Dès le berceau...

Chapitre 6

Dès son arrivée dans sa suite, il se posta devant la baie vitrée qui donnait sur Central Park. La vue de ce paysage ne l'aida aucunement à mettre fin à ses images salaces. Au contraire, il l'imaginait déjà allonger nue dans son lit à Dubran, l'offrant les plus doux des gémissements. C'était tellement net et clair que son pénis en ressentit les vibrations. La sonnerie de son portable le ramena brusquement dans la réalité. Un coup d'œil sur l'écran suffit pour lui permettre de reprendre le contrôle de ses sens.

- Krosky. Comment a été la mission?

- Ça te ferait quoi de demander comment je vais? Je vais bien, même trop bien.

- Tu n'es plus un enfant que je sache pour bouder. Venons-en rapidement au fait.

- La mission a été un pur succès. Inutile de te dire que je garde toute la marchandise en guise de bonus pour mes hommes et moi.

- Tant que tout roule à merveille, tu peux en faire ce que tu veux.

- Ceci dit je t'ai envoyé toutes les preuves nécessaires par email.

- Merci, cher ami.

- Considère cela comme ton cadeau de futur roi. À présent, que comptes-tu faire de lui?

Le prince ne répondit pas à son interlocuteur, essayant plutôt de trouver un moyen de changer de sujet.

- Comment va ma filleule?

- Inutile de me prendre pour un imbécile, je crois avoir deviné.

- Alors, pourquoi demander?

- Juste pour confirmer. Ta filleule me mène la vie dure.

- Le grand parrain de la mafia russe se fait mener la vie dure par une fillette de 2 ans. Qui l'aurait cru? Elle est bien la seule qui soit capable d'un tel exploit.

- Ahahah! Tu m'en diras tant lorsque t'auras ton propre gosse. Trêve de plaisanterie, Einrick m'a dit que tu en pinçais pour la petite Zoran.

Kerim soupira à en fendre l'âme refusant de s'aventurer sur ce chemin un peu trop cahoteux à son goût.

- Réveille-toi Roméo. En es-tu amoureux?

- J'en sais fichtrement rien, Ivan. Je peux juste te dire que je la désire au point d'en perdre la raison. Je n'arrête pas de penser à elle. Elle me rend dingue.

- Je ne m'attendais pas à une déclaration aussi enflammée. Tu l'as dans la peau, vieux. Ne pars surtout pas à Dubran sans elle. Elle a besoin de toi bien plus que tu le crois.

- Qu'est-ce que tu veux dire par là? Laya est-elle impliquée dans les magouilles de son père?

- Si c'était le cas? Tu crois pouvoir ne plus la désirer? En plus, c'est à elle de te dire toute la vérité. Quant à moi, je n'ai rien de plus à te dire à ce sujet.

Mais, de quelle vérité parlait Ivan? Et pourquoi c'était à Laya de tout lui dire?

- Ce serait plus simple de tout m'avouer maintenant au lieu d'attendre une confession qui ne viendra sans doute jamais. Laya ne semble aucunement prête à trahir les sombres secrets de son paternel.

- Si tu le dis. Comptes-tu toujours repartir demain après-midi?

- Bien sûr.

Connaissant son ami, il ne paraissait nullement disposé à cracher le morceau. À quoi bon insister?

- Bon je te laisse. Bisous à toi, mon chou.

- Tu n'auras qu'à me le redire en face et on verra si tu fais toujours ton fier lorsque je t'aurais mis mon poing en plein dans la gueule.