peu avant... En fait juste avant le début de notre première année, Dumbledore a dit aux Weasley qu'il était certain que l'arrivée du Sauveur Harry Potter ferait sortir Voldemort de sa cachette.
Harry ricana.
- Il s'est légèrement trompé le vieux fou. Ça explique sa manie de vouloir toujours nous parler...

La lionne hésita un instant puis souffla.
- Ron m'a dit que sa mère lui a conseillé de devenir ami avec toi Harry. Sauf que tu as été envoyé à Serpentard, et depuis sa naissance il a été mis en garde encore et encore au sujet de cette maison, qu'il fallait les éviter. Bien évidemment, il m'a assuré que son amitié était sincère et pas parce que sa mère le voulait. D'ailleurs, il n'en parle jamais, étrangement. Il n'y a que Ginny pour prétexter que...

Voyant la gêne de Hermione, Harry fronça les sourcils, pressentant qu'il n'allait pas aimer la suite.
- Que quoi Hermione ?
- Elle est certaine que tu es amoureux d'elle mais trop timide pour te déclarer...

Prompt de demain : tigre