Chapitre 8

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    Layana soupira en arrivant à l'aéroport international John F. Kennedy qui se trouvait à 19 kilomètres de Manhattan. Celle-ci était fatiguée et à bout de souffle. Le trajet lui avait pris beaucoup plus de temps que prévu à cause d'un embouteillage. Et elle avait vraiment crû ne pouvoir jamais arriver à destination.

   Jusqu'à présent la peur la tenaillait encore de voir apparaître son géniteur. Ce qui devrait la soulager pour le moment c'était de savoir si le prince n'avait déjà pas quitté le pays.

    Laya se dirigea vers l'hôtesse aéroportuaire avec l'espoir de recevoir une bonne nouvelle.

- Bonjour... je voulais dire bonsoir.

- Bonsoir mademoiselle. Comment puis-je vous aider?

- Heu... bégaya-t-elle en transpirant à grosse gouttes.

- Vous allez bien, mademoiselle.

    Bien que son apparence donnait l'impression d'être une folle avec son chignon défait et sa tenue légèrement débraillée, celle-ci gardait envers elle une attitude respectueuse et très professionnelle.

- Vous pourrez me dire si le jet privé du prince Kerim Al-Azar est déjà parti s'il vous plaît?

- Et puis-je connaître votre identité, mademoiselle?

- Layana Zoran.

- Avez-vous une pièce d'identité qui pourrait le prouver?

- Je n'ai rien sur moi. J'ai dû les avoir oublié dans ma précipitation.

- Alors, je suis désolée mademoiselle. Je ne pourrais pas vous aidez sans avoir la preuve de votre identité.

- Je vous en supplie, c'est une question de vie ou de mort.

- Navrée mademoiselle. Sans pièce d'identification, je ne peux aucunement vous fournir les informations dont vous désirez. Tels sont les règlements de cet aéroport. Si vous n'aviez rien d'autre à ajouter je vous dis au revoir, mademoiselle. Suivant...

  Layana était prête à fondre en larmes, tant elle se sentait frustrer de se trouver si près du but et de ne pas pouvoir en profiter. Comment allait-elle s'en sortir à présent? Dire qu'elle avait affronté son salopard de violeur de père pour simplement se voir refuser tout accès juste à la porte de sa délivrance. Le destin ne pouvait pas être aussi cruel pour l'enlever le peu d'espoir qui lui restait. Elle était désormais livrée à elle-même, sans argent, ni portable ni même de pièce d'identité.

  Elle s'assoit sur une chaise, déboussolée à l'extrême, et seule. Elle n'avait ni famille ni ami pour lui tendre la main. Alors que la jeune femme perdait totalement espoir, elle sentit quelqu'un lui toucher doucement l'épaule. Ce geste la fit brusquement sursauter et l'effraya en même temps. Elle tremblait à l'idée que ce soit Abdoulaye qui l'avait retrouvé ou l'un de ces hommes de mains. Elle pria silencieusement en son fort intérieur pour que ce ne soit pas le cas tout en prenant tout son temps pour se retourner vers la personne. Son cœur battait tellement fort qu'elle crut qu'il allait tout bonnement exploser.

    Layana poussa un léger soupir pour exprimer son soulagement face au visage de la vieille inconnue qui la regardait inquiète.

- Vous allez bien, mademoiselle? Demanda l'inconnue soucieuse à son sujet.

  Que devrait-elle répondre? Par la vérité ou par un mensonge?

- Je... je... bégaya-t-elle avant de fondre en larmes.

    L'inconnue s'assoit à côté d'elle pour pouvoir la prendre tendrement dans ces bras. Telle une mère ferait avec son enfant. Un geste qui la fit pleurer de plus belle. Elle s'accrocha désespérément à celle-ci en quête d'un peu de réconfort. Elle se sentait si pathétique de pleurnicher ainsi dans les bras d'une étrangère. Comment allait-elle survivre dans ce monde si elle ne faisait que pleurer son désespoir dans les bras de la première venue?

Dès le berceau...Where stories live. Discover now